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Dodeo
100 abonnés
237 critiques
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5,0
Publiée le 19 mai 2011
A bout de souffle était déjà un film très décousu et conceptuel mais Pierrot le fou poursuit avec plus d'intensité cette démarche. Et l'impression première qui me viens concernant la volonté de Godard sur ce film, c'est qu'il cherche plus le collage d'impression que la cohésion narrative, une démarche osé dans la mesure où plonger dans le ridicule et l'indifférence sont des risques auquel Godard devra faire face. Outre cet aspect là, Pierrot le fou est un road movie nous emmenant en direction du sud de la France, de la mer. Les couleurs prédominantes sont donc le bleu, hymne à la liberté, à l'évasion et le rouge symbole d'une démarche passionnel mais dangereuse, dangereuse car rouge comme la sang symbolisant les dangers auquel nos deux personnages principaux s'opposent.
Ces personnages remarquablement interprétés par un Jean Paul Belmondo et une Anna Karina des grands jours se dressent contre une société de consommation étouffante, coupable de formatage d'esprit et d'entrave à la liberté. Ainsi Ferdinand passera la majorité de sont temps enfoui dans les livres, dans lequel il trouve une forme de liberté, une nouvelle motivation à l’escapade de ce monde d'abrutis. Mais Ferdinand est un double personnage, il est à la fois Ferdinand et Pierrot, Ferdinand pour son coté penseur et intellectuel et Pierrot pour son coté aventureux, tueur et déserteur. Ainsi lorsque Marianne l'interpelle souvent par le nom de Pierrot, il lui répond constamment 'Je ne suis pas Pierrot, je suis Ferdinand'. L'amour est abordé à plusieurs reprises via le couple Ferdinand/Marianne et le constat que nous délivre Godard se révèle être assez sombre car leur amour qui se détache de la société de consommation est beaucoup trop dangereux, beaucoup plus qu'un amour simple dans le carcan de la société et du formatage. En outre il aborde énormément le thème de l’incompréhension en amour et de cela je retiendrait une réplique assez forte du film : "Ferdinand: - Pourquoi es-tu triste ? / Marianne: - Parce tu me parle avec des mots et que moi je te regarde avec des sentiments. / Ferdinand: - Avec toi on ne peut pas avoir de conversation, jamais d'idées que des sentiments ! / Marianne: - Mais il y a des idées dans les sentiments."
Les références sont nombreuses dans Pierrot le fou et Godard ne s'en cache pas, bien au contraire. Il multiplie les répliques tirés de livre qui viendront se mêler aux références cinématographiques et même musicales. Car à deux reprises, l'on bascule dans une espèce de fausse comédie musicale où Anna Karina interprète deux chansons de Serge Rezvani « Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours, oh mon amour » et « Ma ligne de chance ». Pour continuer dans le domaine du sonore c'est de nouveau un des points forts du film de Godard grâce à une bande originale d'Antoine Duhamel :ponctuelle, passionnante et remarquablement bien insérée. L'oeuvre de Godard s'axe énormément sur le jeu du champ/hors champ, tandis que Ferdinand plein cadre est silencieux, Marianne en hors champ prends la parole et vice versa. Ce qui se passe en dehors de l'écran a autant d'importance que le plan lui même. J'aimerais aussi touché quelques mots sur la narration en voix off que je trouve remarquable car intrigante voire presque enivrante par le patchwork d'émotions qu'elle délivre.
J'étais un peu dubitatif au début, tant ce film ressemble au premier abord à une tentative auteuriste complètement vaine, alignant les références sans en tirer parti, puis je me suis vite laissé emporter par cette épopée grandiose et pleine d'humour. "Pierrot le Fou" est un film incroyablement intelligent, servi par des acteurs remarquablement vivants et garni de scènes inoubliables. Une leçon de cinéma, pure œuvre d'art et film pop par excellence.
D'une très grande originalité. Ce film est a vrai. Le spectateur est impliqué dans l'histoire, les acteurs lui parlent. De plus il y a de nombreuses originalités qui font ce film unique en son genre. Je l'ai trouvé meilleur qu'A bout de souffle.
"Pierrot le fou" de Godart et "La balade sauvage" de Malick sont deux chef-d'oeuvre qui se ressemblent, mais avec deux styles différents
Une oeuvre difficilement accessible à un large public "Pierrot le fou" est une ode à la vie une déclaration d'amour à l'art et la liberté, qui met en scène un sublime Jean paul Belmondo qui joue le rôle d'un jeune rêveur qui s'ennuie dans un quotidien sans surprise et la belle et violente Anna karina.
Ensemble ils vont fuir cette société qui les étouffes et tenter de trouver la liberté.
Le style atypique de Godard. Des musiques sublimes. Un film pas comme les autres, mais qui à marquer de son empreinte le cinéma mondiale.
