Très bonne surprise, je vais abonder dans le sens des critiques spectacteurs parce que ceux sont eux (vous !) qui m'avez convaincu d'aller le voir + une bande annonce réussie.
Les seules remarques que j'ai à faire de négatives sont 3 ou 4 anachronismes :
1-le cartable avec l'étoile de Captain America - c'est très très très 2010s,
2-le camescope qui a été offert, pour moi c'est un camescope numérique, du type avec écran LCD pliable sur le côté, je ne suis même pas sûr qu'ils en concevaient avant 95, il aurait fallu un vrai camescope des 90s,
3-le BMX, pour moi, déjà en France, on ne savait ce que c'était que débuts 2000s mais je peux me tromper,
4-le morceau Mobb Deep - "Shook Ones" n'est sorti n'en 95, on l'entend sur la fin du film
Mais comme dirait un ami "Admettons...".
Passé cela j'ai trouvé que c'était un film bien réalisé (dynamique, belle lumière), bien joué (JP Rouve top, celle qui joue la mère aussi, les gamins excellents), sur un sujet méconnu (non pas le Rwanda seulement, mais aussi le Burundi), qui a tellement fait parler de lui (en mal, malheureusement).
Les identités complexes des personnages (basé sur une semi-autobiographie, donc, en sont-ce vraiment) sont très appréciables : être à la fois métis, descendant de Tutsi, réfugié dans un pays d'Afrique voisin (depuis la France, on parlerait presque de "déplacé")... et la situation, où l'on voit que, quoiqu'il se passe, la vie continue, les enfants de jouer.
Je me suis dit que l'on avait bien de la chance de ne pas vivre dans un pays où la nuit on entend bombardements et bruits de mitraillette.
Et tout cela se clôt (pas de spoiler), dans le générique, sur un slam/rap de grande qualité, que j'ai écouté jusqu'au bout (je ne fais jamais ça d'habitude). J'ai appris plus tard que Gael Fayet, l'auteur de la semi-autobio, était rappeur, donc c'était forcément lui.
Comme Timbuktu avant, ce film mériterait un César (du meilleur film).