Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
David D.
28 abonnés
148 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 5 janvier 2011
Nino Manfredi, qui en a pourtant fait d'autres ("Affreux, sales et méchants" par exemple), signe là son plus grand rôle, dans un film aussi drôle qu'attachant, autant fin que juste. Bourré de scènes tour à tour hilarante ou dérangeante juste comme il faut: le poulailler, la baignade des aryens, le quai de gare, la Coupe Du Monde 1970... Un des plus intelligent pamphlet du cinéma contre le racisme, et un des chef-d'œuvre de ce formidable cinéma italien des années 60-70.
Un film marquant ! Deux scènes à ne pas louper : - celle où l'immigré regarde les aryens se baigner - celle où il se démasque pendant le match de foot allemagne-italie
Le goûter rital qu’est le pain avec du chocolat fut la métaphore « croustillante » choisie par Brusati pour faire à la fois le titre et l’image de chocs culturels permanents. Son personnage est du pays : expatrié italien en Suisse pour le travail, on serait bien en mal de l’empêtrer dans l’état policier comme on le ferait dans un scénario purement italien ; les Suisses sont carrés comme leur drapeau mais ils sont complaisants aussi, ils sont gentiment xénophobes mais on n’a pas encore inventé le terme de toute manière. Ils tiennent à leur identité, c’est tout : leur pays même a des airs de coffre-fort, les montagnes helvétiques sont comme des murs d’où l’on ne sort que par train à travers de sombres tunnels.
Tout cela, Brusati le montre, le démontre et le démonte, toujours hilarant, toujours jouant sur les différences qu’on dénigre tout en bénéficiant de leurs avantages. À tout instant, on garde à l’idée les frontières de la conception chez cet Italien entouré d’un cosmopolitisme soudain, lui pour qui Italiens du Nord et Italiens du Sud n’avaient déjà rien en commun. Alors allemand, français, anglais, grec, le Turc même qu’on rend muet faute de pouvoir en reproduire la langue (acteur italien oblige), qu’est-ce que cela signifie pour un expatrié, en quoi cela aide-t-il à l’enracinement ?
Porté que l’on est par des dialogues polyglottes et amusants, on comprend pourquoi les personnages en viennent à ne plus savoir quoi se dire, quoiqu’on pût aussi mettre cela sur le compte d’une partie finale qui s’agite au lieu de bondir. Il ne faut peut-être pas porter Brusati aux nues de la statistique (deux millions d’étrangers sur un pays de cinq millions d’habitants ; vérifie qui voudra) ni du scénario clair et aguicheur, mais il a presque eu du génie dans la demi-satyre drôle aussi bien que dans l’adaptation au septième art d’un pays avec lequel il n’a même pas collaboré.
Fort plaisant la première heure, moins la seconde. "Pain et chocolat" est une œuvre rare, il ne faudrait pas rater une occasion de la voir. Ceci dit, je n'adhère pas facilement au cinéma italien, je lui donne donc juste la moyenne.
réalisé par un cineaste completement méconnu, Pain et chocolat est pourtant une des plus grandes reussites du cinema humoristique italien, le rire est d'une grande intelligence et brutalement une coupure qui vient interrompre le rire, c'est la force de ce cinema, le drame qui se mélange au rire, mais quel film, on se serait cru dans un poulailler, quel délire!
Un film émouvant et drôle sur la condition d'un immigré italien qui cherche éperdument à s'intégrer dans un pays loin de ses repères . A voir et a revoir rien que pour la prestation magistrale du regretté Nino Manfredi :)
Beau film tragi-comique sur l'immigration (ici un italien vers l'Autriche).On a comparé Nino Manfredi dans ce film à Charlie Chaplin.A plusieurs reprise, c'est une chanson du pays entendue dans le train du retour qui remotive l'italien à retenter sa chance...
Les déboires d'un immigrant italien cherchant à trouver sa place par le travail en suisse.Si Nino Manfredi reste très bon dans son rôle,les blagues très tarte à la crème du film n'en font pas le meilleur de la comédie italienne loin de là.Les gags ne font jamais rire,ils font tout au mieux sourire et encore les sourires se compte sur les doigts d'une main.J'attendais mieux du sujet qui avec ses gags sent la poussière à plein nez.
A travers le cas de Nino, le réalisateur Franco Brusati évoque le statut de l'immigré italien. Dans la proprette et sévère Suisse, telle qu'on l'imagine, Nino est serveur à l'essai dans un restaurant. La perte de son emploi fait de lui un clandestin. Sur le mode de la comédie à l'italienne, c'est-à-dire entre dérision et amertume, toujours dans l'intention de sous-tendre une réalité moins cocasse qu'en apparence, Brusati montre les tentatives de Nino pour s'intégrer dans une société qui lui rappelle sans cesse, tant par sa mentalité que par sa législation, qu'il est un étranger. Le réalisateur joue d'abord de l'opposition culturelle, et même ethnique, entre l'austère Suisse, plutôt blonde aux yeux bleus, et l'expressif italien aux cheveux noirs. Insensiblement, la comédie de moeurs se transforme en quête d'identité pour celui qui -dans une des séquences les plus drôles et aussi les plus aigres du film- prétend se faire adopter par son pays d'accueil spoiler: en se teignant les cheveux en blond!
D'une péripétie à l'autre, Nino Manfredi est parfait dans ce rôle de prolétaire italien pour qui le retour au pays serait un échec désespérant. D'une forme comique qui tire par instants vers une loufoquerie étrange, le film n'en est pas moins très significatif relativement à la condition du travailleur immigré.
Un immense film de la fin de la grande époque du cinéma italien, c'est plus une comédie dramatique portée par le grand Nino Manfredi au sommet de son art, qui traite du combat, perdu d'avance, d'un immigré italien sorti de sa misère pour intégrer une société suisse aseptisée, symbole du capitalisme triomphant, cette dernière ne lui opposant en retour que le plus grand mépris. Manfredi incarne un anti-héros, brun parmi les blonds, pauvre parmi les riches, allant d'échec en échec et ne pouvant malgré tout se résoudre à rejoindre son Italie natale. Ce film est brûlant d'actualité. Certaines scènes font beaucoup rire, d'autres sont d'une sensibilité extrême, notamment le rapport entre Manfredi et Anna Karina, ou d'autres encore d'une certaine gravité quand son désir d'intégration le poussera jusqu'à aller se teindre en blond. Je vous recommande fortement ce chef-d'œuvre, d'autant plus qu'il a été restauré en 2K, ce qui est la moindre des choses pour un petit bijou comme celui-là.
ce film est très bien réalisé avec nino manfred i il raconte la vie des immigrés italiens en suisse avec leurs lots de petits ennuis quotidiens on en ressort content car les acteurs et actrices jouent très bien