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Olivier Barlet
299 abonnés
396 critiques
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4,0
Publiée le 20 février 2019
L'incroyable énergie transgressive d'Amal est fascinante. La nécessité de composer avec une société qui ne l'est plus pour y trouver sa place, est par contre terriblement triste. Les révolutions débouchent sur une réaction conservatrice... Pourtant, les choses ont avancé, qui ne seront plus jamais comme avant, même de façon cachée ou demandant la ruse pour s'établir. C'est aussi cela dont témoigne Amal malgré ses compromis.
En 2012, 1 an après le début des manifestations sur la place Tahrir au Caire (proche du musée égyptien), le réalisateur a filmé pendant 6 ans une adolescente, Amal, à partir de ses 15 ans. Son père, policier, est décédé. Pratiquant la course à pied, elle participe aux manifestations, s’habillant comme un garçon (puis portant le foulard à 18 ans) et refusant les ordres, d’où qu’ils viennent (d’où des contacts musclés avec des policiers). Trop jeune, elle discute avec ceux qui votent. Le réalisateur ponctue son documentaire d’images d’archives (émeute du stade de Port-Saïd en février 2012) et d’événements familiaux (spoiler: anniversaire de sa mère, discussion avec son petit ami, etc. ). La mise en parallèle d’une adolescente qui devient progressivement adulte et les événements qui surviennent en Egypte (départ de Moubarak, élection du représentant des Frères musulmans, Mohammed Morsi en 2012 et du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi en 2014), est une fausse bonne idée. Un documentaire, plus classique, aurait été aussi, voire, plus efficace.
Ce documentaire nous dévoile l'identité d'une Égypte post-révolutionnaire. Nous voyons les inégalités sociales de la société égyptienne, ce qui oppose le rôle de la femme avec celui de l'homme. C'est dans cette culture où les principes réligieux (de la religion musulmane) sont très ancrés dans les codes moraux et sociaux. Ceci engendre donc une société qui vit en fonction de lois extrêmements strictes et religieuses. La mentalité du peuple est dominée par cela méprisant le rôle de la femme. Ce film émancipé le rôle de la femme dans la société post-révolutionnaire à travers le personnage d' Amal; une chipie qui aime la révolution. C'est une fille délaissée, très violente qui ose beaucoup. Bien têtue, elle se montre toujours sûr de soi. S'habiller n'est pas une de ses priorités, elle est souvent appelée comme "garçon manqué". La notion d'émancipation de la femme va évoluer en trois temps avec le caractère du personnage de Amal.