Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
traversay1
3 623 abonnés
4 872 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 2 octobre 2021
Le cinéma de Benchetrit est singulier et suscite aussi bien l'engouement que la détestation. Il clive assurément et c'est aussi le filon et le fonds de commerce de l'écrivain/cinéaste. Après Chien, essai radical, Cette musique ne joue pour personne semble plus aimable mais fidèle à la manière de son auteur qui, plutôt de raconter une histoire en bonne et due forme, préfère en amalgamer plusieurs, minuscules, à l'intérêt forcément inégal. Difficile en tous cas de qualifier de comédie un film qui manie l'absurde avec une certaine componction, sans y ajouter d'euphorie mais plutôt une mélancolie stagnante et une sorte de romantisme fané. Tout dépend de l'humeur du spectateur, qui peut aussi bien apprécier ces divagations poétiques près de la mer du Nord ou juger que ce ne sont que élucubrations d'un intellectuel qui se la joue populaire. A une ou deux exceptions près, les personnages de Cette musique... ne présentent qu'un intérêt relatif et la prédominance du masculin sur le féminin est un peu gênante, Paradis et Bruni Tedeschi n'ayant pas beaucoup d'espace pour s'exprimer (surtout la seconde). Le casting est pourtant éblouissant avec sa galerie de gueules du cinéma français (et belge) mais en fin de compte, de part la dissolution du film dans plusieurs intrigues, aucune prestation ne sort du lot malgré le talent indiscutable de chacun des protagonistes. La petite musique du film aura ses adeptes mais rien n'est vraiment consistant dans cet envers du Nord, qui n'a pas la puissance dramatique et épique d'un bon vieux Paris-Roubaix cycliste.
Quelle déception. Comment avec un tel casting on peut faire un film aussi mou? La couleur est moche, les plans sont fixes, le scénario très léger . Quelques scènes drôles qui ne sauveront pas ce film. Les acteurs jouent tous bien par contre. Jules Benchetrit m'a régalé et Vanessa Paradis prouve encore une fois que c'est une grande actrice.
Benchetrit se paie un casting de luxe et n'en fait rien. Des petites saynètes trop décousues qui lorgnent vers l'absurde mais qui se répètent ad nauseam. L'idée de sauver ces mauvais garçons bedonnants par le théâtre et la poésie est louable mais si mal exploitée. On dirait un ersatz complément loupé d'un film de Delepine & Kervern (qui joue dans le film).
Le film est assez plaisant. De l'absurde gentillet. Si on aime la poésie des zones pavillonnaires, des centres commerciaux, des ports douaniers et globalement du 59, alors le film vous paraîtra vraiment charmant. Mais j'ai quand même eu l'impression d'avoir déjà vu ça - eh oui, Dikkenek, en effet Les dernières scènes font heureusement pencher la balance du bon côté. Mais je ne m'explique pas ce filtre turquoise tout au long du film.
Pulp Fiction sous temesta. Réflexion sur la culture populaire avec tout ce que cela peut avoir de fantasmatique ou quand l'arrogance parisienne rencontre le surréalisme belge. Un rien déplaisant, et pourtant poétique. Avec des acteurs impeccables (Paradis, les plus jeunes, Lanners) ou pantouflards.
Un peu de poésie dans un monde de brutes! Un film choral avec des personnages roublards, authentiques, touchants... François DAMIENS est exceptionnel, entouré de Ramzy (amoureux transi comme dans "LES FANTASMES") et de Bouli complètement allumé. Cela commence avec des propositions de petits poèmes maladroits, et ça continue sur une comédie SARTRE-BEAUVOIR improbable. Et puis les saynètes absurdes, attendrissantes et décalées se succèdent : l'homme à la hâche, l'actrice qui ne bégaie plus quand elle joue, la plume factice, le poème "orgasmique", l'épouse extractrice de balles,... Les musiques sont délicatement décalées : Arno, Albinoni, France Gall,... Un vrai petit bijou!
