Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
William Dardeau
32 abonnés
176 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 6 décembre 2019
On avait oublié Dominik Moll depuis l'excellent Harry, un ami qui vous veut du bien. On est tout heureux de le retrouver dans ce polar "glaçant" au sens propre et au sens figuré. Le début paraît poussif et convenu; on craint fort de s'être laissé embarquer dans un téléfilm style "meurtre dans le massif des Causses". Mais très rapidement le spectateur comprend qu'il ne s'agit pas du tout de cela. Très intelligemment et avec une grande maîtrise, Dominik Moll détourne les codes du polar, pour raconter une histoire de passions extrêmes, de solitudes, de recherche éperdue. Et le film devient passionnant, jusqu'à un final très abouti. Il faut souhaiter que Seules les bêtes aura du succès, pour que Dominnik Moll puise continuer à nous offrir de tels films, malheureusement rares dans le cinéma français. Hautement recommandé.
Je me suis limité au résumé du scénario devant le cinéma... sans avoir vu la bande-annonce. La première scène m’a forcément surpris mais rapidement on comprend la réalisation du film... une disparition, des séquences vécues par divers personnages et le tout rassemblé conduit à la résolution de l’intrigue... Vraiment excellent !!!... Un film sans promotion extravagante amène souvent à une très belle surprise...
Voilà un thriller choral qui utilise un procédé narratif connu : celui de voir rejouer les mêmes scènes selon le point de vue des différents personnages, un procédé initié il y a plus d’un demi-siècle par le précurseur Kurosawa avec « Rashomon » et relayé par les plus grands depuis, de Tarantino à De Palma. Mais aussi dans bon nombre de séries B, tel qu’on a récemment pu le voir avec « Sale temps à l’hôtel El Royale ». Un type de structure que l’on voit donc apparaître épisodiquement au cinéma, emprunté par certains cinéastes mais pas forcément à bon escient, ce qui peut dans certains cas révéler un simple gimmick de style plutôt qu’une véritable nécessité narrative. Dominik Moll, qui représente l’un de nos meilleurs auteurs hexagonaux en termes de polar depuis son magistral « Harry, un ami qui vous veut du bien » il y a vingt ans, ne s’y trompe pas : il utilise la même trame éclatée que celle du roman dont le film est adapté. Et, à l’écran, cet artifice est utilisé de la meilleure des manières ce qui a pour effet d’embarquer le spectateur dans sa toile d’araignée. Durant les deux premiers tiers tout du moins…
Car dans cette découpe en chapitres selon cinq personnages, le résultat est indéniablement maîtrisé et réussi. Chaque nouveau segment rebat les cartes de l’histoire et donc les suppositions du spectateur quant à la résolution du mystère. « Seules les bêtes » s’avère donc puissamment intrigant et on a vraiment envie de connaître le fin mot de cette disparition. Les tenants et les aboutissants de ce polar, qui se déroule dans un coin perdu du Massif central mais a des ramifications jusqu’à Abidjan, attise la curiosité. Le contexte de ce plateau de Causse enneigé joue également pour beaucoup dans le côté ténébreux du long-métrage. Moll sait instaurer une atmosphère inquiétante et provoquer la tension chez le spectateur. La troupe d’acteurs réunis pour l’occasion et qui joue pour la plupart une partition en solo ou en duo n’empêche pas une homogénéité du casting incontestable.
