Voilà un film que je n’avais pas prévu de voir pour une raison toute simple, je n’ai vu aucun de ses 6 prédécesseurs ! Je me disais que j’allais être perdue et perdue pendant longtemps vu que le film fait 2h45. Mais on m’a assuré que j’allais tout comprendre et j’allais kiffer, sans voir le temps passer. Et bien j’avoue, c’est vrai. Je n’ai pas vu le temps passer, le film dure ¼ d’heure de moins que « Oppenheimer » mais on trouve le temps nettement moins long ! Aux mannettes de ce 7ème opus, le réalisateur Christopher McQuarrie (apparemment un spécialiste du genre) récite le bréviaire du film d’action avec une application totale. Les 2h45 vont à cent à l’heure, on voyage du Yémen aux Alpes autrichiennes, en passant par Rome et Venise, chaque paysage est pensé pour être mis en valeur comme il faut (très carte postale), les scènes d’actions sont hyper spectaculaires (mention spéciale pour la scène de fin époustouflante avec le mythique Orient Express, pas sympa de lui avoir réservé un traitement comme celui-là), elles alternent avec les scènes plus calmes, jamais bavardes, parfois teintées d’émotion, parfois d’humour. Tout cela est parfaitement produit : on sent que tout est calibré pour que l’effet soit le maximum : telle utilisation du brouillard (ou une tempête de sable, plus exotique), de l’éclairage (parfois à la bougie, c’est plus joli), telle localisation pour un scène d’action (au milieu d’un pont de Venise, c’est tellement plus fun), et tout est à l’avenant : Musique omniprésente, thème musical de « Mission Impossible » décliné de moult façons, cascades à gogo, toutes plus impressionnantes les une que les autres. Quand on sait que Tom Cruise les effectue lui-même en très grande partie, quoi qu’on pense de lui comme acteur, ça force le respect. Dans sa forme « Mission Impossible Dead Recknoning – part 1 » en met plein la vue et ça ne se discute pas. Cependant, j’ai eu la malchance de devoir le voir en VF et ça me fait de la peine de le dire mais la scène d’ouverture doublée en français avec un accent russe outrancier et totalement ridicule, ça frise la faute professionnelle. Soit on sous-titre les russes, soir on les double correctement, mais ce doublage insensé est une faute de gout qui met le film sur de mauvais rails, et ça a le malheur de se reproduire à Rome avec un accent italien pathétique ! Et puis, « Mission Impossible Dead Recknoning – part 1 » n’est plus réellement un film de cinéma, c’est un produit, un produit super réussi, mais un produit malgré tout. Le principal, en tant que spectateur et amateur de cinéma, c’est ne pas être dupe. Car franchement, 99%de ce qu’on voit à l’écran est hautement improbable : l
es poignardés capable d’un effort terrible malgré un couteau en pleine poitrine, les vols planés en parachute qui arrivent pile où (et quand) il faut, les accidents de voiture dont on sort sans une égratignure, rien n’est réellement crédible.
Reste que le fond du film,
à savoir la menace que représente une Intelligence Artificielle dans de mauvaises mains, c’est plutôt bien vu et surtout parfaitement dans l’air du temps.
Bien-sur le film pousse le curseur très loin puisque cette IA « pense par elle-même », ce qui est une incongruité A moins d’un coup de théâtre (et le film nous offre un joli lot, qui sait que qu’on va découvrir dans la suite), c’est ainsi que c’est présenté.
Ce qui est bien vu aussi,
c’est que cette IA peut presque prédire l’avenir, tant elle a récolté de données personnelles sur tout le monde, elle peut prévoir les réactions de chacun et ne se trompe que rarement. Là en revanche, le scénario met le doigt sur un vrai sujet : le pouvoir exorbitant de celui qui déteint et analyse toutes les données que nous offrons en ligne : ça c’est pour le coup un sujet moderne et bien plus crédible que « l’IA qui pense par elle-même »
. Et puis il y a Tom Cruise, un acteur qui vieillit mais qui vieillit bien. Physiquement il est encore super affuté, s’il n’est pas le meilleur acteur du monde dans « Mission Impossible Dead Recknoning – part 1 » (un peu de mal avec les émotions), son courage et son abattage sont indéniables. A ses côtés, des jolies femmes comme Haley Atwell, Vanessa Kirby, Rebecca Fergusson et des seconds rôles qui ne sont pas écrasés par la star qu’est Tom Cruise, ce qui est une bonne surprise. Finalement, « Mission Impossible Dead Recknoning – part 1 » aura été une heureuse surprise, ce n’est pas le film de la décennie, ni même de l’année (soyons honnête) mais c’est un bon blockbuster pour l’été. Et moi, je suis quitte de prendre rendez-vous pour le second volet car Tom nous abandonne en pleine intrigue et évidemment, maintenant je veux savoir comment cela va finir…