J'avais été agréablement surpris par "Asphalte" alors que ce n'était pas du tout mon style de film, donc j'espérais retrouver ce ton décalé et ces personnages attachants surtout après "Chien" qui était moyen, mais "Cette musique ne joue pour personne" ne m'a jamais emballé. Samuel Benchetrit n'est pas forcément connu pour ses films grand public, mais son dernier l'est encore moins. On pourrait croire l'inverse avec ce casting absolument fabuleux, mais l'histoire est brouillonne et n'a jamais cette mélancolie et cet humour présents dans les précédents films du réalisateur. En tout cas, je n'y ai pas été sensible. Le réalisateur met encore en scène des personnages atypiques dont il dresse le portrait, mais il y a beaucoup moins de subtilité dans l'écriture comme s'il était prisonnier de son propre style. Il y a bien quelques scènes sympathiques, mais l'ensemble manque de liant. C'est poétique sans en avoir le charme, c'est décalé et absurde sans être amusant et c'est étrange au point d'être ennuyeux. En somme, une déception, un film qui manque de cohérence et de consistance.
Le cinéma de Samuel Benchetrit est plutôt singulier. Il fait partie de ces auteurs avec un univers propre et défini qui en laissera beaucoup sur le bas-côté. Depuis son premier film et le plus facile d’accès, « Janis et John », il trace un sillon qui lui est propre, fidèle à ses obsessions lunaires et hors de toute mode. Avec « Cette musique ne joue pour personne », il nous offre son œuvre la plus accessible depuis longtemps, loin de ses derniers opus (« Chien » ou « Asphalte » en premier lieu) particulièrement complexes à appréhender, clivants et très peu grand public. Pas qu’il nous propose cette fois un film populaire ou visible par tous, il se trahirait. Cependant, sur la forme comme sur le fond c’est plus léger et bien plus facile à visionner. Le film est une sorte de chronique d’une ribambelle de bras cassés et de gentils losers située dans un Nord de la France désuet et intemporel. On oscille entre humour décalé et touches nostalgiques pour un long-métrage très attachant et bourré d’un charme rare. A la croisée des genres, par petites touches, sa comédie lunaire sous fond de polar nous touche en plein cœur à maintes reprises.
Il est vrai que « Cette musique ne joue pour personne » est davantage un collage de saynètes avec un léger fil conducteur, presque prétexte, qu’un film à la narration classique sans pour autant être un film à sketches. Comme un assemblage de plusieurs tableaux vaguement en rapport qui finalement aboutissent à une œuvre plus cohérente qu’elle n’y paraît à base d’art comme vecteur d’émancipation. Alors forcément il y en a de plus réussis que d’autres. Dans l’ensemble le cinéaste nous propose des séquences souvent très drôles, constituées d’un humour à froid et de répliques et situations iconoclastes qui restent néanmoins inscrites dans le réel. Mais avec une tonalité parfois absurde et loufoque que ne renierait pas Blier et consorts. Cette fois Benchetrit ne perd pas son spectateur en faisant un film presque égoïste et opaque. On sent qu’il veut lui faire plaisir même. Il y a pourtant certaines scènes qui sont inutilement étirées et d’autres qui ne fonctionnent pas comme celle de la gifle avec Vanessa Paradis. Mais cela donne un certain charme à l’ensemble, ces imperfections collant se fondant finalement bien avec le reste. Il se dégage une poésie autour de ces personnages, ce qui occasionne certaines scènes juste belles par leur simplicité quand d’autres sont carrément touchées par la grâce. On pense à cette déclaration d’amour déclamée par Valeria Bruni-Tedeschi les yeux fermés ou encore à la séquence finale qui voit tous les personnages dansant à une fête.