Les rebondissements s’égrènent de manière régulière pour que jamais le rythme ne se relâche. Et petit à petit, on réussit à dénouer les fils de l’intrigue. Une intrigue qui s’est bâtie sur la solitude affective ordinaire à l’heure des réseaux sociaux et sur les hasards de la vie qui peuvent aboutir à de sacrés concours de circonstances. Il faut donc parfois laisser sa logique au placard car certains aspects du scénario peuvent sembler hautement improbables, notamment une conclusion surprenante mais quelque peu invraisemblable si l’on n’est pas versé dans le domaine des coïncidences heureuses. Cependant, on est un peu déçu que lors de la dernière partie tout le suspense soit éventé car on a déjà assemblé les pièces du puzzle. On a l’impression d’avoir un coup d’avance sur le protagoniste principal du dernier chapitre et que le scénario tourne à vide et radote. Pas que l’on s’ennuie, car on admire les fondations d’un script retors et dont les morceaux sont parfaitement imbriqués, mais on aurait aimé être tout aussi stimulé qu’au début. « Seules les bêtes » reste pour autant un film noir de haute tenue, prenant comme il faut et à l’atmosphère singulière et réussie.
Plus de critiques sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
Excellent moment de cinéma. L'histoire à tiroirs multiples et l'enchaînement des évènements sont tout simplement bluffants. Les comédiens sont magnifiques de justesse et le Causse est un personnage à lui tout seul. Youpie un bon film !
Sur le causse du Larzac, battu par les vents, une femme disparaît. Evelyn Lucat (Valeria Bruni Tedeschi) avait la quarantaine et vivait dans une grande bâtisse rénovée. Qui est responsable de sa mort ? Marion (Nadia Tereszkiewicz), la serveuse qu'Evelyn a rencontrée à Sète et qui l'a suivie par amour jusque chez elle ? Joseph (Damien Bonnard), un paysan bourru reclus dans sa ferme avec son chien depuis la mort de sa mère ? Alice (Laure Calamy), l'assistante sociale venue aider Joseph et devenue sa maîtresse ? Michel (Denis Ménochet), le mari trompé d'Alice qui cherche sur Internet un peu de chaleur humaine ? Ou même Armand (Guy Roger N'Drin), un jeune ivoirien qui se fait passer pour la pulpeuse Amandine pour arnaquer Michel ?
Une semaine après "À couteux tirés", "Seules les bêtes" raconte un Cluedo à la française. Pas de manoir anglais sinon les paysages désertiques de la Lozère. Pas de Hercule Poirot sinon un brave major de gendarmerie. On est plus proche de "Fargo" que de "Dix petits nègres". Pas de stars hollywoodiennes, mais quelques uns des acteurs les plus solides de la nouvelle génération française (à commencer par Denis Ménochet qui aurait, selon moi, plus mérité pour "Jusqu'à la garde" l'Oscar que Léa Drucker). Pas de twist renversant sinon une construction méticuleuse d'un récit polyphonique.
C'est ce scénario au cordeau qui retient l'attention et force l'intelligence. "Seules les bêtes" est un puzzle dont chaque pièce s'agence parfaitement avec les précédentes jusqu'à révéler les motifs tragicomiques de la disparition d'Evelyn Lucat. Cette narration à la "Rashomon", savante et toujours lisible, faite de flashbacks entrelacés, est un vrai régal pour l'intelligence même si le procédé devient parfois un peu trop systématique - chaque zone d'ombre, chaque mystère trouvera un peu plus tard son explication.
Les deux dernières scènes concluent magistralement le tout, quand bien même elles n'étaient pas strictement nécessairement à l'achèvement du puzzle. L'une boucle la boucle en réunissant deux personnages secondaires. L'autre ouvre le récit sur un gouffre : celui de l'intolérable solitude qu'on est prêt à tout pour combattre. Que le grand cric me croque si je n'ai pas réussi à vous donner envie d'aller voir ce film.
Attention, cet avis comporte ce genre de spoiler: spoiler: du massif central à Abidjan...à pied...la vache, ça c'est de la détermination! Et de la grosse ellipse aussi.
