Jason Reitman propose un film-hommage à celui de son père, Ivan Reitman. A part quelques éléments modernes, dans le casting essentiellement, il reprend les codes . A part avoir délocalisé l’action dans le Middle West et avoir rajeuni son casting, on est clairement dans une sorte de révérence. Si on voit le verre à moitié vide, on considère que c’est un sérieux manque d’imagination, si on le voit à moitié plein, c’est une sorte de madeleine pour quadragénaires ! Dans la forme, Jason Reitman coche les cases du blockbuster grand public (qui peut quand même faire un peu peur au très jeune public, je pense) : scènes d’actions qui durent (un peu trop) longtemps, musique omniprésente , effets spéciaux, pyrotechnie, petite histoire d’amour qui va bien
(entre Callie et le professeur de Phoebe, je ne spoile rien, on la voit venir au bout de 10 minutes !)
, seconds rôles essentiellement là pour faire rire et faire les bon mots (Podcast), il ne manque rien. C’est très maitrisé, hyper produit, hyper calibré, efficace. Il a un peu de poésie aussi, avec la scène finale . Niveau casting, il y a quelques (très bonnes) surprises, dont je ne dirais évidemment rien, et même une scène post générique charmante. On est en 2021, le casting est bien entendu plus jeune (Finn Wolfhard, McKenna Grace, Logan Kim, Celeste O’Connor), plus féminin, plus multiethnique, il fallait s’y attendre. Ils font de leur mieux même s’ils trouvent vite leurs limites! Connie Coon et Paul Rudd sont charmants mais là aussi, faute de rôle très écrits, ils sont au service minimum. Paul Rudd en profite pour cabotiner un peu, c’est de bonne guerre et comme il est craquant, on lui pardonne. Le scénario tourne en permanence autour du thème de la paternité. En faisant la suite d’un film de son père, Jason Reitman ne s’est pas contenté de rendre hommage à une histoire de chasseurs de fantôme qui a fait le tour de la terre et a surement bercé son enfance, il creuse le sillon. Il dépeint dans son scénario des pères absents, des pères démissionnaires, des pères qui font le sacrifice de leur paternité au nom d’un intérêt supérieur. Et puis, ce père qui tient la main quand on en a le plus besoin, avec qui on se réconcilie finalement sur le tard, peut-être Jason Reitman parle-t-il de son père (ou à son père) à travers ce film. Ce n’est pas pour rien que le film est appelé « L’Héritage », tout ici est question de filiation. La petite fille de Spendler, surdouée et très attirée par la science, est l’incarnation de cette filiation ratée avec Callie mais réussie avec Phoebe. Si on regarde ce blockbuster aussi par ce prisme là, c’est un blockbuster qui ne parle pas que de chasse au fantôme . « SOS Fantômes : l’Héritage » est un film familial qui plaira surement aux enfants de 2021 et fera office de friandise nostalgique à leur parents.