S.O.S. Fantômes - L'Héritage est un pur hommage du fils d'Ivan Reitman, sincère (mais si enthousiaste qu'il tombe dans le piège du remake), aux deux premiers films éponymes dont l'univers (et la chanson) ne nous avait plus quitté depuis 1984. Ayant grandi avec ces deux films, et même la série animée Extreme Ghostbusters (qui d'autre se rappelle du générique qui filait les chocottes ?), c'est bourré de nostalgie et de références-clés que l'on a découvert cet opus-hommage, et si l'on n'a pas arrêté de pointer du doigt mentalement tous les éléments issus des films précédents (hors "2016"), c'est parce qu'il s'agit approximativement d'un remake. Tout, ou presque, est identique. On retrouve les mêmes fantômes (un Bouffe-Tout un peu moins charismatique, le Cerbère de la Porte, le Maître des Clés, Gozer... et un seul petit fantôme violet cyclope, l'unique inédit de cet opus, que l'on voit 1 seconde ! Une pure arnaque de ce côté-là), et on retrouve exactement le même schéma narratif (les deux chiens-démons qui
prennent possession de deux corps, puis qui se rejoignent pour appeler Gozer sur son temple, Bibendum Chamallow fond, un coup de Pack à Protons avec les flux croisés, et voilà c'est terminé...
I-den-tique). Si cet opus ne s'est clairement pas foulé dans son scénario (une "suite-remake", dira-t-on), il essaie néanmoins de proposer un casting jeune (dont on a seulement apprécié Phoebe - la petite-fille de Spengler-, agréable McKenna Grace, tandis que les autres font vraiment "Stranger Things en version woke", et woke à tel point qu'on dirait le début d'une histoire drôle), et boucle son aventure par un poignant hommage au regretté Harold Ramis. Un hommage qu'on aurait préféré plus fin, mais l'intention est sincère : on aurait par exemple pensé garder Spengler sous la forme de ce joli courant d'air (au début du film) qui
aide sa petite-fille lors du dernier combat, en devinant sa présence, mais on a trouvé dommage cette numérisation de l'acteur en mode vieillie, qui tire les larmes de tout le monde en gros plans, oblige les violons à sortir l'archer pour jouer copieusement...
On aurait pu le laisser tranquille, notre cher disparu, et simplement suggérer (comme au début, encore une fois) sa présence, que cela n'aurait pas perdu en émotion et aurait même gagné en poésie. Pour les nouveaux adultes, on dira que Paul Rudd et Carrie Coon sont transparents, ce qui, mêlé à ce décor de petite ville campagnarde américaine envahie de monstres et dont le sort tient à des jeunes, donne souvent cette impression d'être dans la fameuse série Netflix (cela ne doit pas beaucoup dépayser Finn Wolfhard). Cela étant, Sony oblige, le visuel est absolument impeccable, les effets spéciaux sont sublimes, et la BO (qui reprend les thèmes du premier film de 1984, comme l'ouverture qui est celle de la bibliothèque...) est un sacré appel du pied nostalgique qu'on n'aura pas loupé. Et quelques trouvailles pour rajouter du piment aux scènes d'action (le siège mobile de l'Ecto-One nous a offert quelques plans de course-poursuite du tonnerre !) sont ce que l'on retient de mieux de cet Héritage. Mais comment bouder les retrouvailles avec
notre trio de Casseurs de Fantômes favoris (leurs versions papys n'ont rien perdu)
, comment ne pas sourire au milliard de références qui attendent ceux qui connaissent sur le bout de leur Pack à Protons les deux premiers films, comment ne pas trouver l'intention de l'hommage (et de la filiation pour la nouvelle génération de Casseurs) tout à fait honnête... On attend surtout la suite, avec un scénario original, qui montrera le plein potentiel d'une suite à une saga culte qu'est Ghostbusters. Maintenant qu'on a présenté les petits nouveaux (dont Phoebe est de loin la plus aboutie), qu'on a dévoilé les jolis effets spéciaux (surtout sur les courses-poursuites des chiens-démons... Un beau changement comparé à celles du premier de 1984...), il va falloir sortir le bestiaire... Ce que promet d'ailleurs la deuxième scène post-générique, Jason Reitman serait-il télépathe ? On a hâte qu'il nous électrocute...avec son deuxième opus.