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Jeanne E.
4 critiques
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4,0
Publiée le 15 octobre 2020
Je suis sortie de la salle de ciné sans pouvoir m arrêter de pleurer... ce film est poignant de par son thème bien sûr et aussi car l'horreur est suggérée et non étalée, on la fait nôtre. Casting parfait, jean Paul Rouve toujours aussi bon
Éric Barbier avait montré tout son talent de metteur en scène avec La Promesse de l’Aube sorti en 2017. Même si le film n’avait pas connu le succès qu’il aurait mérité, cela avait installé le réalisateur dans la catégorie des très bons metteurs en scènes français. Il était donc le candidat idéal pour adapter Petit Pays, l’ouvrage à succès écrit par Gaël Faye et couronné du Goncourt des lycéens en 2016. Le sujet du roman, le génocide rwandais de 1994, vu à travers le prisme enfantin, est une idée assez formidable car elle permet au scénario de s’écarter un peu de l’ultra violence des actes génocidaires. Mais Éric Barbier réussit avant tout à immerger le spectateur dans le contexte particulier de l’époque. Le réalisme quasi documentaire du récit est d’abord obtenu grâce au tournage ayant eu lieu directement sur les lieux des évènements, au Rwanda, et cela se ressent à l’écran. Et puis il y a aussi le casting d’acteurs rwandais et de nombreux seconds rôles non professionnels issus de la population locale. Encore faut-il bien diriger tout ce petit monde, ce que fait parfaitement le réalisateur. Seul acteur de référence au casting, Jean-Paul Rouve n’est judicieusement pas omniprésent à l’image. Il est pourtant, une nouvelle fois, excellent, tout en sobriété. Le long-métrage demande un peu d’effort de la part du spectateur pour ne pas perdre le fil des complexes enjeux politiques et ethniques. Mais Éric Barbier parvient, deux heures durant, à nous faire ressentir avec force le drame d’une nation envahie par la haine et les rancœurs.
La lecture du roman de Gaël Faye (inspiré de sa propre histoire) ne m'avait pas spécialement emballé. Je n'avais pas réussi à m'attacher aux personnages, je trouvai que le tout manquait d'émotion malgré un propos très fort. Je me méfiais donc du film, ayant moyennement aimé La promesse de l'aube, mais plutôt apprécié les deux précédents films d'Eric Barbier. Contre toute attente, et chose très rare, j'ai préféré le film au livre. J'ai trouvé cela très bien adapté, le récit est rendu plus fort, plus puissant, plus prenant aussi. Savant mélange entre les faits historiques et l'histoire familiale intime, tout en gardant aussi la guerre hors champ. Une belle émotion accompagne le tout et je me suis bien, cette fois, attaché aux personnages. Techniquement, c'est aussi très réussi, mise en scène solide, belles images, belle interprétation (d'un casting quais amateur, à part Jean-Paul Rouve). Au final, une adaptation réussie pour un film fort et donc une belle surprise.
Film très touchant, qui montre un passé pas si lointain et très violent au Burundi. Le sujet est très peu connu en France, alors que des horreurs y ont été commises comme au Rwanda. La force du film est d'éviter le piège du pathos dégoulinant, ce qui lui confère une subtilité et une sensibilité qui m'ont touché. Malgré quelques violences -inévitables- représentées à l'écran, le film s'attache surtout à montrer l'effondrement des repères de deux enfants, Gabriel et Anna, ce qui renforce le côté subtil du film et lui épargne les effusions de sang auxquelles on aurait pu s'attendre. À noter également la très belle performance de Jean-Paul Rouve, et de l'acteur qui joue le personnage principal. À voir !
très beau film, avec de belles séquences. le film est réaliste, de ce fait quelques scènes sont difficiles à regarder mais cela reste à l'image du genocide rwandais. a voir
Malgré l’honnêteté et la sincérité du projet, dont celle d’avoir volontiers mis de côté Jean-Paul Rouve, nom le plus bankable du projet pour se consacrer aux jeunes et formidables interprètes, on regrette ainsi plusieurs passages, dont sa conclusion, traînant en longueur et semblant définitivement couper net les envies d’envol d’un récit aussi lourd qu’impressionnant.
