Louise Bourgoin et Mélanie Doutey dans un même film, forcément, ça attire votre serviteur, surtout lorsque le film en question est diffusé dans sa ville. J'y suis allé sans rien savoir de plus, ce qui est parfois agréable, de temps en temps. Et donc de découvrir une œuvre TRÈS mélo et TRÈS dramatique, évoquant ce que le cinéma français pouvait notamment proposer dans les années 40 et devenu beaucoup plus rare depuis. J'avoue avoir eu du mal à trouver cette soudaine passion crédible, comme le fait que les deux amants ignorent visiblement qu'en 2020, des moyens de contraception existent. Du coup, j'ai assez vite deviné dans quelle direction le récit allait se diriger, n'offrant rien de très surprenant dans ses situations, d'autant que l'on tourne en rond à plusieurs reprises concernant l'évolution des événements, statiques. Reste que Raphaël Jacoulot sait plutôt bien mettre ça en images, utilisant pas mal le cadre (même si, dénouement excepté, la forêt aurait sans doute pu être plus exploitée) faisant preuve d'un minimum d'habileté dans l'écriture comme le contexte social, la caractérisation des personnages. Je ne me suis pas trop ennuyé, notamment par cette volonté de placer les personnages au cœur du drame, de les rendre assez humains dans leur comportement, leurs errements (enfin, surtout ceux du héros), quitte à trouver ça inutilement exacerbé, parfois. Quelques réflexions pertinentes, également, sur la « raison » de vouloir être parent, la solitude, l'enfermement autour d'un choix impossible et le temps qui passe à folle allure... Si Jalil Lespert est convenable, ses deux partenaires sont très séduisantes dans des registres pas vraiment habituels : la blonde en séductrice sensuelle presque malgré elle, la brune en épouse modèle de plus en plus tourmentée par les événements. Le réalisateur brouille un peu plus les pistes dans la dernière ligne droite, si bien que si certains moments sont courus d'avance, le fin mot de l'histoire est légèrement plus compliqué à deviner, tout en restant assez logique. Bref, une tentative plutôt honorable de renouer avec un cinéma passé de « mode » (on pense beaucoup à « Une place au soleil »), sans susciter l'enthousiasme par son développement souvent attendu et une émotion insuffisamment présente.