The Juniper Tree est l'un des films les plus beaux en terme d'images, de plans, de mouvements que j'ai pu voir au cours de ces dernières années ! Il est aussi, l'un des plus étrange et radical. L'extrême difficulté de compréhension ne m'a toutefois pas complètement perdu, au contraire, je m'y suis pour le coup sacrément accrocher.
Nietzchka Keene dont il s'agit là de son travail le plus reconnu laisse avec ce long métrage une trace qui fera date, du moins je l'espère au vu du parcours jalonné d'embuche et le temps qu'il a pris pour enfin être mis sur le devant de la scène, si les notions de mérites on un sens, voilà l'exemple premier à faire valoir !
Pour en revenir au film, dans son essence même, on peu dire qu'il joue du mystère, le tout en annonçant d'emblée sa contenance. Le récit, par la suite se calque et se tisse sur une poursuite, en fuite, ou de son plein gré d'une décision prise de facto bien vite. Les chavirements sont d'ailleurs habillés d'un relief immense de par la photographie ( une merveille ! ), tout comme de son interprétation au cordeau qui se raconte dans une exquise narration. "
- Can you see ?
- I don't know.
- Try !
Cet échange en est le meilleur symbole pour moi !
La scène qui suit, fugace, au demeurant, remontre à mes yeux des apparitions que je trouve à la fois fascinante et qui m'effraie quelque peu toutefois. Le phénomène se répète plus loin, avec moins de subjectivité cette fois.
La mort de ce petit garçon, fais gage de terreur sans pareil. Notamment lors de ce passage ou son cadavre réaparait au fond de la flotte, le tout accompagné par les chants de cette jeune femme qui sait, qui reconnais sa fin, qui lâche la bombe ...
De malédiction, de sorts, de croyances, tout le film est habité par des profanations autant que par des intentions à rendre grâce à l'obscurité, cela questionne la chose sans la solutionner mais réouvre les parenthèses que l'on estime parfois à tord refermés. Le champ des possibles réouvre le débat, à l'instar de cette fin, qui en dit long, mais qui reste flou, pour moi toujours ...
De ce film austère sur des liens étroits je ne garde que stupeur et joie pour sa découverte. Stupeur, car j'ai bagarré avec ma personne, joie car sa force à rejaillit au détriment des barrières. Son noir et blanc, ses paysages de Montagnes, rocheux, venteux, de son herbe que l'on imagine sentir les prairies, de l'aura de ses comédien.e.s, ainsi que de chacun de ses éléments, tout m'a paru incroyable ! La main mis à l'œuvre de la patience et du geste, comme pour Bjork, dont chacune de ses apparitions sont des synonymes touts courts à l'émerveillement !
The Juniper Tree est un très grand film !