- À la base, je vous l'avoue, je n'étais pas très fan d'heroic fantasy, même pas du tout. Déjà
12 ans que cette trilogie existe, et je n'y avais vu aucun épisode. Nous sommes en 2013, et il m'était donc important de voir cette "incroyable" ( je ne sais pas encore ) saga aux 30 Oscars. Commençons d'abord par le premier opus : La Communauté de l'Anneau.
Empli de féerie et d'émotion, le film ne se réduit pas qu'à une mièvre histoire médiévale. C'est un vrai conte, un vrai livre que l'on dévore ! Peter Jackson réussit à concentrer le spectateur sur une seule petite chose : un anneau, unique, symbole de pouvoir, où les forces du bien et du mal succombent au même désir. Cela montre qu'en nous, nous avons tous une petite partie sombre, désireuse de pouvoir... Tolkien dénonçait cela à son époque, et Jackson le transcrit parfaitement pour la société actuelle. Nous tenons alors pendant 3 heures en haleine, captivés, suivant ce parcours initiatique saisissant.
Dans un monde médiéval, en Terre du Milieu, Frodon Sacquet, un Hobbit, créature semi-homme, hérite d'un anneau. Jadis, vingt-deux anneaux furent forgés, répartis dans la Terre du Milieu et donnés aux représentants des peuples : aux hommes, aux Elfes... Mais celui-là, loin d'être une simple babiole, demeure l'Anneau Unique, un instrument de pouvoir absolu, forgé par Sauron, Seigneur des Ténèbres, dans les flammes du Mordor. Il lui permettrait de régner sur la Terre du Milieu et de réduire en esclavage ses peuples. À moins que Frodon, aidé d'une Compagnie constituée de Hobbits, d'hommes, d'un magicien, d'un Nain, et d'un Elfe ( Communauté de l'Anneau ), ne parvienne à emporter l'Anneau à travers la Terre du Milieu jusqu'au Mordor, lieu où il a été forgé, et à le détruire pour toujours. Une périlleuse aventure s'ensuit. La Compagnie devra non seulement combattre les forces extérieures du mal mais aussi les pouvoirs qu'exercent l'Anneau dans leurs esprits.
Un concerto d'une virtuosité incomparable, mené par un cinéaste hors pair et un casting délectant ( Elijah Wood, Viggo Mortensen, Cate Blanchett ). La photographie, sculpturale, accompagne l'orchestre, également ponctué par des batailles renversantes, sans grande violence, telles des pizzicati joués au violoncelle. L'oeuvre est longue, oui, mais ça ne gêne pas plus que cela. Encore et encore, nous pourrions écouter, voir ce spectacle tout simplement magique. L'aventure est si dense, si passionnante, qu'on ne pourrait en faire un film de 3 heures. Il faut beaucoup plus, il faut approfondir le sujet. Mais Jackson réalise tout de même un coup de maître. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau est une oeuvre titanesque, en tout genre : une oeuvre cinématographique, une oeuvre musicale ( B.O irréprochable de Howard Shore ), une oeuvre théâtrale ( le jeu des acteurs, particulier, exagéré et naturel à la fois ), une oeuvre littéraire ( best-seller de J.R.R. Tolkien ) et une oeuvre d'art ( images de synthèse fascinantes et intemporelles ). La psychologie des personnages est travaillée, l'intrigue aussi, semée d'embûches. Elijah Wodd interprète à la perfection le rôle de Frodon, allégorie de l'innocence pure, dont la seule partie de "mal" est décelée à cause d'un anneau. Ce Hobbit timide, frêle, petit, auquel on voit confier une importante mission, est censément le personnage le plus attachant, le plus profond, le plus vrai. Un périple presque parfait...
Mais espérons que tout cela ne provoque l'overdose.
Très bon film, le premier morceau d'un puzzle ensorcelant.