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Marjolaine A.
133 abonnés
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3,5
Publiée le 4 novembre 2020
Le film est réussi mais un peu austère. Mark Ruffalo incarne avec talent un avocat grassouillet et tenace, mais pas très charismatique. C'est surtout intéressant par le sujet abordé (le scandale du Téflon, et plus largement celui des multinationales qui se pensent au dessus des lois). Sur un sujet pareil, j'aurais tout de même préféré voir un bon documentaire car dans ce genre de film on ne sait jamais quelles libertés ont été prises avec la réalité.
En voilà une découverte que je ne soupçonnais pas. Le Téflon est donc potentiellement mortel. J’en ai des sueurs collantes ! Ce film m’a scotché (3M) Nous sommes en 2020 et ce C8 est toujours autorisé. Et donc, à la fin, c’est toujours les plus solides financièrement qui remportent la partie. C’est quoi payer des millions pour ne pas perdre les milliards engrangés par un produit toxique ?
Ennuie profond avec un léger mieux à la fin (ouf, que c’était long !). Jeu des acteurs assez fade et convenu. Le sujet est certes passionnant mais la sauce famille et bien-pensance américaines qui l’englue n’est pas à mon goût.
Je m’attendais à tout à fait autre chose. Un film long, envahi de palabres juridiques, et finalement très mineur. Mais la très bonne surprise, c’est que le réalisateur (Todd Haynes) arrive à nous happer dans cette histoire improbable et pourtant très réelle. Et c’est notamment grâce au rythme imposé par Todd Haynes que le spectateur est captivé par les aventures de Robert Bilott. Les dialogues sont incisifs et vont directement au fond du problème, les plans sont rapides, le montage serré et chaque scène s’enchaîne de façon haletante sans qu’on se rende compte du temps qui passe. On a alors besoin de savoir quelle sera la prochaine étape, le rebondissement suivant et surtout, comment le personnage principal va arriver à bout de ce combat. C’est en réalité un combat sans fin que Robert Bilott va mener tout au long de ce film et même au-delà. Mark Ruffalo l’a parfaitement compris et il en livre une interprétation remarquable. Sa résilience est exemplaire et son calme professionnel est admirable. C’est un guerrier moderne, tel un samouraï de notre époque dont les armes sont le verbe, la ténacité et la patience. La patience, oui, car il lui aura fallu plusieurs décennies entre la fin du siècle dernier et le début du nôtre pour obtenir des résultats concrets. C’est sur cette ultime victoire que le film s’achève. Le message est porteur d’espoir : nos convictions sont les moteurs des grandes batailles. Et certaines peuvent être si puissantes qu’un seul homme peut parvenir à ébranler un empire. C’est avec de tels films que le cinéma déploie toute sa force. Haynes et Ruffalo l’auront utilisé à merveille.
Je n'avais pas du tout aimé les deux précédents films de Todd Haynes (Carol, Le musée des merveilles). Un peu retissant donc pour celui-ci, mais Mark Ruffalo, une excellente rumeur et un récit qui s'annonçait édifiant. J'ai bien fait, j'ai trouvé ce Dark Waters particulièrement ruéssi. Une mise en scène classique mais sobre, maitrisée, solide, carrée. Idem pour le scénario inspiré d'un article du New York Time pour une histoire qui fait froid dans le dos (comme des centaines et des milliers d'autres de part le monde sans doute, et qui confirme, mais en avions nous besoin, que l'argent détruira inexorablement la planète et la race humaine, fin de l'aparté perso). L'interprétation d'ensemble est sans faille. Mark Ruffalo (à l'initiative du film et producteur) parfaitement crédible, Anne Hathaway très bien (même si elle n'a pas grand chose à défendre). Au final, une enquête, et le portrait d'un homme seul contre tous, aussi terrifiante que passionnante. Un film fort, sorte de Erin Brockovich au masculin, dont on ne sort pas indemne. Haletant et bouleversant.
Une bataille judiciaire captivante, très documentée et angoissante portée par un Mark Ruffalo très investi. Sobre et classique mais édifiant voire effrayant.
On pense forcément à "Erin Brokovich" de Steven Soderbergh devant ce film de Todd Haynes qui aborde lui aussi une pollution industrielle massive. Cependant le ton y est plus grave, dénué d’humour, plus proche du thriller. À l’instar d’un bon reportage d’Élise Lucet, "Dark waters" parvient à créer un sentiment de révolte chez le spectateur.
Dark waters, s'il n'est pas un chef d'oeuvre, est un exemple de ce que le cinéma peut produire de plus riche et de plus gratifiant pour le spectateur.
