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Plume231
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4,0
Publiée le 12 janvier 2013
Un film qui a emmerdé le Code Hays et les Ligues hypocrites catholiques américaines, et grâce auquel Otto Preminger a donné un véritable gros coup de canif qui fait mal à ces derniers, ne peut pas être mauvais. Déjà entendre les mots de "vierge", de "maîtresse" et de "sexe" dans un film américain des très puritaines années 50, ça donne un intérêt à la chose. Ensuite, si Preminger n'a pas entièrement la maestria du théâtre filmé assumé, comme l'aura deux ans plus tard Billy Wilder avec "Sept ans de réflexion", il réussit tout de même à insuffler un très bon rythme de croisière et fait voler avec de très belles étincelles des dialogues délicieusement piquants dans tous les sens. William Holden n'a pas besoin de se forcer en brave architecte un brin dragueur, David Niven s'en donne à coeur joie en riche pochtron Dom Juan toujours un verre à la main ; mais celle qui se taille la part du lion est incontestablement la très pétillante Maggie McNamara, minois à la Audrey Hepburn (donc vous comprendrez que votre serviteur ait vite capitulé face au charme de la comédienne ; dommage que la suite de sa carrière n'ait pas été à la hauteur de ce rôle prodigieux !!!), délicieuse en fausse ingénue faussement naïve. Souvent considéré comme une oeuvre mineure dans la filmo de son réalisateur, "La Lune était bleue" est pourtant une comédie de moeurs qui se regarde avec un très grand plaisir impossible à dissimuler.
Acteurs sympathiques, dialogues amusants, seulement Preminger n'a rien fait pour gommer le coté pièce de théâtre du coup le film passe, un peu monotone.
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2,5
Publiée le 5 mars 2010
Avec "The Moon is Blue", Otto Preminger fut l'un des premiers à oser s'attaquer au code Hays! il signe une comèdie encore bien innocente d'ailleurs, se limant à raconter la petite aventure d'un architecte (William Holden) et d'une jeune fille plus effrontèe que libertine (Maggie McNamara)! Mais on y parlait pour la première fois de "professionnal vergin" , et quelques èlèments èrotiques osaient y paraître avec plus de franchise! "The Moon is Blue" n'est pas un film majeur de Preminger mais reste aujourd'hui cèlèbre pour la lutte fèroce qui oppose le colèrique, et courageux cinèaste contre le code Hays! Le film peut paraître incroyable au XXIe siècle mais il faut se mettre dans le contexte des annèes 50...
Une comédie (à l'origine, il s'agit d'une pièce de Broadway mise en scène par Preminger lui-même) qui mit à l'époque en rogne les puritains américains (ils ne leur en faut pas beaucoup), c'est léger, intelligent, le personnage principal est une jeune fille très délurée (joué par la très jolie Maggie McNamara), c'est bien joué (David Niven est excellent) et remarquablement filmé. Un très bonne réussite et un excellent moment de cinéma.
En s'évertuant à narguer la frilosité sexuelle du "code Hays" (série de recommandations qui aurait commencé à s'effriter à compter des sixties ?), ce marivaudage de 1953 renferme un ping-pong verbal assez savoureux. On se dit que, soit elle se préserve, soit elle s'engage, cette créature du diable ! Deux yeux ronds, une queue de cheval haut perchée, c'est une rapide à embrasser. Elle épate, il n'est guère que son père pour apporter un frein temporaire à ses audaces. Une façon de perdre du temps pour en gagner ? Toute réserve verbale est ici pulvérisée, on n'ose plus songer à certains cylindres de tissu... Cela se passe heureusement avec ou chez des gentlemen ! Les dialogues surfent sur le fil du rasoir avec un naturel désarmant. Jusqu'à, hélas, devenir un filon surexploité... Une chance que demeurent les attributions traditionnelles (cuisiner, repasser). On boit facilement un petit verre et même plusieurs, comme au joyeux temps des Etats-Unis maîtres du monde. Les allées et venues, les volte-face d'un partenaire à l'autre, le bénéfice de l'opération compensent la grisaille de cet Empire State Building à longue vue dans la brume, complètement désuet en 2012.
Otto Preminger est un des réalisateurs parmi les plus talentueux de l'âge d'or d'Hollywood et fut aussi un metteur en scène de théâtre de renom.
Ayant abordé tous les genres, il propose avec " la lune était bleue" ( 1953), une incursion dans la comédie dans un registre qui aurait pu convenir à Billy Wilder et en constitue même sa marque de fabrique.
Comme chez Wilder, le registre de la comédie est un prétexte pour aborder des questions importantes sous l'angle du rire.
Ici, il s'agit de celle des rapports homme/femme, mais aussi de secouer gentiment le puritanisme des mœurs américaines de l'époque.
