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Lucas T
1 abonné
15 critiques
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5,0
Publiée le 22 mars 2023
J'ai eu l'immense chance de voir film en avant-première (le 2 décembre 2022) et c'est tout simplement une immense claque qui est ici donnée au spectateur.
Le film adapte six nouvelles d'Haruki Murakami, reliées entre elles pour ne former qu'un "tout". On va suivre pêle-mêle un homme et une grenouille géante voulant sauver Tokyo, un homme vide qui cherche à trouver du bonheur dans son existence et une femme qui a quitté son mari. Ces personnages, à peine liés entre eux, vont vivres diverses aventures magnifiquement racontées par une animation agréable, regorgeant d'idées de mise en scène et de style. Les décors sont beaux, vraiment travaillés et colorés. Certaines séquences rêvées sont vraiment hallucinantes, osant des choses vraiment belles. On voit de tout dans ce film, il n'y a aucune limite à l'imagination et le spectateur ne sait jamais ce qui l'attend dans le plan suivant. Certains choix comme celui de rendre les personnages figurants et certains éléments de décor transparents sont vraiment habiles et disent des choses au spectateur. Libre à lui de les interpréter comme il veut.
L'interprétation est un élément à part entière des nouvelles de Murakami et il est agréable de voir que le film respecte pleinement ce style si particulier. Il ne donne pas de clés de compréhension, au contraire. Les différents récits interrogent davantage qu'ils ne répondent. Il n'y a pas toujours de chute, pas toujours d'explication, et on ne sait jamais où on va aller. À moins d'avoir lu les nouvelles auparavant, ce qui n'était pas mon cas à l'exception de la dernière, on ne remarque pas forcément la transition entre elles. Le récit est fluide et, même si son sens peut parfois paraître obscur, il attise constamment la curiosité et donne envie de découvrir la suite. Cependant, ce n'est pas un film à mettre entre toutes les mains. Il faut savoir se laisser porter par les images et l'histoire, ne pas se poser trop de question et s'abandonner pleinement aux personnages, aux décors, aux couleurs, aux sons. Pas besoin de se demander où l'on va, on y est déjà.
C'est peut-être ça la beauté de ce film et du cinéma en général: peu importe la destination, c'est le voyage qui importe, et "Saules aveugles, femme endormie" est un magnifique voyage aux frontières du rêve et de la réalité dont on sort enchanté.
Drôle de projet que d'adapter plusieurs nouvelles de Murakami sous forme d'un film d'animation.
On ne voit pas trop quel peut-être le public visé. Les fans de l'écrivain n'iront probablement pas vers un film d'animation et préféreraient peut-être l'adaptation plus consistante d'un roman. Les cinéphiles fréquentent Murakami à travers des films qui sont souvent des chefs-d'oeuvres (Drive my car, Burning). Les fans d'animation peuvent être rebutés par l'austérité du projet. Les passionnés du Japon s'étonneront du fait que ce film se déroulant à Tokyo et mettant en scène des Japonais soit réalisé par un Européen.
Le résultat est pourtant intéressant. Comme souvent quand il s'agit d'assembler plusieurs histoires dans un film, les différentes parties du film de Pierre Foldes sont inégales. Celle qui met en scène la grenouille géante est délicieusement déstabilisante, d'autres sont poétiques ou amusantes sans être renversantes.
Saules aveugles, femme endormie est à l'image de son titre : doux, étrange, poétique, et peut-être inutilement complexe. Il n'enthousiasme pas vraiment, mais intrigue, déconcerte et séduit parfois par son ambiance onirique et mélancolique, et sa ligne claire.
Avant d’être tourné en animation, le film a été joué par des vrais acteurs, pour s’approcher au plus près de la vérité et du réalisme de chaque personnage, et entrer comme on plonge dans leurs respectives intériorités. Le point commun étant une forme de tremblement de terre y compris métaphorique qui vont les dévier des trajectoires prédestinées.
Dans ce film d’animation autant poétique que philosophique, il nous est aussi dit que nos ennemis les plus intimes et dangereux sont bien à l’intérieur de nous-mêmes. L’ancrage pathologique de nos empêchements, l’enfouissement de nos névroses. C’est bien cette lutte à mort qu’il faut entamer pour tendre vers une réalisation de soi, non pas matérielle mais émotionnelle.
Les micros-détails dans l’animation sont assez fascinants et captivants, les hochements de tête, les haussements de sourcils, le bruit de la fumée de cigarette qu’on souffle, humanisent les personnages avec une élégance raffinée. Les techniques qui ont permis de transposer le jeu d’acteurs réels (Pierre Földes ayant lui-même joué Frog) permettent ce sidérant réalisme dans le jeu des acteurs eux animés. C’est bluffant, ça saisit, et à peine on s’en remet que c’est déjà fini. On ne s’ennuie jamais. Les dialogues sont fouillés et inventifs, la musique (écrite par le réalisateur) suffisamment discrète au rythme du moindre mouvement, du niveau sonore et de l’intensité d’une parole prononcée. C’est un peu tout ce qui passe dans le champ et en dehors qui accroche subtilement nos sens.
