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norman06
351 abonnés
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3,5
Publiée le 28 octobre 2021
Un beau drame de la conscience, sobre et nuancé. Et un portrait intéressant de la communauté turque en Allemagne, écartelée en tradition et libre arbitre. Une œuvre forte, à voir impérativement !
Oray fait-il partie de ces (nombreux) films dont l'intérêt est gâché en partie par un dénouement abrupt et insatisfaisant ? La tentation est d'opiner même si le film, plutôt parti sur de bonnes bases, reste en définitive en deçà de ce qu'on pouvait en attendre. Dans ce portrait d'un homme d'origine turc et vivant en Allemagne, très pieux et amoureux de sa jeune épouse, le film s'immisce dans une intimité perturbée avec le sens des nuances et de la compréhension. Même constat lorsqu'il s'agit de s'intéresser à la communauté musulmane, à ses convictions mais aussi à ses tentations et à ses contradictions. Oray, qui a prononcé une sentence fatale face à sa femme, lors d'une dispute, ce qui devrait l'obliger à s'en séparer, selon la tradition religieuse, est ici un personnage partagé en deux qui ne peut se résoudre à trancher dans la vif. Si l'on apprécie cette peinture bien moins caricaturale qu'à l'accoutumée des milieux musulmans, le film reste cependant d'une tonalité trop austère et unicolore pour convaincre, jouant la carte d'un réalisme gris qui plombe l'atmosphère. Il y manque surtout une vision féminine, puisque l'épouse d'Oray est au centre des tourments de celui-ci, mais le film ne lui accorde finalement que peu de place comme si le seul dilemme qui vaille devait être masculin. C'est un peu regrettable et limite la portée du long-métrage.
Un film fort intéressant, et qui sonne juste dans son immersion dans l'Islam germano turque....Les faits se déroulent en Allemagne, même si aucun paysage ou aucune photo urbaine, ne vient justifier cette assertion....Ce qui est peut être une erreur scénaristique, un hommage au pays d'accueil, pourquoi pas ??? Avertissement : le film peut véhiculer un certain prosélytisme pour des esprits trop disposés...Il répète "Allah Aqubar ? " une centaine de fois et nous berce d'une certaine illusion fraternelle...mais ceci reste intéressant car le scénario est en deux parties, l'une qui pourrait s'appeler, le paradis, tout est beau chez les islamistes, et une fin plus mitigée, qu'on pourrait nommer l'enfer de la réalité sociale...ON est dans un style cru, dépouillé de musique, d'esthétisme et c'est regrettable, c'est mon point de vue...Reste une mise en scène solide, un jeu d'acteurs éprouvé,... Quant au discours chacun devra être plus ou moins critique de soi même, de sa solitude en Germanie (ça pourrait être la France) ;..Je conseille sans insister......
Doit-on choisir entre l’amour et sa foi ? C’est ce qu’essaye de nous montrer Mehmet Akif Büyükatalay avec le personnage d’Oray, un allemand d’origine turque dont la religion est l’Islam. Mais un jour, il prononce trois fois le mot talâq à sa femme, ce qui dans la loi islamique, signifie la répudiation. Un acte non reconnu en France par lequel l'un des époux décide unilatéralement de rompre le mariage qui les lie. L’imam du quartier va alors lui imposer de quitter sa femme pendant trois mois pour réfléchir. C’est en déménageant à Cologne, que le nouvel imam, beaucoup plus rigoriste de la loi islamique, lui intime de divorcer. “Oray” est un long-métrage sur le dilemme de la loi morale et religieuse. Sans être militant d’un bord ou de l’autre, le drame s’impose comme une présentation objective du rapport à la relation musulmane et des choix qui en découlent. Une œuvre intéressante qui souffre malheureusement d’un rythme un peu trop linéaire. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Lors d’une dispute, Oray répète trois fois le mot talâq à sa femme Burcu ce qui, dans la loi islamique, signifie la répudiation. Fervent pratiquant, il va chercher conseil auprès de l’imam de sa ville qui lui impose une séparation de trois mois. Il profite de cette décision pour partir vivre à Cologne et y construire une nouvelle vie pour Burcu et lui.
