Le dernier John Carpenter en date n'est pas un chef-d'œuvre en soit mais il reste un très bon film. Après avoir tâté du mythe vampirique en 1998 avec Vampires, le metteur en scène américain se réattaque cette fois-ci à la science-fiction, genre qu'il avait délaissé depuis quelques temps. Toujours empreint de son humour noir, de ses personnages charismatiques, de ses scènes d'action explosives et de son goût pour les figures emblématiques (ici le nouveau venu Big Daddy Mars), Carpenter livre avec Ghosts of Mars est un nouveau western, avec ses cow-boys (et ses cow-girls) des temps modernes. Hélas, là où on attendait un nouveau chef-d'œuvre ou tout du moins une nouvelle empreinte de Big John dans sa filmographie, le long-métrage n'est finalement qu'un "simple" action-movie teinté de fantastique et situé sur Mars, la planète étant au centre d'une petite mouvance depuis deux/trois ans. Pire encore, Ghosts of Mars semble s'avérer être un remake d'Assaut à la sauce SF, avec cette galerie de militaires du futur à l'armada high-tech s'alliant avec des criminels afin de lutter contre un même ennemi, invincible et sans peur, personnifié par une horde de barbares sanguinaires au look très Mad-Maxien. Si originalité il n'y a pas, efficacité il demeure, Carpenter usant et abusant d'effets visuels plus ou moins réussis ('inégaux' serait le terme approprié) et d'explosions multiples afin de dynamiser le plus possible son film. Autre point important à souligner, l'interprétation : si la sexy Natasha Henstridge, l'improbable Pam Grier et le badass Jason Statham s'en sortent bien, le reste du casting n'est guère convaincant (de l'inénarrable Ice Cube à la toujours aussi transparente Clea DuVall). Peu crédibles, ils en font des tonnes et ridiculisent un tantinet le film. Ainsi, avec de bons moments bien sanglants, de l'action et des effets spéciaux à gogo, Carpenter arrive tout de même à recréer un western moderne des plus divertissants même si - encore une fois - nous n'avons finalement affaire qu'à une sorte d'Assaut futuriste dont il manque hélas un grain d'originalité pour en faire une œuvre cinglante dans la filmographie de l'un des maîtres du fantastique. Toutefois fendard et bien mené, Ghosts of Mars est donc aussi plaisant que passablement mineur, conservant un certain charme qui, comme le vin, se bonifie au fils du temps.