Après s’être intéressé au Dr. John Romulus Brinkley (Nuts! - 2016), défavorablement connu comme étant un charlatan pour avoir greffé des couilles de boucs pour soigner l’impuissance, la réalisatrice Penny Lane s’intéresse cette fois-ci au “Temple Satanique”, un groupe religieux créé au début des années 2010 par Lucien Greaves et Malcolm Jarry.
Hail Satan ? (2019) est un étonnant et très drôle documentaire qui nous emmène à la rencontre de ces doux-dingues qui se définissent comme non théiste et prônant la séparation de l’Église et de l’État (à savoir, le refus d’une religion dominante, notamment le catholicisme, bien trop représenté aux États-Unis, notamment dans la sphère politique).
Ne vous attendez pas à voir des membres du culte satanique habillé tout en noir, écoutant du métal, buvant du sang de bouc, portant des crucifix inversés et passant le plus clair de leur temps à faire des messes noires tout en récitant des psaumes à l’envers, il n’en sera rien et c’est là que ce documentaire devient très intéressant, car il nous permet de découvrir toute une frange du satanisme parfaitement méconnu du grand public.
On y découvre des provocateurs engagés politiquement et prenant un “Malin” plaisir à titiller les réactionnaires et les plus fervents catholiques lorsqu’ils décident (par exemple) d’intenter une action en justice contre la stèle des Dix Commandements qui trône devant le Capitol de l'État de l’Arkansas (un bâtiment pourtant laïc), les menaçant d’y faire installer à leur tour une statue à l'effigie de Baphomet ou lorsqu’ils y organisent une cérémonie sulfureuse sur la tombe de la mère d’un homophobe. Les happening s’enchaînent et clairement, ils n’ont pas peur du ridicule.
Décrit par certains comme étant un groupe religieux, ils sont avant tout un groupe d’activistes ne se prenant absolument pas au sérieux, préférant dénoncer les travers de la société américaine et notamment cette soi-disant séparation entre l’Église et l’État alors qu’en réalité, il n’en est rien (le catholicisme gangrène le pays jusque dans les plus hautes sphères). Bienveillants et ouverts d’esprit, ils ne se définissent pas comme des adorateurs de Satan, prônent la liberté d’expression et les droits envers les minorités (aussi bien les LGBT, les noirs, les femmes, …).
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