Sans être extraordinaire en soi, "Footloose" a le mérite d'avoir bercé la génération dont je fais partie, comme l'a fait "Dirty dancing" 3 ans plus tard. Le scénario n'est pas bien épais, néanmoins il apporte une morale aussi bien aux adultes qu'aux adolescents. Malgré quelques facilités et erreurs scénaristiques, le tout est formidablement orchestré par le réalisateur Herbert Ross, bien aidé par une bande originale entraînante au possible, dont le titre phare "Footloose" de Kenny Loggins est encore dans les mémoires. Il est fort probable qu'à un moment ou un autre, vous vous surpreniez à battre la mesure avec vos pieds. Et c'est ce qui rend "Footloose" remarquable : ce pouvoir communicatif. A cela s'ajoute pour les gens de ma génération un brin de nostalgie qui, je l'avoue, me pousse à donner une note un tantinet au-dessus de ce que j'estime qu'il mérite. Aaah ! nostalgie, quand tu nous tiens... Le casting est très correct, en particulier Kevin Bacon visiblement beaucoup plus à l'aise sur le bon vieux plancher des vaches que sur un tracteur. "Normal" me direz-vous, puisque c'est ce que son personnage est sensé vivre. Ceci dit, on voit bien que ce comédien a pris ici un plaisir non feint. En parlant de plaisir, la surprise vient de John Lithgow, lui qui a endossé un rôle encore une fois très différent, à des années-lumière du personnage du grand banditisme de "Cliffhanger, traque au sommet" et du transexuel évoluant dans "Le monde selon Garp". Il campe ici un pasteur qui s'applique à théâtraliser ses sermons qu'il s'efforce à défendre bec et ongles avec toute la détermination que lui confèrent les certitudes. Seulement un pasteur est un homme comme tout le monde, et lui aussi a le droit d'avoir ses propres doutes, et Lithgow le retranscrit très bien, épaulé par la sagesse de sa compagne du film, cette brune mûre au regard envoûtant, si troublant qu'il vous ferait fondre comme la neige au soleil par -45°C, j'ai nommé Dianne Wiest. Ensuite on trouve des personnages un peu plus marqués, à commencer par Christopher Penn, le frangin de Sean. C'est lui qui apporte le petit côté fantasque du film, en étant une sorte de gros caramel dur au cœur tendre. Il prête même à sourire lorsque son personnage apprend à danser... Il confirmera par la suite ses talents de comédien aux côtés de son propre frère dans "Comme un chien enragé". En ce qui concerne Elvis, John Bishop lui prête merveilleusement une tête de petit con (oups ! j'ai dit un gros mot... désolé, mais je ne vois pas d'autre terme plus approprié) que nous aimerions bien ratatiner, nous spectateurs. Enfin j'en viens à Lori Singer, dont je ne sais pas trop quoi en penser, et je ne dois pas être le seul à le penser : il suffit de regarder sa filmographie... Inutile d'épiloguer sur elle, ce serait bien trop long et... inutile. Disons simplement qu'elle fait ici le minimum syndical, mais je vous laisse en juger par vous-mêmes. "Footloose" est donc un film musical qui meublera sans peine une soirée en famille et franchement, ça m'étonnerait beaucoup que la musique ne vous fasse pas trémousser à un moment ou un autre...