Moins monstrueux que la virée présidentielle du troisième volet (le pire de la saga, de très loin), ce Tuche 4 essaie de s'approprier de nouveau son public, qui a bien changé depuis le temps. On pense à faire plaisir à ceux qui n'en peuvent plus des gags célèbres ("Tu peux perdre une carte...", on va s'arrêter là, pour votre bien-être mental) avec une petite "censure" amusante (le seul gag qui nous a plu, mais alors, vraiment beaucoup plu, pour le coup, tandis que la salle pestait... Rire diabolique). On pense aussi aux fans qui ont eu des marmots entre-temps (dix ans se sont écoulés depuis le premier film... Merci le coup de vieux) en faisant de cet opus un film de Noël, un peu niais mais pas méchant pour deux sous (bienpensant). Attention seulement pour les tout-petits : au début du film, ils prétendent que le Père Noël n'existe pas ("cette blague"). La fin du film dément cela avec une très jolie scène pleine de poésie innocente, mais le mal est fait pour les familles qui ressortent, furieuses, en cours de film (Monsieur Baroux, ne nous faites plus jamais ça, pitié.). On remarquera quand même un effort sur l'humour, légèrement moins bas de plafond que les deux opus précédents, mais toujours à mille lieues du premier (le seul que l'on a vraiment bien aimé), notamment du côté de Will, plus agréable (et visible, surtout) qu'avant. On a aimé approfondir un peu ce personnage, tandis que d'autres sont proches d'être portés disparus : Stéphanie et Coin-Coin doivent avoir dix lignes de dialogues en tout, pour deux minutes d'écran chacun. On aurait aussi apprécié que le film joue davantage avec les deux rôles tenus par Isabelle Nanty (le film semble oublier le potentiel comique des dédoublements de personnages), puisqu'il n'en fait rien au final (on aurait mis une autre actrice, c'était pareil). On a parfois souri aux deux beaux-frères qui se tirent dans les pattes (on repense à quelques repas de famille...), et on s'est laissé porter par la gentillesse de Noël qui file le scénario, tout en n'oubliant pas de mettre un uppercut à Amazon (alors là : c'est un grand "oui", Monsieur Baroux). Si le niveau d'humour est toujours au ras de la neige, et que le film se plante dans le traitement de la moitié de ses personnages, il est nettement plus sympathique que le troisième volet, et fonctionnera pour une soirée famille (en laissant les tout-petits voir la fin) à l'approche des fêtes. "Et Noël de Bâtards à tous !" (Achevez-nous, on souffre)