Aquaman 2 est un blockbuster super-héroïque comme malheureusement on nous en pond trop souvent ces dernières années. Il n’y a aucune profondeur. Les effets visuels ne sont peut-être pas parfaits, mais ils sont pas horribles non plus et il y a quand même un beau bestiaire (sous influence d’autres films, certes). Les décors sont plutôt variés et parfois jolis (l’île par exemple). L’action est bien présente, la complicité entre Momoa et Wilson est plutôt cool, quoique parfois enfantine, l’histoire vaut ce qu’elle vaut mais à la limite pourquoi pas ? Non, le souci ne tient pas tellement à la forme où l’on retrouve le clinquant du premier épisode, mais c’est un parti pris esthétique pourquoi pas, des fx honnêtes, une mise en scène alimentaire mais honorable. Un gros bémol cependant sur les choix musicaux avec notamment des titres pop plutôt qu’une vraie bande son original, c’est décevant dans un film avec un tel budget. Enfin bref, passons sur la forme, le gros souci de ce film ce n’est même pas les acteurs. Au fond Momoa est bien dans le rôle, Wilson comme je l’ai dit s’amuse bien lui aussi, Black Manta est un méchant correct sur le papier, Heard et Kidman n’ont pas grand-chose à défendre mais elles sont là et je dis, pourquoi pas ? Le souci, c’est que ce film est un grand vide ! Les personnages sont grotesques. Ils n’ont aucune émotion, aucune profondeur, le film est un enchainement de blagues, de moments comiques, d’émotions en carton pate, de séquences d’action pour enfants où il n’y a jamais ni mort ni goutte de sang même lorsque les personnages se prennent des coups énormes. Les scènes d’action ressemblent à de grosses attractions de fête foraine, pas à de vraies scènes d’action et c’est dommage (d’autant que certaines sont quand même bien moches côtés effets numériques pour une telle prod). Là-dessus faut adjoindre un scénar qui, comme je le disais, aurait pu se tenir, mais pour ça fallait l’épaissir en ajoutant de l’épique, du drame, du lyrisme, de la tragédie, bref, donner du souffle, de l’ampleur à ce film. La réalisation n’y arrive pas malgré des décors spectaculaires, pour une raison simple : tout est superficiel dans le fond. Tout est lisse, c’est un peu comme un rock acrobatique dansé mollement, sans envie, les sauts sont minables, les mines apathiques, le rythme décousu. Tout est là, et rien n’est là en fait ! Oui il y a de beaux décors, mais c’est un plan large pour en profiter puis ensuite plus rien. Oui il y a un gros bestiaire, mais la plupart des créatures apparaissent 30 secondes et n’ont en réalité aucune fonction dans l’histoire. De fait, rien n’est mémorable, rien n’accroche le regard ou l’attention, le film déroule son cahier des charges pépère en restant à la surface de l’eau. Tout ça défile devant nos yeux et l’on regarde avec un ennui poli.
Désolé, mais c’est le sentiment que j’ai devant quasi tous les films de super héros récents hormis Batman. Tout est creux, vide, c’est du beau factice, artificiel, de bons acteurs n’ont rien à porter, les personnages sont sans épaisseur, tout est tourné à la légère voire à la blague. Pourquoi les Spiderman de Sam Raimi et notamment le 1 sont encore des références ? Pour toutes les scènes d’émotion et le travail des personnages qu’il proposait. Aquaman 2 l’a oublié, et ses couleurs criardes ne compensent pas. 1.5