La bande-annonce semblait promettre un thriller entre hiver blanc et magie noire. Sauf qu'au 3/4 de la BA surgit la chanson "Tu t'en vas" et on ne comprend plus très bien...où l'on va. Adaptés d'un livre que je n'ai pas lu, "Seules les bêtes" affiche un dispositif simple et efficace. Une femme a disparu et le spectateur, intrigué puis fasciné va suivre la piste de sa disparition à travers les points de vue successifs des différents personnages. Leurs histoires secondaires finiront par livrer la clé de la trame principale. Mais le film ne se limite pas à un simple mystère policier. Il se double aussi d'un film à sketches sur le thème "l'amour, c'est donner quelque chose que l'on a pas à quelqu'un qui n'en veut pas (Jacques Lacan) et se triple d'un double drame social. Autant d'ambitions réalisées sans esbroufe ni faux semblant dans un style sobre et efficace. Bon après, on peut regretter que certains personnages disparaissent en cours de route parce qu'on passe à quelqu'un d'autre, qu'au final, il n'y ait au final que spoiler: 2 personnages importants, que le rythme s’essouffle dans les phases de spoiler: virtualités , et surtout que les spoiler: paysans et les spoiler: jeunes ivoiriens passent pour des spoiler: arriérés (bah si, un peu quand même). Néanmoins, la dernière scène comme un second pied-de-nez du hasard offre au récit une chute vertigineuse.
Excellent film, très original, avec de bons acteurs et beaucoup de rebondissements. Dominik Moll que je n'avais pas revu depuis Un ami qui vous veut du bien (et ça date...) nous revient en pleine forme!
Le genre de film qu'on aurait aimé aimer. Début intrigant, bonne exposition des personnages, décors enneigés des Causses cinégéniques, interprétation et mise en scène soignées harponnent le spectateur pendant la première heure. Et d' harponnage, il est justement question dans la seconde moitié, de manière trop détaillée -donc longuette - et qui, surtout, fait appel à l' entière adhésion de qui regarde ( peut-on vraiment être si naïf que le "pigeon"?). Les divers éléments de l'intrigue de départ se mettent alors en place un à un, mais le spectateur a décroché et seul le (mini) coup de théâtre final réussira encore à le surprendre.
L'adaptation d'un roman au cinéma arrive rarement au niveau de l’œuvre littéraire, par le simple fait que les mots ont un pouvoir autrement plus fort que l'image dans l'imaginaire. Cela a été très souvent vérifié. Pour avoir adoré le roman de Colin Niel sorti en 2017, l'attente était donc forte. Et si une fois de plus le livre surpasse le film, force est de constater que le réalisateur en a fait une adaptation honorable. Un lieu : une montagne venteuse, neigeuse, sauvage, où les rares habitants sont à l'image du climat, bourrus, taiseux. Une intrigue. A tiroir. Un puzzle de chapitres prénoms qui, chacun, font avancer l'histoire en la racontant de leur point de vue. Et à l'arrivée, le mécanisme termine sa boucle sans s'être égaré, laissant le spectateur-lecteur interdit.
En Occitanie, sur le causse Méjean, une voiture est retrouvée abandonnée le long d'une route au milieu de nulle part. La conductrice disparue est rapidement identifiée, une enquête commence alors dans cette région isolée de tout et recouverte de neige en cette saison. Cinq personnes, cachant chacune un secret, se retrouvent de près ou de loin impliquées dans ce drame. Qu'a t-il bien pu se passer ? Ce thriller rural, tiré du roman éponyme de Colin Niel paru en 2017, nous fait découvrir tour à tour les protagonistes mêlés à cette histoire sordide et terrible. Les comédiens sont convaincants et le scénario superbement écrit, on plonge à 100% dans ces événements épouvantables sur fond de misère affective et de funeste hasard. Assez saisissant. Site www.cinemadourg.free.fr
