Netflix, c'est définitivement de la production cinématographique de grande surface, comme si l'on pouvait en discuter. Quelque part entre les paquets de lessive et les applis pour mobiles, il y a les films Netflix. On les regarde comme on utilise sa lessive ou on installe son application, sans même vraiment penser à ce que l'on fait. Le produit est donc formaté pour une utilisation comme moyen et non comme fin en soi. C'est vraiment de la production industrielle totalement aseptisée, comme le rap français par exemple pour rester hexagonal, c'est à dire que ce n'est plus de l'art, n'a pas même de revendication sociétales majeures, c'est juste un produit manufacturé dans l'air du temps. Alors tout cela sonne terriblement creux mais reconnaissons que l'ensemble est présenté avec cohérence et ne souffre d'aucun défaut majeur. Il faut dire que le film est espagnol à l'origine, un cinéma qui s'il est très souvent redoutablement bavard, est aussi inventif, rigoureusement mis en scène et pêchu. Nous avons affaire ici à une comédie de mœurs, style facile à produire et qui nécessite relativement peu d'investissement. Le scénario tient sur un timbre postal, avec l'histoire d'un mec qui cherche une nana, alors que celle de sa vie se trouve à proximité. Ici il perd aussi son boulot, mais ça, ça ne va pas durer longtemps car sinon, le film virerait dans la chronique sociale avec aspérités; ce dont il est hors de question ici. Le scénario est cependant suffisamment bien écrit pour que toutes cette banalité, ces archétypes, et cette bobeaufitude se laisse suivre au moins une fois sans décocher un bâillement. Alors des facilités certes, mais pas d'incohérences. Aucune puissance émotionnelle, mais un divertissement de bazar honorable, toujours plus intéressant à regarder que des offres promotionnelles diffusées dans les halls de gare ou d'aéroports.