Alors certes c'est beau. C'est bien filmé et tous les acteurs s'en sortent plutôt bien, mais pour un film qui traite d'un génocide, j'ai pas eu l'impression qu'on faisait face à une horreur sans nom. J'ai compris l'approche du réalisateur qui voulait créer une sorte de distance et de décalage entre cette famille cosmopolite et les évènements qui se déroulent dans leur pays d'adoption, mais du coup, on a jamais vraiment l'impression de sombrer dans les abysses avec ce pays. Il ne suffit pas d'annoncer les faits historiques de ce génocide à la téloche pour illustrer avec précision la magnitude et l'horreur des évènements... Malheureusement un raccourci que le film prend trop souvent. Dommage.
N'ayant pas lu le livre, ce fut une véritable découverte. Le thème de l'enfance est abordé avec beaucoup d'innocence. Un enfant est le même partout dans le monde, peu importe le contexte. Et le contexte... Ce film traite à la fois de l'histoire de ce petit pays et l'histoire d'un enfant. C'est drôle, triste, et choquant, mais tellement réel.
Petit Pays est l'adaptation du livre éponyme. Le sujet pivot des 2 œuvres est la préparation et la réalisation du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Le spectateur vit ce génocide à distance, à travers les enfants d'une famille franco/rwandaise refugiée au Burundi. Et c'est bien cette distance qui finit par poser problème. En se focalisant sur le quotidien certes dramatique de cette famille en exil, le film finit par tourner en rond et ennuyer. Un comble avec un tel sujet. Brouillon, répétitif, incohérent, le scénario multiplie les pistes sans apporter de cohérence et de corps à son sujet. L'émotion finit enfin par naître dans les dernières minutes, mais trop tard pour sauver l'ensemble.
Excellent film trop vrai dans l l'histoire pour penser a l argent, vrai sans sentimentalisme . Dur dans son réalisme : la lutte des Hutus contre les Tutsis
Quand Barbier raconte la barbarie Qu'une belle histoire se greffe à l'Histoire et on n'est pas à l'abri d'un succès. Après celui du livre de Gaël Faye, en voici la confirmation avec l'adaptation cinématographique d'Éric Barbier. Attention, belle ne veut pas dire douce, loin de là ! Non, cette fiction est pleine de vérités, qui sont difficiles à entendre et plus encore à regarder car on préférerait qu'elles n'aient jamais existé. Mais ce n'est pas le cas, le racisme n'est pas qu'une question de couleur ou de religion, un génocide est né, les massacres ont proliféré et la lumière est faite sur une famille en particulier, presque comme toutes les autres, qui a dû organiser sa survie malgré l'extrême danger auquel elle était exposée. Les Hutu, les Tutsi, de sauvages fous contre de simples gentils, les mêmes ethnies du Burundi ont connu les mêmes sorts que celles du Rwanda voisin, qui a fait couler bien plus d'encre... rouge. Mais c'est connu, qui dit petite nation dit peu de narration. Dans un rôle inattendu, Jean-Paul Rouve est aussi éblouissant que poignant. Les autres comédiens, qui pour la plupart n'en sont pas, ont quant à eux une force criante d'authenticité. Les collèges ou les lycées devraient assurément diffuser de telles œuvres pour contribuer à la Mémoire collective. Car même pour ceux qui n'étaient pas nés à l'époque de ces crimes, s'il y a bien une leçon que l'école peut leur transmettre, c'est de ne jamais être ni l'acteur ni même le spectateur de ces horreurs. Petit pays ou pas, plus jamais ça.
J'avais lu et beaucoup aimé le livre de Gaël Faye et je n'ai pas été déçu par le film qui en a été tiré. On retrouve l'imbrication entre l'histoire personnelle des personnages et l'histoire tragique de ces pays, le Burundi et le Ruanda. On retrouve aussi le mélange entre la joie de vivre de l'enfance, les tensions ethniques et raciales, les tensions familiales, dans une région secouée par les crises politiques et les séquelles de la colonisation. Un très beau film qui éclaire sur l'histoire et est plein d'humanité, dans ce qu'elle a de meilleur et de pire.