Une sorte de cinéma à lenvers, quun Jean-Paul Sartre devait adorer, un cinéma qui agit toujours en vertu de lavenir, bien quincertain, et qui fait table rase du passé, quil soit bon ou mauvais, pompeux ou lourd. Quelque soit leur fin, Pierrot et Marianne ont été responsables de leurs actes, de leurs paroles, de leur passion amoureuse et de leurs choix. Ce fond existentialiste confère à Pierrot le fou une authenticité artistique rare, parce que fait dun matériau très symptomatique dune fraction donnée de lettrés, dune époque, et dun microcosme... Pierrot le fou reste malgré tout difficile daccès de par sa subjectivité de fond et de forme, et parfois vulgaire dans ses images ou ses paroles ! (+ sur mon blog "fredhorizons")
Jamais Godard ne m'as autant fait ressentir de choses, et ne le fera je pense plus jamais. Rires, pleurs, et osmose. Tout est la pour nous régaler devant un Belmondo irritant de classe.
" Tendre et cruel...Réel et surreél...Terrifiant et marrant..." Ce bref aperçu de Pierrot le Fou pourrait tout à fait résumer le film de Godard. Un film très intéressant avec un Jean Paul Belmondo très en forme...Pierrot le fou alias Ferdinand retrouve une ancienne petite amie qu'il n'avait pas vu depuis quatre ans et quitte Paris pour le sud de la France. Avec elle, il fera les quatre cents coups. Un film brillant au style composite dans lequel Jean Luc Godard semble se défouler moralement et intellectuellement ( du reste, le film fut interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie en 1965 pour son anarchisme moral ). L'utilisation de la musique est excellente ( on aura droit au cours du film à de la comédie musicale entre Belmondo et Anna Karina ), les dialogues sont savoureux d'humour et de légèreté et la mise en scène hors du commun sert à merveille le grand film qu'est Pierrot le Fou ( l'acteur s'adresse parfois au spectateur ). Certaines scènes sont tout simplement hilarantes ( je pense à celle où Ferdinand récite un passage d'un livre pour adultes à une gamine de neuf ans ). Les références picturales, poétiques et littéraires sont nombreuses ( on retiendra la scène finale, grand hommage à l'excipit d' Un Roi sans Divertissement ). Un film anticonformiste aux allures de bandes dessinées ( couleurs vives, montage brut, etc... ) A voir et à revoir ( NB: n'étant moi-même pas un fan de Godard, je peux vous assurer que ce film vaut le détour ).
un des films les plus prodigieux de l'histoire du cinéma. révolutionnaire dans sa façon d'aborder le son, le montage, la couleur, le cadrage etc... et de l'émotion en plus! belmondo, qui s'est peint le visage en bleu, hurlant désespérément, anna karina chantant "ma ligne de chance", la photo de raoul coutard (le plus grand!), l'intermède surréaliste de raymond devos... il faudrait un livre d'au moins 300 pages pour décrire tout ce qu'a apporté ce film au cinéma, ou, en tout cas, à moi.
Une véritable retranscription de ce que certains réalisateurs comme Godard ont fait dans le mouvement de la nouvelle vague. Une ode à la vie, à la mort, aux sentiments humains. Godard fait de ce road-trip, digne de "Bonny and Clyde", une leçon d'amour vécue dans la fuite après un meurtre effectué à Paris. On se retrouve au bord de la mer avec le fameux Bebel et la belle Anna Karina. Chacun d'eux raconte leurs engouements pour des arts différents. Ferdinand préfère la littérature alors que Marianne aime la musique et les 45 tours.On parle de tout et de rien, la banalité de la vie en quelque sorte. On y parle de politique, on estime le temps en milliard de secondes. Il y a aussi un peu de Demy dans ce film, avec des passages de chants souvent répétitifs du genre "Mais qu'est ce que je peux faire, je sais pas quoi faire" ou "J'aime ma ligne de chance, j'aime ta ligne de hanche". Certains passages sont d'une classe infinie, d'une esthétique éclatante avec l'omniprésence de couleurs vives. Le réalisateur fait ici une satire du cinéma Hollywoodien, il montre d'ailleurs un cinéaste qu'il apprécie, représentatif d'un cinéma auteuriste sous-estimé mais pourtant de bien meilleur qualité que les films à gros budget. On est un peu dans l'absurde dans ce Godard, les scènes n'ont pas de liens, elles sont comme indépendantes les unes des autres. Un peu de Beckett, nous n'en sommes pas loin! Un cinéma particulier, d'une période maintenant terminé, pourtant qu'est ce que ce cinéma était esthétique et volatile.
S'il ne peut désormais plus être regardé comme l'oeuvre scandaleuse qu'il était à sa sortie (faute d'époque), allant jusqu'à l'interdire aux moins de 18 ans, ce long-métrage de Godard n'en est pas moins intéressant et reste une oeuvre phare de la nouvelle-vague. Emmené avec brio par son duo Belmondo - Karina, Pierrot le Fou est un film à la fois musical, poétique et plein de légèreté servi par une mise en scène superbe.
