Les années 70-80 ont vu naître l’apogée de la comédie musicale américaine, offrant aux spectateurs des titres (aussi bien de films que de chansons) mythiques. Tels que La Fièvre du Samedi Soir (Stayin’ Alive des Bee Gees), Grease (You're the One That I Want de Travolta et Newton-John), The Blues Brothers (Everybody Needs Somebody to Love), Fame (Fame d’Irene Cara), Flashdance (What a Feeling d’Irene Cara et Maniac de Michael Sembello), Dirty Dancing (She’s Like the Wind de Patrick Swayze et The Time of my Life de Bill Medley et Jennifer Warnes) et Hairspray. Et pour prouver leur succès, certains ont eu droit à une suite (Staying Alive, Grease 2, The Blues Brothers 2000, Dirty Dancing 2) ou à un remake (Hairspray, Fame et prochainement Dirty Dancing). Sans compter une adaptation en série télévisée (Fame). C’est là qu’est né Footloose, surfant sur l’engouement suscité par ses équivalents. Film musical qui, il faut bien le dire, sort du lot !
Sur le point de vue musical, Footloose se rapproche bien plus de La Fièvre du Samedi Soir, Flashdance et Dirty Dancing. Ici, point de numéros musicaux chantés avec chorégraphies et personnages hauts en couleur (comme dans Grease, The Blues Brothers et Hairspray). D’une part, Footloose s’intéresse bien plus à la dance. Et de l’autre, pour la partie musicale, le film use de chansons chantées par de véritables artistes juste pour les besoin de la BO. Ainsi, on y retrouve Holding Out For A Hero de Bonnie Tyler, Dancing In The Sheets de Shalamar et, bien entendu, l’inoubliable Footloose de Kenny Loggins (oscarisée pour l’occasion, avec Let’s Hear It For The Boy de Tom Snow et Dean Pitchford). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que chaque titre nous procure une patate de malade !
Un punch que l’on doit également à la prestation des acteurs, qui se prêtent aux jeux de la danse. Bon, il faut bien avouer que les séquences dansées se font plutôt rares dans Footloose, comparé à Flashdance et Dirty Dancing. Et ça se voit aussi que les comédiens ne sont pas aussi talentueux que John Travolta et Jennifer Beals. Mais à voir la scène finale et scène où le héros s’isole pour exprimer sa rage et sa liberté par des acrobaties en tout genre, cela se montre largement suffisant ! Pour redonner la banane et se laisser emporter par les chansons. Et puis, on ne peut pas dire non à Kevin Bacon ! L’acteur enfin remarqué par ce film (il était pourtant dans Vendredi 13) que l’on reverra dans de plus grands films (JFK, Apollo 13, Sleepers, Mystic River, Hollow Man ou encore X-Men : le Commencement) faisait ici des débuts prometteurs !
Mais ce qui démarque Footloose des autres comédies musicales, c’est son scénario. Car oui, il y en a un ! Bien que le film reprenne tous les clichés du genre (à savoir une histoire d’amour inévitable, des personnes qui sont contre, une intro et un final en chansons, un rival pour le héros, un second couteau quasi comique…), le sujet de Footloose se différencie amplement. Ici, point d’inégalités sociales (comme dans Fame, Dirty Dancing et la majorité des films musicaux d’aujourd’hui tel que Sexy Dance) ou raciales (Hairspray en tête). Ou même d’un manque flagrant de scénario, prétexte au spectacle musicale (Grease et les récents High School Musical). Non, Footloose préfère parler de la jeunesse américaine. Mais pas par le biais de la comédie comme Grease. Plutôt de façon sérieuse, en abordant de nombreux thèmes : la famille, la responsabilité, la confiance, la religion. Et même si le film n’évite pas quelques moments qui peuvent faire rire malgré eux (le face-à-face en tracteur, le héros parlant bibliquement au conseil municipal…), il faut bien reconnaître à Footloose un certain approfondissement de son sujet et de ses personnages, ce qui est plutôt rare dans un film musical. Le genre jouant généralement sur les numéros musicaux, des stars qui dansent et/ou qui chantent. Du coup, on comprend mieux pourquoi les danses dans Footloose se montrent peu présentent à l’écran, l’histoire étant pour une fois privilégiée comme dans Flashdance.
Et du coup, il est compréhensible de voir à quel point le succès de Footloose ne s’est pas démenti : des chansons mythiques (dont la principale), un remake en 2011 (qui, fort heureusement, n’a pas marché !). Bon, l’ensemble a un peu vieilli, il faut le reconnaître. Mais comment refuser qui redonne le sourire ? Comme la plupart de ses congénères, Footloose remplit amplement cette charge !
Footloose, kick off the Sunday shoes
Please, Louise, pull me off of my knees
Jack, get Mack, come on before we crack
Lose your blues, everybody cut footloose