Derniers Avis sur Rolling Thunder Revue: A Bob Dylan Story By Martin Scorsese

Bob Dylan débute du 30 octobre au 18 décembre 1975, puis du 18 avril au 25 mai 1976, une tournée bohème, largement improvisée et totalement insolite, faite de musique, de poésie et de cinéma: la Rolling Thunder Revue. Qui peut imaginer aujourd'hui une tournée rock avec, outre les musiciens, un poète récitant des vers (Allen Ginsberg) ou un écrivain- acteur (Sam Shepard), chargé d'écrire un film que Bob Dylan va réaliser pendant cette itinérance (Renaldo and Clara sortira en 1978) ? Notre aède préféré va sillonner, au volant d'un bus, les États-Unis et le Canada avec une bande de musiciens dont les seuls noms de Joan Baez, T-Bone Burnett ou Roger McGuinn suffiraient à faire saliver d'envie tous les dylanophiles. Joni Mitchell et Patti Smith vont aussi s'agréger à cette troupe déjantée qui s'apprête à devenir légendaire. Le résultat se révèle proprement hallucinant.......

Voir la suite de ma chronique à partir d'un photogramme du film:
http://etoilesdetoiles.blogspot.com/2021/08/le-passe-reinvente-chez-martin-scorsese.html

Plutôt déçue par ce film de Scorsese qui pourtant avait toutes les clés en mains pour faire quelque chose de grandiose. Le rythme n'est absolument pas bien mené, on essaye toujours d'aller vite et de réduire les images à une valeur publicitaire sans jamais vouloir réellement les exploiter. Les témoignages des différents intervenants cassent le rythme du film et sont tous aussi inutiles les uns que les autres! Notamment les interventions de Dylan qui n'étaient vraiment pas nécessaires: nous savons tous qu'il est plus facile de chercher une aiguille dans une botte de foin que d'essayer d'obtenir quoi que ce soit d'une interview avec Dylan. Et même Scorsese ne peut gagner face à lui. La seule raison de l'interview de Dylan est purement commerciale, mais en aucun cas artistique. Les autres personnes en interview n'apportent rien au film non plus et sont en plus pour la plus part tous insupportables et antipathiques. Peut être que de simples témoignages en voix off sur les images d'archive aurait été plus judicieux. De plus je trouve ça vraiment dommage qu'aucune personne qui ait assisté aux concert en 1975 en tan que personne du public "normale" nous livre son expérience: j'aurais voulu savoir quel souvenir elle garde de ce concert, ce qu'elle en a pensé à l'époque, ect. Ca aurait été en plus une façon de donner la parole à des personnes anonymes et ordinaires, ce qui était complètement dans l'esprit de la tournée. L’absence de fil narratif est aussi peut original: on aurait pu imaginer le film comme séparé en plusieurs chapitres représentés chacun par une chanson par exemple et du coup traitant d'un thème en particulier de la tournée qui serait en rapport avec la chanson, ou bien tout autre chose qui montrerait une originalité dans le développement du film et pas une simple juxtaposition des événements. Finalement on n'apprend rien sur l'esprit de cette tournée et aucun moment n'est véritablement problématisé ou analysé: par exemple la scène ou Dylan et Ginsberg récitent des poèmes sur la tombe de Kerouak est premièrement raccourcie par rapport à sa longueur originale (bien plus inintéressante) et n'est pas du tout exploitée. On aurait pu par exemple se servir de cette scène pour explorer l'influence de la Beat Génération sur l'oeuvre de Dylan, ou du moins sur son travail dans les années 70 et donc sur l'existence même de la tournée. J'ai l'impression que Scorsese n'a pas cherché a faire un film mais juste de faire plaisir aux fans avec des vidéos inédites en très bonne qualité: et qu'il comble tous le reste avec des anecdotes non pertinentes dont tous le monde s'en fiche. C'est quand même assez scandaleux de sa part de ne pas avoir évoqué une seule fois le fait que Dylan a réalisé lui même un film lors de cette tournée appelé "Ronaldo and Clara" ! Un film de plus de 3 heures qui est aujourd’hui très rare: un film dans lequel il fait jouer sa femme Sara, ainsi que Joan Baez et lui même! Mais rien dans ce documentaire sur cette tentative de Dylan de se mettre à la réalisation lors de cette tournée: on préfère parler de l'histoire complètement inutile (et surement fictive) de Sharon Stone qui repasse la chemise de Joan Baez... En bref un film intéressant pour les archives qu'il nous présente mais rien de plus.

Ce Dylan grimé, possédé, mage d'une cosmogonie post hippie (où orbite Ginsberg), troubadour céleste, pilgrim father rimbaldien, donne à comprendre un tout monde.

Même si le tour n'a pas eu le succès escompté, Dylan reste un grand compositeur et ses textes poétiques et engagés le placent tout en haut de l'affiche. A voir et revoir, on ne se laisse pas de ses complaintes surtout celles en duo avec Joan Baez.

Le documentaire est sans doute très bon mais il n'était absolument pas fait pour moi, ce documentaire est adressé aux purs fans de Bob Dylan, ce que je ne suis pas du tout. Je ne connais pas sa musique ni sa vie, et à vrai dire je m'en fiche un peu mais je n'étais pas contre le fait de découvrir non plus. Le film se concentre sur une seule tournée donc même pas quelque chose de généraliste. Le film n'a donc jamais réussi à me captiver pleinement, j'écoutais la musique durant les phases de concert, dont le film est truffé, ça m'a au moins permis de ne pas m'ennuyer car sa musique est vraiment cool. Ce documentaire aura eu le mérite de m'avoir fait découvrir sa musique.
C'était donc une erreur totale de regarder ce film uniquement car c'est un film de Martin Scorsese car il est là pour faire un documentaire et je pense qu'à ce niveau le film est très bon (interviews et concerts pendant plus de deux heures alors les fans seront ravis et apprendront sans doute plein de chose sur un artiste qu'ils chérissent). Je ne peux que mettre deux virgule cinq étoiles à ce film car il ne m'a fait ni chaud ni froid mais j'ai conscience que le film est bon.