Qu'on se le dise, "Koko-di Koko-da" n'est pas un film d'horreur conventionnel. Je dirai plutôt que c'est un film de genre expérimental, et jusque là tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Vous l'avez peut-être déduit en lisant mes critiques, mais plus c'est atypique, mieux je me porte ! Mais là, pour moi, l'expérimental rime avec n'importe quoi. Pourtant, ce deuxième long-métrage de Johannes Nyholm a des bonnes idées de départ. Entre la violence d'"Orange Mécanique" et le concept de "Un jour sans fin", le réalisateur nous plonge dans les abysses d'un couple en crise. J'ai personnellement adoré l'ouverture du film, à la fois étonnante et réaliste. Cette violence soudaine, greffée à une atmosphère étrange, m'a tout de suite happé. Mais ce point de départ ne mène à rien et donne sur une seconde partie qui reste un pur mystère pour moi. Cette répétition d'une même scène, d'un destin auquel on ne peut échapper, est un vrai cauchemar, certes, mais qu'est-ce que ça raconte sur la longueur ? Pas grand chose et progressivement, notre intérêt s'atténue, se contentant des bonnes idées inexploitées du film. Le concept des trois personnages de serial-killer sortis d'une comptine est intriguant et singulier, tout comme les parties en ombres chinoises. Mais quel est l'intérêt ? L'enjeu ? Le lien entre tous ces éléments ? Un cauchemar dérangeant et curieux, mais rien de plus. La forme du film m'a paru atypique mais inabordable, étrange mais ennuyeuse. C'est comme si on restait en surface de quelque chose de vraiment palpitant et je suis sorti frustré de ne pas avoir réussi à recoller les morceaux ensemble. Je comprend les nombreuses sorties qu'il y a eu pendant la séance... De plus, certaines scènes abstraites s'ajoutent à ce cercle vicieux et rendent le propos encore plus indigeste. Très franchement, ceux qui aiment les casses-têtes et objets curieux, vous pouvez y trouver votre compte ! Ceux qui veulent de l'efficacité, un scénario intelligent mais abordable, repensez y à deux fois.