Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
kingbee49
39 abonnés
614 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 25 juillet 2019
« Pierrot le fou », c'est d'abord la sensation d'une totale liberté de création, un sommet dans l'art du collage godardien et des références sublimes à la peinture, à la littérature... Mais ce qui est au coeur du film, c'est une fuite, celle, désespérée et romanesque de deux amants bohèmes : Ferdinand Griffon, rêveur et insouciant et Marianne Renoir, espiègle et cruelle. Les deux traversent le film comme ils traversent le cinéma de Godard, comme les signaux ultimes du non sens de la vie et de la fin d'un monde. Le film commence rouge ("pas du sang, du rouge" dixit Godard) continue noir (comme un polar) et fini bleu. Bleu le visage peint de Ferdinand qui se fait sauter à la dynamite histoire de retrouver l'éternité et Rimbaud. Et l'émotion de nous prendre parce que "Pierrot le Fou" nous parle de l'amour de l'art et de l'amour tout court : absolu, tragique, sans espoir, comme enfuit lui aussi dans la nuit des temps... Il faudrait parler encore de la sublime musique d'Antoine Duhamel, de l'intermède burlesque de Raymond Devos, de l'intervention de Samuel Fuller, de cette ritournelle entêtante qu'est "Ta ligne de chance" ou de cette réplique éternelle en forme de soupir poussée par Anna Karina: " Qu'est-ce que j'peux faire, j'sais pas quoi faire..." et on aura une idée un peu plus juste de ce film qui reste toujours, des années après, résolument moderne.
S'il y a une chose qui est sûre c'est que « Pierrot le fou » apporte la preuve irréfutable que Jean-Paul Belmondo est vraiment un grand acteur. Utilisé à contre emploi, Bébel livre une prestation assez remarquable. Considéré par certains comme un policier, un road movie par d'autres, le film de Jean-Luc Godard n'est rien de tout cela, il s'agirait plutôt d'une oeuvre expérimentale étant le fruit des délires du cinéaste franco-suisse. « Pierrot le fou » mettant en scène les Bonny and Clyde français est une oeuvre à caractère philosophique, bourrée de références culturelles et qui est un véritable hymne à la liberté et à la marginalité. Les deux héros vivent dans une société qui tarde à s'affranchir et rêvent de vivre une « vraie » vie tout en ayant conscience que la Mort est au bout du couloir. Godard apporte à son film des critiques sur la société de consommation, sur la politique et sur la guerre qu'il se permet de tourner en dérision. En revanche, il y a quand même quelques défauts à signaler: certaines scènes sont assez risibles, la réalisation est moyenne, même si l'on sait que Godard est un spécialiste pour tourner avec la caméra sur l'épaule et pour finir quelques erreurs techniques et quelques faux raccords, ça ne pardonne pas. Interdit au moins de 18 ans en 1965, « Pierrot le fou » est une oeuvre déroutante, qui a certainement perdu de sa saveur originelle mais qui a valu à Jean-Paul Belmondo une nomination pour le prix du meilleur acteur étranger.
Aujourd'hui encore, le cinéma français n'a toujours pas réussi à se libérer totalement de la nouvelle vague qu'il traine dérrière lui comme un boulet. Sur la forme, la volonté de se démarquer des origines théatrales du cinema amène à dire les textes de la manière la plus plate possible, réciter de manière scolaire. Le résultat est une nouvelle forme de théatralité d'où le spectaculaire est banni au profit d'une platitude qui banalise les propos les plus extrèmes. Il en va de même dans l'image, ou l'usage de la caméra tend à lisser les évènements. Les actes les plus odieux sont banalisés. Sur le fond, le rejet des conventions, n'est qu'un prétexte pour des intellectuels désoeuvrés (Godard, Rivette, etc...) d'exprimer leur égoïsme narcissique et leur impuissance à réaliser leurs rêves. Dans "Pierrot le Fou", un jeune couple en quète de liberté, se livre à la réalisation égoïste de tous ses désirs immédiats, sans aucune censure: ils sont présentés comme des modèles. C'est l'apologie de la psychopathie. Plus grave que de justifier le meurtre, on le banalise au point que de nombreux critiques de ce film se plaignent qu'il ne se passe rien. La multiplication à cette époque de films et d'écrits de cette veine ont pû avoir les effets les plus désastreux sur des esprits faibles comme Nathalie Ménigon, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani, Joëlle Aubron...
Road-movie comico-tragique, film anarchiste, tant par la forme que par le fond, Pierrot le Fou est un chef-d'oeuvre (terme malheureusement vidé de son sens par une utilisation bien trop courante). Dynamitant le cinéma traditionnel, soixante-huitard avant l'heure, interdit aux moins de dix-huit ans à sa sortie pour "anarchisme intellectuel et moral", oeuvre libre qui transcende les genres de la comédie musicale au film de gangsters, Pierrot le Fou reste, près de 50 ans après sa sortie, d'une folle modernité. Tel Ferdinand lorsqu'il envoie sa pécieuse voiture volée dans la mer, Godard sort des sentiers battus, délaissant une banale intrigue policière pour délivrer un message existentialiste et révolutionnaire. Acteurs, dialogues, bande-son, mise en scène touchent à la perfection, jusqu'à la fin, inoubliable. "Réel et surréel/Terrifiant et marrant/Solite et insolite/Beau comme tout... Pierrot le Fou" tout est dit.