C’est le premier long métrage de Mehmet Akif Büyükatalay. Pour écrire le scénario, le germano-turque a été puisé dans son expérience personnelle, sans pour autant que cela soit autobiographique. Oray a reçu le prix du Meilleur premier film à la Berlinale 2019. Sortie au cinéma le 27 Octobre 2021.
C’est une belle surprise que ce très bon drame venue des contrées germanique.
L’histoire est vraiment prenante. Elle va nous plonger dans une communauté Turque musulmane en Allemagne. Pour information, ce pays est le premier en Europe pour l’immigration Turque. Il y a environ 2.5 millions de personnes de nationalité ou d'ascendance Turque y vivant. Il faut aussi savoir que cette communauté n’est pas homogène sur les plans religieux, sociaux et politique. C’est d’ailleurs pour cela que le réalisateur précise bien que son drame n’a pas pour but de représenter les 3.5 millions de musulmans en Allemagne.
Cette parenthèse étant finie, nous allons pouvoir parler de la thématique principale qui est la rédemption. Oray durant tout le film ne va cesser de vouloir se racheter. Il veut pouvoir devenir l’homme meilleur que celui ayant fauté. On va le voir tenter de construire un nouveau départ dans une nouvelle ville. J’ai trouvé ça touchant de vouloir se remettre en question même si on s’aperçois rapidement que les mauvais travers ne sont jamais très loin. C’est le récit d’un parcours difficile pour un homme dont on se demande s’il arrive à apprendre de ses erreurs.
Le personnage de Oray rayonne donc sur ce drame. Je l’ai trouvé énormément charismatique. Il a ce petit truc qui fait qu’il est difficile de ne pas le prendre d’affection. On voit ses défauts, malgré tout, on veut croire en son renouveau. Par moment il va voir des fulgurances mais on a l’impression que c’est pour mieux retomber ensuite. Cette façon d’être toujours sur le fil est captivante. Je dois dire que Zejhun Demirov est tout simplement fantastique. Sa performance est irréprochable
Ce film va avoir une vraie morale spirituelle. En effet, la foi est très importante pour Oray, et donc on va voir en quoi la pratique influence sa vie, notamment à cause du divorce. Un recul, sans pour autant faire de jugement, d’appliquer des règles religieuses sans forcément les accepter. Un moment ou un autre, cela va causer des problèmes. En réalité, on se rend compte, dans ce cas, que la religion va surtout permettre de fédérer une communauté. Au final, à aucun moment on ne va savoir si c’est une foi sincère ou un moyen de ne pas être seul. Un flou intéressant. Cela sera symboliser par une fin un peu brutale en point d’interrogation.
spoiler: Attention, les phrases qui suivent vont vous spoiler la fin du film. Oray ne va donc malheureusement pas réussir sa tentative d’indépendance. On sent qu’il n’a pas les épaules pour assumer une nouvelle vie, seul avec sa femme, loin de sa communauté de Cologne. Cette béquille lui est indispensable. Sa peur de l’échec était trop forte et il a choisi la solution de la facilité. La communauté va prendre soin de lui, sans qu’Oray ne doivent assumer ses responsabilités.
J'ai beaucoup apprécié le film qui nous présente la trajectoire d'un homme musulman, complexe, très loin de la lourdeur des clichés que l'on trouve la plupart du temps.
En conflit entre l'amour pour sa femme et sa pratique de l'islam, le personnage principal vit une situation émotionnelle et financière difficile, et trouve refuge auprès de sa communauté.
Sur ce plan difficile de ne pas aborder la question sociale et l'abandon par les États, ou Républiques (...) de pans entiers de la population et par conséquent de toute l'importance d'une solidarité communautaire, là encore, loin des clichés habituels.
Portrait rare au cinéma d’un homme musulman tiraillé entre sa pratique religieuse et son amour pour sa femme. Les personnages sont incarnés de façon très justes, et ont des personnalités éloignées des clichés habituels. Bien des personnes se reconnaîtront dans ces tiraillements…