Un architecte qui vient de se disputer avec sa promise, rencontre par hasard une jeune ingenue dont il tombe amoureux. Mais le futur ex-beau père s'en mêle.
Généralement considéré du bout des lèvres par la critique " la lune..." n'est certes pas un des titres phares du cinéaste, mais il vaut pourtant beaucoup mieux ( selon moi) que sa réputation, malgré, il est vrai, certaines imperfections.
Si l'on peut saluer la prestation de David Niven ( formidable), William Holden n'est pas, à mon goût, très convainquant et ses incursions dans le registre du comique ne sont pas faites pour lui.
Son vis à vis féminin est incarné par Maggie Mac Namara, actrice de petit format, ( malheureusement cette caractéristique physique la pénalisera dans la suite de sa carrière) dont les traits de visage sont très voisins de ceux d' Audrey Hepburn.
On sait que Holden et Hepburn auront dans la vie réelle une relation intime qui mérite un film à elle seule et le choix de Mc Namara n'est peut-être pas le fait du hasard.
Les meilleures scènes du film sont celles où Niven apparaît à l'écran et les moins bonnes celles où Holden est présent.
Relevant de la screwball comedy, le film est l'adaptation d'une pièce à succès montée par Preminger. Certaines scènes sont très drôles, l'hypocrisie des comportements sociaux dans le domaine amoureux sont adroitement évoqués.
Le vocabulaire employé est parfois savoureux pour désigner les comportements frustrés et les inhibitions névrotiques et il se dit que " la lune était bleue" choqua par sa liberté de ton.
Malheureusement, la première demi-heure et le dernier quart heure ne sont pas très réussis. Il reste la partie centrale qui justifie amplement la vision du film, même si Preminger n'atteint pas (et de loin) la perfection de Wilder, il est vrai un des maîtres ( avec Lubitsch, Preston Sturges, Mc Carey et Cukor notamment) du registre de la comédie grinçante.
Comédie sophisticé dans la droite lignée des films de Lubischt ou Mankiewicz, "The moon is blue" est un ménage a 5 trés plaisant est qui pour l'époque était "osé" car les allusions au sexe fusent, qu'ils viennent d'un homme ou d'une femme. C'est même la principale démarche du film. Des couples qui se croisent, des quiproquo(s) maitrisés, et une élégance qui plane sur tout le film qui ne peut que nous emporter. Le charme tout naturel de Patty met un rythme certain à la diction des dialogues et le reste de la distribution s'en sort merveilleusement, surtout David Niven qui est le plus drôle en cynique, égoiste satisfait de lui même. En somme, une trés sympatique comédie de moeurs qui fait comme au jour de sa sortie un effet destabilisant par les propos tenues, "The moon is blue" signé Otto Preminger, du jolie travail !
Histoire simple et pleine de fraîcheur qui fait passer un bon moment au spectateur. Mais il faudra attendre Breezy, réalisé par Eastwood vingt ans plus tard, avec un William Holden vieillissant au sommet de son art, pour atteindre au chef-d'oeuvre. Comme le film de Preminger, dont Eastwood s'est sans doute inspiré, il s'agira de l'histoire d'une "gamine" naïve et spontanée (une hippie, en l'occurrence) qui tombe amoureuse d'un homme plus âgé (Holden). Dans le rôle-titre, l'inoubliable et magnifique Kay Lenz, si honteusement méconnue.
Très bon film -comme tous les films d'Otto Preminger-, qui pourrait sans trop de complications être adapté en pièce de théatre (pratiquement tout se déroule dans le même appartement). Maggie Mc Namara est une révélation pour moi. Cette jeune actrice pétillante, qui aurait pu inspirer Audrey Tautou et Audrey Heypburn, campe le rôle d'une fausse ingénue maline et particulièrement délurée. Attention, mademoiselle a du répondant! C'est un plaisir à voir, surtout avec David Niven qui joue à merveille le père dépassé et cynique. William Holden, l'architecte amoureux et un peu séducteur quand même, joue juste, mais il reste un chouillat dépassé par l'éclat des deux autres acteurs. On peut regretter dans le scénario le manque d'exploitation du personnage jouant l'ex-fiancée de l'architecte, très jolie + salle caractère, mais malheureusement entre-apperçue à chaque fois entre deux portes d'ascenseur ou au dérobé de sa fenêtre. Ce film n'a rien d'un chef-d'oeuvre bien sûr, mais c'est une comédie vraiment habile et agéable, mettant en scène de très bons acteurs maitrisant un texte bien poussé (même traduit en sous-titre, "ça le fait"); ça change d'une très grande partie des comédies actuelles sans texte. A voir pour tous.