-Ça fait drôle de se retrouver,hein... -Oui,ça fait 4 ans -Non,5 ans 1/2.C'était en octobre,il pleuvait... Voilà le genre de dialogues que vous vous taperez pendant 2h si vous avez le malheur de regarder cette merde prétentieuse! Godard,l'escroc le plus surestimé du cinéma français!
Avant d'exposer ma critique, je tiens à dire mon opinion sur la Nouvelle Vague : un mouvement qui fait passer des erreurs techniques et des talents inexistants pour des inventions incroyables. A quoi bon voir ce film de Godard si son film surestimé "A bout de souffle" ne m'avait fait ressentir autre chose que de la pitié. Cela dit le réalisateur a fait des efforts, au niveau des moyens techniques. Mais tout ceci ne cache pas le résultat grotesque et raté de Pierrot le Fou. L'histoire est du pur Godard, du nul autrement dit, le fait qu'il ait adapté un livre semble quasiment pas crédible. Narration mise à l'écart au profit d'un fil conducteur inexistant et incompréhensible, des effets visuels grossiers et trop appuyés, les acteurs ne sont pas convaincants ( des personnages présentés comme principaux disparaissent sans raison. Et les méchants passent inapperçus ), même si Belmondo est plus supportable. En somme toute, une "oeuvre" qui n'en vaut pas la peine.
C’est un film in-notable car si sur le plan pur cinéma il mérite 5 étoiles, sur le plan du scénario il n’en mérite aucune. Le charme nihiliste ou anarchiste qu'il dégageait à sa sortie s’est transformé en un ennui profond issu de discussions de désoeuvrés. Il est cependant parsemé d’éclairs d’émotions uniquement dus à la beauté de la mise en scène et de moments d’humour particuliers à Godart. Ce n’est pas suffisant pour en faire un chef d’oeuvre incontestable et seules les personnes qui ressentent les choses comme l’auteur peuvent y trouver leur bonheur. Question bizarreries nous avons Bertrand Blier que je trouve bien plus profond avec le respect d’une certaine morale et de la vie. Ici, la morale est non seulement inexistante mais nuisible voir mortelle pour l’entourage, cela est vain y compris le combat contre la publicité. Question beauté, couleurs et chansons nous garderons Demy dont il est impossible de se lasser. Je pense qu'avec le temps la cinquantaine de films de Godard se perdra pour le grand public mais jamais son mérite .Je le crois totalement sincère et je ne vois aucune prétention dans ses propos ou dans sa mise en scène, c’est un homme à part tout simplement.
Le film d'auteur par excellence et par conséquent difficilement accessible à un large public. Reste une oeuvre d'une poésie intemporelle et des comédiens impeccables.
Un road-movie avec quelques longueurs à la clé, Anna Karina et sa ligne de chance, et une fin explosive... à noter l'apparition de Raymond Devos dans un grand moment de poésie ...
Voici donc l'histoire d'un homme qui veux vivre étrangement. Ce film est très étrange. En réalité, si je met 2,5 étoiles. C'est parce que je ne sait pas si je dois aimer ce film ou le détester. Ce style est unique. Quand la musique s'arrête et reprend après, ça donne la sensation de...voir un film raté mais JLG n'as pas pris la peine de corriger. Je ne sait pas si je dois conseiller de voir ou d'éviter ce film.
Film expérimental difficilement criticable. Sur le fond Godard reprend l'intrigue d'un roman et mêle aussi sa vie personelle là dedans. Sur la forme c'est trop brouillon. Le style du réalisateur plaît ou non, force est de constater qu'il est cultivé et propose sa vision sans réelle limites puisqu'il s'agit de dérouter le spectateur quant aux règles cinématographiques. Maintenant il m' est difficile de rentrer dans ce style là, j'avais déjà eu du mal avec "à bout de souffle". Ici j'ai aimé le jeu des couleurs, les dialogues et les références culturelles, beaucoup moins l'intrigue, les personnages et l'incohérence des plans. Reste qu'il faut le voir car il a influencé de grands réalisateurs.
Incroyable! Voilà un film à redonner confiance en la capacité de l'Art français à proposer une créativité originale, maîtrisée et sans égale (comprenez une source d'inspiration que devraient considérer nombre de cinéastes français d'aujourd'hui histoire de remonter un tant soit peu le niveau de notre cinéma actuel). Jean-Luc Godard explose littéralement les codes esthétiques et narratifs, atteignant le fragile équilibre entre pure maîtrise formelle et touchante sincérité (merci à Bebel et Anna Karina!). Se jouant des couleurs et des mots, jonglant entre absurde et existentialisme, alternant moments de rêverie et de violence, «Pierrot le Fou» est l'un des plus brillants manifestes de la Nouvelle Vague et du cinéma. Les acteurs sont bien évidemment remarquables, bouleversants de fougue et de fragilité en même temps, reflets des interrogations de Godard sur l'Art, la vie, le couple, etc. Les expérimentations visuelles sont nombreuses, et l'usage révolutionnaire de l'écrit à l'écran donne une dimension supplémentaire et surprenante au film, faisant appel à l'essence même de la littérature (où l'on VOIT des choses en regardant des mots). Godard est l'un de ces rares cinéastes possédant un regard extérieur et construit sur le cinéma, d'une rare lucidité, mais n'entravant pourtant pas leur imagination (du moins à l'époque de la réalisation du présent long métrage). Ce film d'une liberté insolente est terriblement jubilatoire du début à la fin (fameuse!) en ce qu'il qu'il parvient à démontrer qu'avec le cinéma TOUT est possible. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/