En 2016, Gaël Faye, connu jusqu’alors comme artiste interprète, notamment de rap, signait avec Petit Pays, un premier roman magnifique...consacré par le Goncourt des lycéens, et bien autres distinctions et traduit en près de 40 langues... Le chant de l'enfance, de l’insouciance, murmurait à nos oreilles, Gaël Faye écrit comme il chante : ses mots résonnent, scandent un amour sans borne pour son pays, tentent de panser des plaies à jamais ouvertes et nous content avec talent l'histoire d'un peuple meurtri... Quand l'innocence, la joie de vivre de l'enfance s'efface d'un coup devant la barbarie des hommes….J’avais particulièrement aimé le livre, son style tendre, chatoyant…et comme devant chaque adaptation littéraire j’appréhendais un peu la mise en images… d’autant que Gaël Faye reconnaissait dans une interview que c’est en voyant le film qu’il a mesuré la violence de son livre…le film réactivait des souvenirs en lui, pas nécessairement des souvenirs affreux., mais Il lui était difficile de voir son texte reconstruit d’une autre manière à travers le cinéma. Même si la violence était déjà présente dans son livre, et dans sa vie, au cinéma, cela devient très frontal. C’est la première impression que j’ai ressenti en fin de séance, l’impression de prendre une énorme gifle que je n’avais pas ressentie à la lecture du livre , ne réalisant pas dans le récit à la première personne de Gaël Faye, d’une guerre qui restait à hauteur d’enfant, toute l’ampleur de l’horreur jusqu’à ce paroxysme final où le réalisateur met le jeune héros dans l’obligation de prendre parti… Finalement le film reste fidèle au livre, montre l’Afrique dans sa complexité, la beauté de ces paysages…et il donne envie de relire le livre….et d’en prendre un autre, d’Histoire celui là pour essayer de comprendre ces guerres et ces génocides dont les cendres sont loin d’être froides…