Depuis sa fenêtre, le bourgeois Labaume (Raimu) s'est épris de sa jeune voisine Ginette. Lorqu'il décide enfin de l'entreprendre, il n'a aucun mal à la convaincre de partager sa vie puisque Ginette-Renée Saint-Cyr est justement une "cocotte" dans l'attente de trouver un ami riche et docile. La comédie de Pierre Colombier est adaptée d'une pièce bourgeoise et plutôt sotte tel que le théatre de boulevard du début du siècle en a produit par poignées. Le film n'apporte rien à la gloire de Raimu, tête d'affiche d'une farce dont il n'est cependant pas le rôle principal. C'est à Renée Saint-Cyr qu'échoit cette responsabilité en jeune fille du peuple (l'actrice n'est guère convaincante dans le geste et l'accent faubouriens) qui ambitionne de s'élever grâce à sa liaison avec Labaume et à l'apprentissage des bonnes manières que lui dispense un aristo déclassé, fondateur d'une école de cocottes. André Lefaur est le seul à tirer son épingle du jeu dans ce rôle secondaire un tant soit peu amusant. Car le film n'est pas drôle, ni dans les situations, ni dans les dialogues. On ne portera au crédit, peut-être, de cette ennuyeuse comédie que les accents sincères de Ginette lorsqu'elle s'aperçoit, tout à la fin, qu'elle s'est élevée au prix de la perte de la liberté et de ses amis.
Le réalisateur Pierre Colombier, qui avait donné deux ans plus tôt le réjouissant "Ces Messieurs de la Santé", rate ici son film du fait d'une mise en scène plate et d'un manque total de piquant. L'ennui est parfois présent et il n'est pas difficile de décrocher. En bref, "L'Ecole des cocottes" est un des nombreux films sauvés du naufrage total par sa distribution. Raimu, plus retenu que d'habitude, est comme à son habitude génial et Renée Saint-Cyr ajoute beaucoup de fraîcheur à un ensemble terne. La place des seconds rôles n'est pas négligée non plus, en particulier pour André Lefaur en professeur de bonnes manières. Donc pour l'interprétation, éventuellement...