Avec “Seules les bêtes”, Dominik Moll signe un polar glaçant et surprenant où les personnages se dévoilent au fur et à mesure que l’enquête avance. En effet, une femme a disparu. Les personnages joués par les très bons Denis Ménochet et Damien Bonnard semblent être liés à cette affaire. Laure Calamy campe pour la première fois un rôle plus développé qu’à son habitude et se révèle très convaincante. Si côté casting, nous sommes gâtés, c’est la construction complexe de l’histoire véritablement bien écrite qui nous procure un plaisir généreux. Sombre, réaliste et moderne, “Seules les bêtes” est le meilleur thriller de cette fin d’année. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un polar bien tordu, bien cousu et bien foutu signé par le metteur en scène inspiré Dominik Moll !! On se croirait comme dans un film d'Alejandro Gonzales Inarrittu pour citer le premier metteur en scène qui me vient l'esprit mais ici à la sauce Française. Raconter l'histoire serait très compliqué mais ce long métrage est comme un puzzle a recoller les morceaux. Il n'y a pas de personnages principaux dans "Seules les bètes" mais plusieurs personnes, on va dire un peu pommés, qui se succèdent passant de l'hiver des montagnes rugueux Françaises au soleil de Cote d'Ivoire. Meurtres, mensonges, déchirures amoureuses, adultères, tout y est. J'ai été transporté par cette oeuvre grace au scénario tortueux écrit par Gilles Marchand et Dominik Moll, par une très bonne mise en scène de ce dernier puis un superbe casting comprenant quelques comédiens célèbres comme Denis Ménochet, Laure Calamy, Valeria Bruni-Tedeschi, Damien Bonnard plus les autres moins connus excellents. Une très bonne surprise pour ma part, il y a du bon dans le cinéma Français ces derniers temps.
Ce film est une adaptation du livre Seules les bêtes écrit par Colin Niel. D’ailleurs, fait assez rare, l'auteur est satisfait de l'adaptation cinématographique de son livre. Le film a remporté le prix des lycéens du festival du cinéma en Beaujolais 2019 au cinéma « Les 400 coups » de Villefranche-sur-Saône. Il a fait pratiquement l'unanimité auprès des lycéens. Nous l'avons vraiment apprécié.
Le film commence de façon surprenante. La première scène est trompeuse : on croit que l’histoire va se passer en Afrique alors que l’on se rend compte quelques instants plus tard que l’action se déroule en France, en Lozère, sur une montagne enneigée : les Causses. Mais elle donne quand même un indice sur l’origine de l'histoire : les « brouteurs » ivoiriens (spécialistes de l’arnaque sentimentale sur Internet). Le parallèle et l’opposition entre les Causses et Abidjan sont comiques, frappants et improbables.
Ce film correspond à une seule histoire mais racontée plusieurs fois selon le point de vue de différents personnages. Nous avons trouvé la superposition des points de vue très intéressante. Le premier, celui d’Alice, décrit le cadre spatio-temporel, présente les personnages, pose l'intrigue et installe une ambiance froide et énigmatique. Au fil de l’histoire et des points de vue, on apprend des éléments supplémentaires, on découvre de nouveaux indices qui font avancer notre compréhension. Chaque point de vue oblige le spectateur à revenir et réfléchir sur l'histoire.
Toute l'histoire réside sur un quiproquo. Un fermier tombe amoureux d’une jeune femme rencontrée sur Internet qui s’avère ne pas exister. Il s’agit en réalité d’un arnaqueur ivoirien sous une fausse identité. Mais le fermier croit la voir vraiment près de chez lui. Il s’agit en fait d’une simple ressemblance.
Cette histoire met en scène une panoplie très variée de personnages comme des fermiers (Michel et Joseph), un agent d'assurance (Alice), une serveuse (Marion), et des arnaqueurs ivoiriens (dont Armand). Ils ont tous des caractères totalement différents. Tout au long de l'histoire, ces personnages seront liés, sans le vouloir ni même le savoir, par une mystérieuse affaire de disparition.
Fruit du hasard et de la malchance, leurs mésaventures ne vous laisseront aucun répit. Le scénario de ce polar vous tiendra en haleine du début jusqu'à la fin en gardant une ambiance à la fois tragique et comique englobée dans une atmosphère de suspense. Lubin, Jules, Paono et Adam