Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Patjob
34 abonnés
600 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 1 mars 2021
Michel Deville a signé là un film très original, sur le fond et sur la forme. Le film commence comme un film d’espionnage, mais ne prend pas la voie d’une histoire propre au genre, et aucune péripétie o ne survient pour alimenter un quelconque suspense évènementiel. Le suspense se situe ailleurs, comme le film glisse vers la découverte et le décorticage d’une personnalité, celle de « Dossier 51 », nom de code du diplomate surveillé. Sur la forme, qui tend vers celle du reportage, le film a la particularité de ne pas montrer ce personnage principal, si ce n’est de loin ou par photos interposées, ni d’ailleurs (hormis dans une scène proche du dénouement) les différents membres des services secrets (dont on ne connaît que des noms de code et dont on ignore pour qui ils travaillent) qui s’intéressent à lui, probablement pour avoir une emprise sur lui et pouvoir le manipuler. Les interviews des proches du diplomates (dont certains sont émouvants) sont conduits par des collaborateurs de ces services secrets que l’on ne voit pas non plus, car filmés en caméra subjective. C’est extrêmement bien fait, l’intérêt de ce « décorticage » est constant, et le film touche à une forme d’abstraction, dans la dénonciation de systèmes qui n’ont aucun respect des individus, malheureusement réduits à leur rôle et leur matricule. Et qui peuvent être broyés.
Un suspense glaçant, au parti pris cinématographique un peu déroutant au départ mais qui fonctionne complètement avec son sujet. Film d'espionnage jouant à fond sur la carte du voyeurisme et la dimension "deus ex machina" (avec manipulations et coups tordus dans tous les sens), Michel Deville réussit à fasciner avec peu, sans clinquant mais avec une grande précision dans l'utilisation de la caméra et une finesse dans les dialogues qui oblige le spectateur à un effort d'attention, et le renvoie constamment à sa condition de spectateur l’œil collé au trou de la serrure. Une œuvre brillante et troublante.
Je lis des critiques sur allociné depuis longtemps. J'ai des avis sur les films depuis beaucoup plus longtemps encore. L'envie d'en défendre certains plutot que d'autres me pousse à ouvrir un compte aujourd'hui, et c'est pour le dossier 51. Oui, c'est un film unique. Oui, très soigné sur la forme et très bien construit. Certes, il est parfois un peu daté ou manque un tout petit peu de moyens, mais cela n'aura aucune importance quand vous le regarderez, sans doute avec fascination. C'est clinique et rapide, mais pas seulement. L'humour est présent et la longue scène avec la mère du "personnage principal" est pleine d'humanité... même si cette humanité sera contredite plus loin. Un chef d'oeuvre.
Changement de ton chez Deville, il s'agit ici d'un film sur les services secrets et leurs méthodes d'investigation. Film genre documentaire technique ou rapport technique concernant un haut fonctionnaire : tout savoir de lui pour peut-être le faire chanter ou le manipuler. C'est filmé en caméra subjective, c'est à dire que la caméra filme ce que voit le personnage principal, ce qui donne au film un ton d'enquête, de surveillance. Ce système est un peu trop systématique et pourrait devenir lassant, et donne au film un aspect austère, froid. Film assez dur à suivre à cause de ce parti-pris technique, très dialogué et qui demande de l'effort au spectateur, mais n'enlève rien à l'intérêt du film, qui est en fait une dénonciation des méthodes des services d'espionnage.spoiler: D'ailleurs quand le n°51 découvre ses secrets cachés, il se suicide. Intéressant mais ardu.
Il n'y a rien à dire sur le scénario de Dossier 51 mais la façon de raconter de Deville ne m'a pas du tout emballé certes ce partie pris au style trop proche à mon goût d'un documentaire avec quasiment que des vues subjectives on peut trouver ça intéressant personnellement j'accroche plus (pour rester dans la même période) à un film d'espionnage comme Les 3 jours du Condor.
J'ai trouvé ce film moins bon... 30 ans après l'avoir vu au cinéma. Il manque un peu de rythme : la scène avec la mère du diplomate, certes un personnage clé, est beaucoup trop longue. Quant à la séquence sur une manif gauchiste contre une expulsion de logement, elle frise le ridicule par manque de moyens et de mise en scène. Mieux aurait valu trouver une autre façon de permettre aux deux personnages de se rencontrer, car ce passage à peine digne d'un médiocre téléfilm plombe la crédibilité.
Néanmoins, compte tenu de l'évolution technologique, si le film est daté, il ne fait pas trop vieillot tout de même et la manipulation technologique se tient. On est content aussi de voir ou revoir des comédiens qui depuis ont fait carrière, tel Patrick Chesnais.