On adore aussi cette réunion improbable de gueules cassées du cinéma venu de tous horizons. Une distribution jubilatoire qui fait des merveilles, comme un cocktail d’acteurs de tous bords venus jouer une partition plus ou moins à contre-emploi et pleine de malice pour intégrer l’univers du réalisateur. Un réalisateur qui le leur rend bien grâce au regard empli de tendresse porté sur leurs personnages de pieds nickelés. Il s’est entouré de tous ses habitués, de petits nouveaux et de quelques potes qu’on imagine tous très contents d’être là sans qu’aucun ne se tire la couverture. Chacun a sa petite musique à jouer et semble être la star de son propre arc narratif. Ramzy Bédia confirme une belle sensibilité qu’on lui découvre de film en film, François Damiens n’avait pas été aussi touchant depuis « Ôtez-moi d’un doute », le duo composé de Joey Starr et Bouli Lanners nous gratifie des scènes les plus drôles du film avec pas mal d’éclats de rire sincères et enfin Gustave Kervern se révèle être l’as de cœur et la sève de « Cette musique ne joue pour personne ». Une œuvre unique, conforme au cinéma de son auteur, mais plus généreuse, tendre, amusante et mélancolique qu’à l’accoutumée. Il s’efforce aussi de délivrer un cinéma plus ouvert et moins hermétique à ceux qui feront l’effort de s’accorder à sa musique. Une belle surprise qui sort des sentiers battus avec de l’humour et de l’émotion comme on en voit rarement. Petit coup de cœur.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
Je ne suis habituellement pas du tout friand de l'ambiance des films de Samuel Benchetrit, que je trouve trop froids et distanciés. J'ai en particulier détesté Asphalte.
C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai découvert son dernier film au Festival de Cannes, en juillet dernier.
Peut-être est-ce l'ambiance de la Croisette, ou la présence dans la salle de l'équipe (impressionnant JoeyStarr !), mais j'ai cette fois-ci trouvé le film plutôt plaisant, notamment grâce à l'interprétation délicieuse du toujours parfait François Damiens.
Tout n'est pas bon, loin de là, et la machine tourne toujours un peu à vide, mais les lumières et les ambiances du Nord donnent ici une substance légèrement poétique au film, qui le rend plus chaleureux que les précédents. J'ai beaucoup aimé en particulier le couple JoeyStarr / Bouli Lanners en Réservoir dogs franchouillards, alors que Kervern m'a, comme d'habitude, laissé assez froid. L'insert aux airs de fable décalée, dans lequel Vincent Macaigne se fait adopter par une famille indienne, est hilarant.
Un divertissement plutôt réussi, qui confronte habilement éléments contemporains (réseaux sociaux, télé-réalité) et bon vieux clichés de salut par l'art "à l'ancienne" (poésie, théâtre).
En entendant les échos positifs sur ce film je me suis lancé. Et quelle déception. Malgré un énorme casting, le film se traîne et les situations sont sans queue ni tête. Je me suis vraiment ennuyé.
Assurément pour un public averti, adepte des expériences cinématographiques et ne craignant pas l'absurde et le décousu. Imaginez quelques situations de bric et de broc, tirées de la vraie vie, et assemblez les comme vous pouvez afin d’en dégager un fil conducteur poétique et philosophique, moqueur peut-être aussi. Prises isolément ces mises en scène, servies par des acteurs rompus à l’exercice ne sont pas inintéressantes. L’assemblage est plus discutable car il y a quelque chose d’abscons dans le message que très certainement il y a quelque part. Mais étrangement, il se dégage une petite musique de ce film dont on retiendra surtout qu’il est assez déconcertant, le spectateur (que j'ai été) ne pouvant s'empêcher de se demander s'il a raté quelque chose ?
Séduisant par son ton décalé et son mélange des genres, ce mini-film choral confirme le talent d'écriture et le style singulier de Samuel Benchetrit. Il n'est pas superflu d'ajouter que le casting est un régal, de François Damiens à Jules Benchetrit, en passant par Vanessa Paradis.
Un pur chef-d'œuvre. Les dialogues sont constamment au second degré, des personnages improbables se rencontrent, les acteurs sont impeccable, l'humour est subtil, les personnages sont attachants, les contre-emplois sont faits intelligemment. Entre la comédie, le film de trafiquants, l'amour du théâtre, la crise sociale,quelques moments philosophiques et même la musique. Evidemment, les bourrins ne comprendront pas.
L'être et le néant. Entre Sartre et la boum, ils sont de sortie. Il suffit de les aimer, de suivre leurs chemins, cabossés, pour gagner la liberté. Quand la musique est bonne, quand la musique sonne.