Oh lalalalala, mais quel claque que je me suis pris. Entre le jeu d'acteur de Gabriel et celui de la mère, je me suis très vite emporté par ce film. Attention, tout de même, je conseil de regarder ce film lorsqu'on est prèt à affronter deux violences : une violence psycologique et une violence physique.
Généralement, quand la petite histoire, pleine d'insouciance, se télescope avec la violence de la Grande cela doit servir à développer un côté dramatique . Ainsi le récit de l'enfance de Gaby, entre amis, école et jeux innocents, connait une rupture au moment où débute un conflit au Burundi et dans le pays voisin du Rwanda. Pourtant, cela ne diffuse pas d'émotion notamment car les personnages (Jean Paul Rouve en particulier) semblent presque détachés de cette situation qui dégénére, n'expriment aucune crainte pour leur vie et, du fait de leur statut d'expatriés semblent justement plus à l'abri. Cela n'aide pas à donner un ton anxiogène, d'autant plus que le contexte n'est pas vraiment explicité (ni trop montré d'ailleurs) et restera peu clair pour le profane en géopolitique. Donc malgré un esthétisme réussi, des jeunes acteurs attachants et la bonne intention de raconter quelques chose de fort, cette adaptation du roman de Gael Faye ne nous transporte pas en émotion et reste en dessous d'autres films antérieurs sur le sujet des génocides dans l'Afrique des Grands Lacs.
Les films sur des sujets historiques aussi graves ont souvent tendance à se laisser emporter par les faits mêmes, négligeant un peu le travail sur l'intrigue. Petit Pays n'échappe pas à la règle, et si Gael Faye dépeint avec beaucoup de tendresse et de justesse, autobiographie oblige, le génocide, l'ensemble pèche un peu par une intrigue un peu molle qui ne parvient jamais à emporter totalement l'adhésion.
Petit Pays est l'adaptation du roman de Gael Faye, non autobiographique mais librement inspiré de son expérience, qui traduit bien toute l'horreur du génocide rwandais et ougandais, avec le regard naïf d'un enfant qui va grandir d'un coup, n'aura plus l'étincelle de vie et d'espoir dans les yeux face à son pays mis à feu et à sang pour une histoire d'appartenance ethnique. Ces peuples se ressemblent (même couleur de peau), ont une culture qui a tout à gagner à être partagée, et l'on ne comprend pas, tristes d'être si rêveurs, pourquoi une telle boucherie est advenue. On est un peu cet enfant qui résume si bien toute l'absurdité de la violence en cette question : "Papa, c'est quoi la différence entre Hutu et Tutsi ?" et le père, malin, de répondre : "Leur nez", on n'aurait pas mieux dit. On est tout aussi tristes face au personnage de la mère, qu'un passage passé sous silence (certainement une détention cauchemardesque et torture) a réduit à la folie pure... Même si la mise en scène, longue à la détente (on s'ennuie un peu), amoindrie parfois l'impact des images, on en retient un cours d'Histoire souvent méconnu en France (surtout si vous faites partie, comme nous, de la génération trop jeune pour l'avoir vue à la télévision), un casting intéressant (les jeunes s'en sortent bien, Jean-Paul Rouve en retrait assure tout de même un service correct dans le registre dramatique, dans lequel il pourrait briller facilement, on le devine) et une fin en explosion de violence qui fait mal au cœur tant pour la victime que pour le bourreau forcé. D'autant plus si l'on ne connaît pas ce conflit, Petit Pays nous l'apprend en même temps qu'au petit garçon, et la leçon cruelle rend bien tristes les rêveurs qu'on est...
Quelle histoire ! J'ai adoré tout le film, du début à la fin. Petit pays raconte l'histoire d'une famille qui habite au Burundi en Afrique. Ca se passe juste avant la guerre et le génocide de 1994 et on imagine la vie à cette époque. Ca a l'air tranquille, les odeurs, les mangues dans les arbres, l'ambiance.. Ce n'est pas ennuyeux, au contraire je trouve ça génial ! En plus, c'est la musique du chanteur Gaël Faye, et ça c'est chouette. Je n'ai pas trop aimé les moments violents mais le reste m'a intéressé, je recommande !
N’ayant pas lu le roman partiellement autobiographique de Gaël Faye, j’attendais beaucoup du film d’Eric Barbier. J’ai été déçu que l’équilibre entre son douloureux sujet et l’émotion qu’il suscite ne se fasse que tardivement. Les tensions ethniques entre Tutsis et Hutus, puis l’horreur que furent la guerre civile du Burundi et plus encore le génocide rwandais restent beaucoup trop latentes, comme prisonnières d’un exposition brouillonne à l’image de la longue première heure. Persuadé qu’aborder un tel traumatisme à hauteur d’enfant est une proposition forte et intéressante, Il me reste donc plus qu’à lire « Petit Pays ».
Bon film relatant d'une des pages bien sombre du Burundi. La guerre ethnique vue à hauteur d'enfant. De belles interprétations mais il aura manqué un peu plus de liant pour en faire un grand film
À l’instar du meilleur film de Steven Spielberg ("Empire du soleil"), "Petit pays" raconte l’enfance trop vite détruite par les conflits des adultes. Ne quittant jamais le point de vue de l’enfant, le film n’est jamais cru et ne montre jamais directement la guerre ou le génocide mais décrit comment ces événements tragiques bouleversent la vie des personnages.
Le réalisateur Eric Barbier réussi une excellente adaptation du roman de Gaël Faye. Le roman lui même est une des clés de la réussite mais ce n'est pas la seule. Le cadre d'abord puisqu'il a été tourné au Rwanda, les acteurs ensuite, plus vrais que nature et pour cause la plupart n'en étaient pas. Des film comme "Hotel Rwanda" nous ont fait connaitre le génocide Rwandais, mais celui-ci nous rappelle qu'au Burundi, ce n'était pas plus glorieux. A voir, ne serait-ce que pour cela.
J'ai vu ce film et j'en est la gorge nouée... Quelle claque ! Au debut c'est assez désinvolte... Puis on passe aux choses sérieuses. Quelle tristesse... On s'attache aux personnages de cette famille qu'on trouve vraiment attachant ! À voir mais attention ça prend aux trippes !
« Petit pays » un drame historique franco-belge réalisé par Eric Barbier et sorti en 2020. Adaptation du roman éponyme de 2016 écrit par Gaël Faye, auteur, compositeur, interprète franco-rwandais et coscénariste du film. Le roman et le film ne sont pas strictement autobiographiques, mais s’inspirent de son expérience. Un film tourné au Rwanda, un film bien fait, qui nous renseigne sur la guerre civile burundaise qui se transformera en génocide entre les Hutus et les Tutsis au Burundi et au Rwanda voisin en 1994. Un film qui raconte la lente montée des tensions à travers les yeux des enfants d’une famille franco-rwandaise installée à Bujumbura au Burundi. Avec Jean-Paul Rouve et Isabelle Kabano, qui a elle-même vécu les événements. Un très bon film.
Raconter l'indicible, transmettre un message d'espoir et de vie, mais avec pudeur, par le regard d'un enfant : un parti pris peu commun au final, mais d'une sincérité à nulle autre pareil. Tavernier montre avec brio une énième fois sa sensibilité artistique. Mais, car il y en a un, sous une analyse plus froide et clinique, l'ensemble manque cruellement d'homogénéité ; un faux rythme pendant plus de 30 mns en plein cœur de la narration, m'a plongé dans un surprenant ennui. Jusqu'à en culpabiliser.