"Valentine" n'est clairement pas un bon film, mais il a deux choses pour lui. Tout d'abord, à titre purement personnel, il s'agit de l'un des premiers (voire le premier ?) slasher que j'ai vu, alors adolescent. De quoi lui accorder un peu d'indulgence.
Ensuite, c'est typiquement un produit de son temps, ce qui le rend à la fois ringard et drôle au second degré.
Souvenons-nous que le teen-slasher américain a explosé au début des années 80, pour s'effondrer ensuite. Il faut dire que ce courant était plutôt stérile, lassant rapidement son public. Mais en 1996, le "Scream" de Wes Craven casse la baraque. Etonnement, aucun producteur concurrent ne se rend compte qu'il s'agit d'un film méta, rendant hommage et parodiant le slasher. Non non, tous se mettront à produire des slashers très sérieux en s'imaginant que c'est ce que le public attend !
Ainsi, on confie au réalisateur de "Urban Legend" la barre de "Valentine", variation slasher autour de la St Valentin.
Déjà, le thème est finalement à peine exploité. Il y a bien deux ou trois séquences de séduction, mais ce n'est rien en comparaison des premiers teen-slashers US, où les jeunes persos passent leur temps à tenter de pécho. Et c'est d'ailleurs le problème du film : il n'apporte strictement rien de neuf au genre, se contentant de recycler des clichés éculés des 80's.
Une histoire de revanche de lycéen qui sert de motivation absurde à l'intrigue. Un tueur qui se téléporte régulièrement, commettant des meurtres sans trop de logique. Des personnages stupides, et des situations encore plus stupides.
Toutefois il y a ce côté "début années 2000", qui comme je le disais est drôle avec le recul. Outre les portables à clapet, ou la soupe dans la bande originale, TOUS les personnages masculins ont de belles têtes de crétins de l'époque. Maquillage, coiffure, sourire, teint, posture : c'est un florilège ce qui se faisait de pire...
Au passage, les acteurs et actrices jouent comme des savates. Sans compter l'erreur de casting Jessica Capshaw. Non pas qu'elle joue plus mal que les autres, mais son personnage est censé être une "grosse" friquée qui a du mal à séduire les hommes... alors qu'elle a un physique dont plusieurs rêveraient.
Dernier aspect très marqué années 2000 : la forme commerciale. "Valentine" cible clairement le grand public et l'absence de R-rating, avec de nombreuses coupes qui rendent les exécutions finalement peu sanglantes.
Je soulignerai tout de même une ou deux tueries originales, et une réalisation professionnelle, évitant le gros navet qui tache.