Au départ, je pensais m'ennuyer comme avec Le mépris, mais non. Parce que le début était un peu trop "Godard", un peu tiré par les cheveux et un peu ennuyant, mais le début rattrape le tout parce que j'ai vraiment aimé suivre l'épopée de Ferdinand et Marianne. De plus les dialogues sont vraiment bien écrits et abordent pas mal de sujets, comme la vie. Les deux protagonistes principaux sont vraiment bien interprétés par Belmondo et Anna Karina et la photographie ainsi que les paysages sont superbes. J'ai beaucoup aimé
Je ne suis pas particulièrement fan de Godard, mais ce film quand je l'ai vu, je l'ai trouvé extraordinaire. Il y a un travail de mise en scène exceptionnel. J'ai vraiment bien aimé ce film !!!
Qu'est-ce que "Pierrot le Fou"? La question a de quoi se poser devant ce mystère du cinéma. Plusieurs scènes sont assemblées les unes derrière les autres, plus ou moins drôles, le plus souvent très lourdes, et puis... Voilà pour ce qui est de la mise en scène, aussi inexistante que l'intérêt pour l'histoire de ce couple en fuite. Une vague idée de la liberté semble tout de même émerger de ce film, même si son exposition fleurte avec le ridicule. Un exemple: une voiture roule sur la route, mais comme il ne faut pas faire comme tout le monde, le conducteur change sa trajectoire et file droit dans la mer. Fallait- il rire ou pleurer ? Ni l'un, ni l'autre, puisque c'est l'indifférence qui l'emporte. Mais devant tout cette perplexité, il faut avouer que quelques scènes parviennent à créer une certaine poésie, et parviennent à émouvoir. Mais la plupart du temps, le spectateur est exclut devant cette abstraction, que seule une élite particulière pourrait comprendre. Godard est donc un directeur d'acteurs génial, mais un cinéaste aux qualités extrêmement limitées.
On ne cite de Jean-Luc Godard que trois films : A bout de souffle, Le Mépris et Pierrot le fou. Il y a une raison à cela, ce sont les plus abordables pour un cinéphile (du moins pour les deux derniers), et d'une richesse visuelle inégalée. Pierrot le fou, est, à mon sens, le film le plus poétique et le plus exaltant de tout le Cinéma français. Le couple mythique d'Anna Karina et Jean-Paul Belmondo représente l'idéal de liberté et de sincérité de tout spectateur dont le film ravive la verve poétique et romanesque. Pierrot le fou n'est pas sans évoquer Arthur Rimbaud, jusqu'à cette conclusion rêveuse et impérissable : "Elle est retrouvée. Quoi ? - L'Éternité. C'est la mer allée Avec le soleil."
Pierrot le fou fut interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie parce qu'il propageait un "anarchisme moral" selon la censure de l'époque. Je dois admettre que, bien que ce film reste le plus grand succès critique de Godard et qu'il a acquis au fil des années le statut de film culte, je demeure assez hermétique à cette oeuvre aux qualités indéniables certes mais parfois trop abscon pour séduire. Ferdinand Griffon, ancien professeur d'espagnol, croise Marianne, une étudiante qu'il a jadis aimé. Ensemble, ils partent pour un voyage ponctué de cadavres, de livres, d'escroqueries et qui les mènera vers la mort. A travers le portrait de ces deux antihéros fatigués de cette société qu'ils trouvent repoussante, Godard signe un film contestataire annonçant les événements de Mai 68 et une fable philosophique sur l'amour et la vie. Marianne veut vivre, elle ne cesse de l'hurler. Elle est rayonnante mais imprévisible. Ferdinand l'aime mais reste sombre. Il ne pense qu'aux livres et rédige un journal dans lequel les mots ne semblent pas avoir de sens et où les idées se croisent. Godard fait de même : il déconstruit, expérimente. A l'image de ses personnages, il se sent libre de faire ce qu'il veut et bouscule les conventions. Pour ses audaces formelles et sa photographie d'une époque, Pierrot le fou est un film à voir. Le problème est que Godard a commencé à se radicaliser sur la forme, et si A bout de souffle est un chef d'oeuvre et un formidable moment de fraîcheur, Pierrot le Fou est déjà plus difficilement abordable. Godard nous assène de références en tous genres et va le plus loin possible dans la liberté qu'offre la création cinématographique. De fait, ce voyage qui peut autant fasciner que rebuter ne se fait pas sans difficultés et force est d'admettre que l'oeuvre me reste hermétique sur bien des points. Jean-Paul Belmondo est très charismatique et d'une grande gravité, Anna Karina est magnifique, et Samuel Fuller et Raymond Devos font une courte apparition.