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Spiriel
39 abonnés
318 critiques
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4,0
Publiée le 26 mai 2009
Mon film préféré de Godard. S'il n'est pas aussi abouti cinématographiquement que Le mépris, il offre beaucoup au spectateur. Comme souvent chez Godard, c'est l'histoire d'un couple qui n'arrive pas à être sur la même longueur d'onde. Comme souvent, ils sont réunis par leur volonté de sortir de la société asceptisée. Et en particulier comme dans Le mépris (qui illustrait les craintes de JLG quant à son couple avec Karina), l'homme pense (et écrit) pendant que la femme, végétale, cherche à vivre, tout simplement. Anna Karina est splendide dans ce film, sans être toutefois aussi émouvante et fraiche que dans Vivre sa vie. Par contre Belmondo est culte. Entre anarchie intellectuelle, métacinéma, répliques cultes et mise en scène qui retourne les habitudes du spectateur, le film mérite son statut de film culte. Peut-être le seul Godard qui ne paraisse jamais artificiel, bien que les digressions soient nombreuses.
Découvrez la descente en enfer de cet homme posé et cultivé que l'amour à rendu fou incarné par un Belmondo loin de son rôle récurrent d’aventurier cascadeur. Godard y signe l’un de ses plus beaux films grâce à une maitrise parfaite de sa réalisation expérimentale, et donc aussi folle que le héros, décomposant totalement le récit entre un road-movie criminel et une romance délurée. L'histoire en tant que telle n'a pas grand intérêt mais sert de prétexte à une multiplication des idées de mise en scène. Les images étincelantes et le rythme lent sont les arguments, tout à fait compréhensible, des détracteurs de ce symbole éternel de la nouvelle vague.
Il y a quelque chose de pédant, comme d'habitude chez Godard, dans sa manière de citer, d'utiliser la littérature et la musique classique. Autrement c'est d'une jeunesse, d'une inventivité, d'un anti-conformisme enthousiasmant, comparable à "A bout de souffle" (ne serait-ce qu'à cause du genre utilisé et détourné) mais en plus abouti. Belmondo et A. Karina sont au meilleurs de leur forme, la prestation de Devos est d'un décalage irrésistible. Quand la "Nouvelle vague" méritait pleinement son appellation.
Dans l'absolu, c'est vrai que "Pierrot le Fou" pose une question essentielle qu'il serait injuste de lui retirer : qu'est-ce que l'art? Et bien justement pour moi, l'art ce n'est pas ça! Godard manie en effet de manière curieuse les genres, aussi bien polar à certains moments que road-movie, évoquant aussi bien la musique que la peinture, certaines scènes s'avérant ainsi des plus savoureuses, d'autres à la limite de l'ennui. On peut il est vrai être charmé par cette déconstruction totale, cette liberté dans un récit qui se construit au fur et à mesure de l'imagination des personnages, mais il est pourtant en conséquence de pouvoir ne serait-ce qu'un seul repère, une seule certitude. Tout cela est bien sur voulu, et Godard sait l'amener avec un réel talent, mais on a vraiment du mal à pouvoir se captiver pour tout cela, et ce même si certains dialogues entre Jean-Paul Belmondo et Anna Karina sont particulièrement savoureux. "Pierrot le Fou" fait ainsi partie de ces films qu'il faut avoir vu, gardant un intérêt profond à bien des aspects (les dernières images sont d'ailleurs particulièrement réussies), mais pour lequel on n'a pourtant un peu de mal à être fasciné à l'arrivée.
On doit ici saluer la présence salutaire de Belmondo sans qui rien n'aurait pu combler le vide scénaristique de "Pierrot le fou" qui lui offre sans aucun doute son plus grand rôle. On regarde le film comme une bande dessinée très (trop) colorée dénonçant des sujets comme la société de consommation ou la guerre, de manière pertinente certes, mais on est très loin de la qualité narrative et scénaristique de "A bout de souffle".
Si Godard a eu une importance majeure et incontestable dans l'évolution du cinéma international en tant que cinéaste de la "Nouvelle Vague", force est de constater que Pierrot le Fou n'en est pas pour le moins un navet. Hormis une qualité d'image splendide et un très bon jeu de Belmondo, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. La mise en scène a de nombreux accrocs, volontaires ou non, les faux raccords et les erreurs de montage ne pardonnent pas. Le rythme est inutilement long: pour masquer un scénario famélique ? Ce dernier en plus de comporter des dialogues dépassant souvent le stade de l'absurde (mention spéciale aux dialogues entrecroisés en voix off) a énormément vieilli, ce qui fait que cette "odyssée", qui a pu surprendre ou choquer lors de sa sortie, ne possède presque plus aucun intérêt, si ce n'est retranscrire un état d'esprit qui règnait en France à ce moment-là, et qui annonçait les évènements de mai 68. Mais bon, bien maigre consolation face à tant de défauts...
Evidemment c'est du Godart, donc ca ne peut pas plaire a tout le monde.........mais quelle poésie et quelles couleurs se dégage de ce film. C'est comme un vent de liberté... 4 étoiles pour cette poésie et ce road movie, décousu,mais beau a regarder.
L'art, la poésie, le cinéma, la liberté, la vie. Rien ne tient, rien ne se solidifie, tout est passage, illusion, futilité. Pierrot le Fou, c'est la poésie cinématographiée incarnée.
"L'Art aujourd'hui, c'est Jean-Luc Godard." Louis Aragon.
"Pierrot le fou" ne laisse pas indifférent. Date clé de la filmographie de Godard, probablement très caractéristique de ce que l'on pourrait nommer un peu vainement "l'esprit nouvelle vague". Le début de ce film fut assez fascinant au niveau de mon ressenti. Quel plaisir que de suivre le chemin de ce couple marginal. Une fuite, une évasion par rapport à la société, par rapport aux conventions. Un voyage Rimbaldien, en quelque sorte. Deux personnes qui vivent "dans l'instant présent", sans réfléchir au futur, aux conséquences. La vie vécue à l'instinct. Tout cela permet à Jean Luc Godard d'avoir le champ libre niveau formel et il en profite bien pour créer un travail de brisures des règles assez phénoménal. Aucune technique habituelle ne semble respectée. Au niveau du montage, des dialogues, de la bande sonore, de l'esthétique, de la voix off, de la temporalité,... on a l'impression que pour chaque plan Godard va inventer quelque chose de nouveau. Je fus sous le charme du film. Le duo d'acteurs fonctionne à merveille. Godard crée un rapport à l'art plus qu'intéressant, traversant la peinture, la poésie, la littérature ou la musique. Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi JLG a décidé par après de tout abandonner ou presque. On commence tout d'un coup à se trouver en face d'une intrigue linéaire, avec poursuite et gangster. Je suis soudainement sorti de mon état de rêve pour me trouver dans un état de distanciation. Et JLG avait beau essaier de ré-employer ses techniques, ça ne marchait plus (voix off prétentieuse, poésie ennuyeuse). Il restait quelques moments de grâce, mais pas assez pour pouvoir dire que je revenais dans le film. En résumé, il m'est difficile pour l'instant de dire si je suis ou non admirateur de Godard, disons entre les deux. Cela n'empêche que le réalisateur a évité des défauts vus avants (grosse prétention, bavardage ennuyant, ...) et que "pierrot le fou" est sans doute l'une de ses oeuvres les plus abouties !