Le film, qui se déroule au Népal et au Japon, est centré sur 2 personnages, le photographe japonais Fukamachi, à la recherche de son compatriote alpiniste, Habu Jôgi [vivant en solitaire et qui a déjà gravi en hiver, l’Eiger (3 967 m), le Cervin (4 478 m) et les Grandes Jorasses dont le point culminant est la pointe Walker (4 206 m), lui coutant la perte de 2 doigts gelés] qui serait en possession de l’appareil photographique de l’alpiniste anglais George Mallory, mort vers le 8 juin 1924, à 37 ans, lors de l’ascension, par la crête nord, de l’Everest (8 848 m) et donc, bien avant celle, réussie, du Néo-Zélandais Edmund Hillary (1919-2008) et du tibétain Tensing Norgay (1914-1986) le 29 mai 1953. C’est une réussite avec un graphisme réaliste (proche de la ligne claire des bandes dessinées belges), aussi bien des personnages, des techniques d’alpinisme, des décors, des paysages et des conditions de haute montagne. Outre le contexte historique évoqué, c’est une belle illustration de la passion des alpinistes pour la montagne, dangereuse mais qui est, pour certains, leur raison de vivre, leur drogue. Mallory déclara à un journaliste lui demandant pourquoi il voulait gravir l’Everest : « Parce qu’il est là ». On retrouve ainsi l’esprit du livre « Les conquérants de l’inutile » (1961) de Lionel Terray (1921-1965), alpiniste qui faisait partie de la 1ère ascension de l’Annapurna (8 091 m) le 3 juin 1950 ou de ceux de Roger Frison-Roche (1906-1999) [« Premier de cordée » (1941) et « La grande crevasse » (1948)]. Sans oublier la superbe musique d'Amine BOUHAFA, connu notamment, pour avoir obtenu le César de la meilleure musique pour « Timbuktu » (2015) d’Abderrhamane Sissako.