Que dire de Pierrot le fou ? Premièrement, que c'est un film Jean-Luc Godard, cinéaste de la « nouvelle vague », mouvement lancé par les critiques des « cahiers du cinéma » reconvertit en réalisateurs, mettant le réalisateur au centre du processus de création des films, mouvement qui a bouleversé la « grammaire » du cinéma classique et renouvelé le cinéma mondial.
Deuxièmement, que c'est un film profondément « anarchiste », non dans le sens où les personnages sont anarchistes, mais dans le sens du sentiment de liberté, de la force de la vie, de cette volonté d'absolu qui traverse les personnages, dans la lutte désespérée qu'ils mènent contre le monde, monde que fuit Ferdinand au début du film, monde que critique Godard durant tout le film. D'ailleurs à l'époque la censure à interdit le film pour « anarchisme intelectuel ».
Troisièmement, que c'est beau, sublimement beau. Le film explose que soit au sens propre dans certaines scènes du film, ou au niveau des couleur avec l'utilisation du bleu et du rouge : rouge du sans, de la violence, de la révolte et bleu de la mer, de l'artiste; couleurs qui durant tout le film rassemlent/séparent le duo amoureux Ferdinand-Marianne. Ce film est à rapproché du cubisme dans le sens où on peut associer le montage de Godard à la technique de collage des peinture, d'ailleurs un tableau de Picasso est montré dans le film.
Pierrot le fou est il un film sur la vie ? Oui assurément, mais c'est aussi un film sur la mort, l'amour, la liberté, un film sur la révolte, l'art, une critique de la guerre, de la société moderne, Pierrot le fou est un film sur beaucoup chose, et pour traiter ce que beaucoup de chose, Godard reprend à beaucoup de genres cinématographiques, que ce soit le film de gangster, la comédie ou même la comédie musicale pour deux scènes du film.
On peut reprocher à Godard l'abondance des citations d'auteurs que ce soit Louis-Ferdinand Céline, Rimbaud, Picasso, Nicolas de Stael… Ces citations font que le film n'est pas « compréhensible », mais c'est précisément ce qui rend ce film intéressant, c'est cette « poésie » qui découle de ce brouillage du sens, cette poésie qui sort des calligrammes qui jalonnent le film.