Si le récit est parfois un peu disparate, du fait de son adaptation de plusieurs recueils de nouvelles, l’esthétisme de l’œuvre, son onirisme latent, la force de ses pensées philosophiques viennent largement en faire un film accompli, entier, qui remplit et qui nous transporte délicatement. Une œuvre surprenante, importante, évidente.
Un DA qui interroge nos pensées les plus profondes. La peur, la tristesse, la mort. C’est incroyablement doux et passionnant sur nos choix de vies. Très philosophique et en cela parfois obscur car on peut chercher les réponses longtemps. Très bon dessin animé.
"Qu’est-ce que la création si ce n’est un amalgame plus ou moins perceptible de notre imaginaire ? Saules aveugles, femme endormie y répond et Pierre Földes interroge le fond de l’humanité à travers une animation, toute aussi imparfaite, où gravitent des personnes ordinaires, qui ont en commun cette rupture avec leur réalité et leur quotidien routinier."
« Les blessures émotionnelles représentent le prix à payer pour être soi-même ». Haruki Murakami touche une vérité universelle dans ces mots, pleine de grâces et de sagesses. C’est ainsi que Saules aveugles, femme endormie nous apparaît, sans début ni fin pour encapsuler la maestria qui opère sous nos yeux. Il s’agit de les ouvrir entièrement, afin de les diriger vers soi et de prendre conscience d’un nouveau chapitre qui s’ouvre, avec ou sans point de chute.
Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
"Saules aveugles, femme endormie" est un recueil, sorti d’abord en anglais en 2006 puis en japonais en 2009, de vingt-trois nouvelles que l’écrivain japonais Haruki Murakami avait initialement publiées dans diverses revues et magazines. L’artiste franco-hongrois Pierre Földes a choisi d’en adapter six d’entre elles. Compositeur depuis plus de trente ans, il en signe aussi la musique.
Les fans de Murakami – "La Ballade de l’impossible", "Kafka sur le rivage", "1Q84" – y retrouveront le réalisme magique de ses romans, ses personnages flottant entre rêve et réalité. Le récit se focalise sur trois personnages : Komura, un jeune employé de banque, sa femme Kyoko, sidérée par le tsunami qui vient de frapper le Japon, et Katagiri, son collègue plus âgé. Kyoko quitte Kimura et le laisse sombrer dans la solitude. Il accepte de se rendre à Hokkaido pour y remettre un colis mystérieux à la sœur d’un collègue. Dans un "love hotel", il passe une nuit d’amour. De retour à Tokyo, il cherche son chat Watanabe qui ne donne plus signe de vie depuis le départ de Kyoko et fait, durant sa quête, la rencontre d’une jeune voisine. Pendant ce temps, Katagiri croit rencontrer une grenouille parlante qui, tout en citant Nietzsche ou Conrad, lui demande de l’aider à combattre un ver géant pour éviter à Tokyo un tremblement de terre.
Comme souvent dans les recueils de nouvelles, l’ensemble est inégal. On s’attache à certaines histoires – le souvenir raconté par Kyoko de sa rencontre, le jour de ses vingt ans, avec le mystérieux propriétaire du restaurant où elle travaillait alors – on s’intéresse moins à d’autres. On se laisse porter par le trait aérien du dessin et, comme les personnages de l’histoire, on flotte bientôt dans un entredeux (ou un entre-trois ?) étonnant, entre rêve, cauchemar et réalité.
C’est un beau film d’animation avec un scénario inspiré de nouvelles japonaises de Huruki MURAKAMI. Le graphisme original est assez novateur sur le plan technique mais l’ensemble du film m’a paru trop long et plutôt confus.
Une drole d'idée d'adapter des nouvelles japonaises par des européens dans un style "manga". On finit par s'ennuyer tellement cela dure sans vraiment avoir un interet. Hormis l'histoire avec Frog, le reste...Le graphisme est interessant.
Mise a part la maitrise surprenante de ce premier film d’animation de l’auteur, artiste accompli par ailleurs, ce film réussit ce qui est le plus difficile : rendre l’atmosphère unique au monde de Haruki Murakami. Une réussite aussi quant au récit qui unit en un seul plusieurs récit de l’auteur japonais. Qyel dommage que si peu d’articles, d’emissions, de publicites sout consacre a ce petit bijou d’animation et de recit de Vie. Ne le ratez pas!
Vu en festival à Strasbourg, ce film fait le tour du monde en festivals. Un film magnifique qui a su capter l'esprit de Murakami. Un premier film totalement maîtrisé. Allez le voir en salles !
Saules aveugles, femmes endormie est un animé poétique. Le graphisme est subtil et profond. Notre oreille est sensible à une ambiance sonore tout en finesse. La subjectivite des personnages est porté par le texte et le son. Un moment d'introspection. A découvrir absolument.