Filmé entièrement en caméra subjective et composé de longs plans-séquences, "Le Dossier 51" est une plongée froide, distanciée et très administrative dans le monde des services secrets et de ses méthodes. Etant tourné en plein dans la période giscardienne, l'ensemble a pris inévitablement un coup de vieux esthétiquement et on peut penser que les appareils de surveillance sont encore plus sophistiqués aujourd'hui mais la manière par laquelle des personnes, anonymement appelées par des noms de divinités romaines ce qui symboliquement est loin de tenir du hasard, en manipulent une autre reste glaçante et accentuerait la paranoïa du plus confiant des hommes. La partie la plus fascinante d'un tout assez passionnant se situe dans la dernière demi-heure où non content de régir les actes du fameux "51", les services secrets essayent carrément de pénétrer son subconscient. Une forme audacieuse pour un fond terrifiant.
Très bon film d'espionnage. L'originalité réside dans le fait que l'image ne sert qu'à illustrer la voix-off. La narration repose en effet entièrement sur les échanges vocaux entre les différents services d'espionnage d'une organisation secrète dont l'identité exacte ne nous est pas révélée. Il s'agit de fouiller la vie d'un fonctionnaire occupant un poste sensible afin de découvrir une faiblesse permettant de le faire chanter pour le forcer à travailler pour l'organisation secrète. On suit donc les pièges tendus par les agents secrets au fonctionnaire, les tentatives de corruption ou de déstabilisation de son entourage, les rivalités inter-services... Le tout avec les voix-off. C'est assez fascinant. Cela produit une grande distance avec les personnages à l'écran, et fait prendre conscience de l'inhumanité de telles pratiques. Car en matière d'espionnage, l'éthique et la morale ne sont pas des valeurs cardinales... Un film au rythme plutôt lent, mais captivant de bout en bout.
Un des chefs d'oeuvre du thriller d'espionnage réaliste que Jason Bourne, inquiétant que "La Vie des Autres" ce film est un pur classique et à voir absolument. Jamais imité ni de près ni de loin, plein d'un suspense opressant et insidieux...
Un des plus grands films qui m'aie été donné de voir. De la belle ouvrage. Une maîtrise cinématographique parfaite que ce soit dans la narration ou dans la singularité des prises de vues. On est inlassablement surpris par les trouvailles de ce film. Quand au propos, la manipulation d'un individu travaillant au Quai d'Orsay, elle déclenche autant l'effroi que la stupidité de l'opération. Stupidité à son comble au final. Michel Deville est sans conteste, l'un des plus grands réalisateurs français. Si vous aimez ce film, je vous invite à voir, "le mouton enragé", encore un film de haute volée de sa part.
Exercice de style intéressant mais fastidieux, une fois accepté le principe de la caméra subjective. Contrairement aux autres critiques, je n'ai pas été convaincu par ces méchants Big-brothers aux mesquineries professionnelles mais aux jugements pour le moins clichés (en particulier sur la sexualité masculine!). Malgré le talent incontestable de Deville et de son équipe, voilà un film qui passe bien mal la barrière des années 70.
Un vieux polar comme on en fait plus, en dépit de quelques longueurs, et ayant la guerre froide pour sujet: ici les services secrets (la Stasi) utilisent des moyens malhonnêtes et surtout bien trop précoces afin de gérer des sujets "à surveiller", avec bien entendu un attirail entier de leurres et de piège soutenu par double-language. Evidemment le but est de ne pas convenir...
Un demes film préféré. Un grand must du film d'espionnage réalisé par l'excellent Melville (qu'est ce que je le regrette celui-là). C'est intelligent, réaliste, cynique, brillant, ... ça m'a parfois fait penser à l'excellent "état de siège" de Costa Gavras. Un film néanmoins réservé aux amateurs du genre (thriller politique)
4 étoiles pour ce film dont la réalisation est assez unique.On est directement plongé dans cette histoire d'espionnage au travers des regards des divers manipulateurs alors que la cible n'apparait pratiquement jamais, il est juste le dossier 51. Mais l'histoire n'est pas seulement bien ficelée (un peu trop même), le vrai plus de film est l'humour injecté à petites doses dans la plupart des scènes: réflexions, personnages, situations... SAVOUREUX.
Un service secret souhaite obliger le représentant français dans une organisation internationale à faire selon ses volontés. Pour cela, il cherche dans son activité, puis dans son passé les failles exploitables. Michel Deville bâti ce film à partir de deux options : se centrer sur les rapports établi par ce service secret, ce qui induit des scènes de type documentaire, et mettre la caméra à la place des yeux du locuteur ou de l’interviewer, presque toujours membre de ce service, ce qui interdit d’identifier les responsables de l’opération. Ces choix conduisent à une approche clinique, objective, enchainant les faits sans leur donner de coloration. La force du film vient de l’opposition entre des entretiens à dominante affective, et l’objet purement informatif qu’ils ont. On assiste donc à une série de manipulations psychologiques froidement planifiées et très inquiétantes dans la mesure où elles semblent plausibles. Par ailleurs, les prestations des relations de la victime, sous forme quasi exclusives de monologues, sont excellentes. La limite de l’exercice est cependant vite atteinte, le carcan des deux contraintes citées induisant un aspect formel répétitif lassant. De plus la grande scène où le psychologue décortique la personnalité de la victime est beaucoup trop démonstrative, la cause étant comprise dès les premières minutes. Un film dont l’originalité de forme est remarquable, mais qui n’est pas abouti.