Long-métrage coécrit et réalisé par Peter Jackson, adapté du livre rédigé par John Ronald Reuel Tolkien, Le Seigneur Des Anneaux : La Communauté De L'Anneau est un film de fantasy possédant de belles qualités mais également des défauts gâchant en partie son visionnage. L'histoire commence sur la Terre du Milieu où, le magicien Gandalf le Gris, découvre que l'anneau que possède le jeune Hobbit Frodon Sacquet, qui lui a été légué par son oncle Bilbon, est en réalité l'Anneau unique recherché avidement par le seigneur ténébreux Sauron, car il lui permettrait de retrouver toute sa puissance. Dans le dessein d'éviter que ce dernier s'en empare, Frodon, assisté de huit compagnons, entame alors un périlleux voyage dans le but de le détruire. Ce scénario nous immerge pendant trois heures, dans sa version cinéma, dans une aventure ambitieuse et héroïque, hélas entachée de disfonctionnements. Cela commence par sa durée qui se fait ressentir à presque chaque instant, à commencer par son ouverture ayant le mérite de poser les bases avec clarté mais prenant trop son temps. La suite est malheureusement encore plus inutilement étirée en longueur. En effet, le récit nous fait suivre chaque pas, chaque mètre de ce périple, alors qu'il était facilement possible de l'écourter de près de trois quart d'heures. L'intrigue ne connaît pas les ellipses et cela est extrêmement dommageable tant elle aurait gagnée à se débarrasser de passages ou il ne se passe pas grand chose. Car oui, on assiste à beaucoup de bavardage et peu de péripéties. C'est extrêmement verbeux et se répète en plus énormément. De surcroît, tout tourne autour du même sujet, à savoir l'anneau, manquant cruellement d'autres thématiques. Malgré toutes ces carences, l'aventure s'avère prenante grâce à son univers d'une grande richesse et l'enjeu important de cette quête. Le ton se veut sombre mais comporte tout de même quelques légères touches d'humour apportées par certains personnages. Des protagonistes plus ou moins intéressants, interprétés par une distribution comportant de jolis noms comme Elijah Wood, Ian McKellen, Sean Astin, Viggo Mortensen, Sean Bean, Billy Boyd, Dominic Monaghan, Orlando Bloom, John Rhys-Davies, Christopher Lee, Liv Tyler, Ian Holm, Sala Baker ou encore Cate Blanchett. Hélas, tous ces rôles ne sont pas logés à la même enseigne. Si Frodon, Gandalf, Aragorn, Bilbo, Sean Bean et Arwen sont les plus importants du côté des héros, les autres comme Sam, Pippin, Merry, Legolas, Galadriel, Elrond et Gimli sont moins utiles. On regrettera également de si peu voir Gollum qui possède pourtant un fort potentiel. Les antagonistes bénéficient eux d'une sacrée aura et d'un grand charisme, comme l'impalpable Sauron et l'ambivalent Saroumane. Mais ces deux la se font voler la vedette par les neuf Nazgûl grandement effrayants. Tous ces personnages entretiennent des relations réussies, mais manquant tout de même d'émotions malgré les péripéties dramatiques qu'ils rencontrent. La faute entre autre à des dialogues trop explicatifs et peu dans la profondeur des sentiments. Sur la forme, la réalisation de Peter Jackson n'est pas toujours à la hauteur. Si la majorité des plans évoluent dans des environnements naturels et variés grandioses en mettent plein la vue, les scènes d'action sont elles malheureusement très peu lisibles. De plus, ce visuel est loin d'être parfait à cause de pas mal d'effets spéciaux datés, même si beaucoup son également convaincants, et des moments offrants des ralentis et des effets de lumières carrément kitchs. Cependant, les images sont majoritairement sublimes et font remarquablement ressentir l'immensité des montagnes et des pleines traversées. De plus, elles sont accompagnées par une excellente b.o. signée Howard Shore. Ses compositions, tantôt épiques, tantôt tragiques, donnent de l'ampleur aux images et s'accordent à merveille avec elles. Cette mission essentielle s'achève sur une dernière partie interminable, avant de se terminer sur une conclusion sans relief qui n'en fini pas, venant mettre un terme à cette œuvre difficile à digérer. Car oui, si Le Seigneur Des Anneaux : La Communauté De L'Anneau est un film homérique, il souffre néanmoins grandement de sa longueur inutilement exagérée, faisant de lui une géante introduction frustrante et décevante ne parvenant jamais à réellement prendre son envol.