Tout est en effet porté à haut niveau d'excellence dans ce dernier film de Todd Haynes. On savait ce dernier grand styliste, mais il porte ici l'art de la mise en scène à son plus haut niveau : tout est habile, beau, stylé dans ce que Haynes propose, des couleurs magnétiquement grisâtres aux plus subtils mouvements de caméra.
L'interprétation de Mark Ruffalo atteint ici une intensité inusitée (même si dans Spotlight et Foxcatcher, il était déjà formidable), pleine de failles et de creux. Rarement la sourde obstination d'un justicier laborieux aura trouvé si parfaite illustration.
L'aspect documentaire donne au film une profondeur incroyable : rien n'y est simple, tout y est long.
Pas forcément facile d'accès, Dark waters enthousiasme par sa puissance et sa densité. Un must de 2020.
“Dark Waters” retrace le combat d’un avocat contre une firme qui a commercialisé le Teflon, responsable d’une pollution mondiale et de nombreuses maladies. En effet, les PFAS sont présents dans de nombreux textiles et antiadhésifs de cuisine. Le personnage de Mark Ruffalo va devoir mener une enquête complexe afin de comprendre exactement ce que sont ces substances apparemment dangereuses. Il va se mettre à dos à peu près tout le monde car l’usine est également génératrice d’emplois à la fin des années 90. Todd Haynes qu’on a vu réaliser de nombreux longs métrages avec plus d’aisance s’en sort malgré tout bien dans le genre films d’investigation. La mise en scène reste classique mais “Dark Waters” peut compter sur la prestance de son comédien principal. Le film a le mérite d’aborder un sujet finalement méconnu, les pratiques toxiques de l'entreprise chimique DuPont. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Une histoire passionnante, un film sobre qui déroule son exposé sans fracas mais sans jamais ennuyer, voilà l’impression rapide que m’a laissé Dark Waters. A éviter tout de même si on a pas le moral car le constat qu’il fait est assez désespérant sur l’argent roi, sur les grosses sociétés qui mettent en danger des individus pour un peu plus de profit tout en sachant qu’au final le système sera à leur avantage. Mark Ruffalo visiblement très impliqué montre avec son personnage un combat qui semble vain mais juste qu’il est obligé de mener. Pas exempt de défauts, utilisant parfois de grosses ficelles, Dark Waters est tout de même très intéressant et se trouve être une belle résurgence du cinéma vérité américain.
Après "Carol" avec Cate Blanchett et Rooney Mara, ma seconde incursion dans la filmographie discrète mais très solide de Todd Haynes pour un long-métrage qui s'inscrit dans la lignée des thrillers d'investigation dénonçant le combat d'un individu ordinaire face à une entreprise dont les produits ont un impact néfaste sur la santé comme "Erin Brockovich" de Stephen Soderbergh ou encore "Révélations" de Michael Mann, ici un avocat impeccablement incarné par Mark Ruffalo face au géant de l'industrie chimique qu'est l'entreprise DuPont qui, en créant le téflon, a provoqué un nombre impressionnant de maladies graves par une pollution des rivières. Dans le genre cinématographique des films de procès face à un scandale environnemental, peut-être l'ensemble qui m'a le plus bouleversé grâce à la qualité d'interprétation de son acteur principal, magnifiquement entouré de seconds rôles au talent indéniable comme Anne Hathaway ou encore Tim Robbins, une mise en scène sobre mais qui fonctionne à merveille et des enjeux dramatiques toujours amenés de façon juste et sans emphase inutile. Une oeuvre forte qui ne laisse pas le spectateur de marbre mais au propos mesuré, une très bonne sensation.
Très influencé par le cinéma du Nouvel Hollywood mais sans en être paralysé pour autant, ce thriller judiciaire a judicieusement opté pour un traitement cru et sans fard de son sujet. Pas de personnage central exubérant, pas de pseudo-suspense rajouté pour accentuer le côté "grande conspiration": c'est un exposé direct, froid et, à sa manière, brutal d'un scandale environnemental d'envergure. Mark Ruffalo campe avec excellence cet avocat opiniâtre et jusqu'au-boutiste, la sobriété globale de l'interprétation s'accordant impeccablement avec la mise en scène. Un film très réussi sur une question cruciale.
Todd Haynes, avec Le Musée des Merveilles (2017) et Carol (2016), nous avait emballé avec des propositions artistiques d’une grande originalité. Des récits intenses, une touche d’onirisme, et une grande élégance de mise en scène, étaient la marque de fabrique du réalisateur américain qui s’est fait un nom parmi les bons metteurs en scène actuels. Prenant le contre-pied de ses précédentes réalisations, on le retrouve ici sur un terrain plus formel, celui du film de lanceur d’alerte. Et avec Mark Ruffalo au casting, on ne peut s’empêcher de penser à un maître film en la matière dans lequel on retrouvait celui-ci : Spotlight, Oscar du meilleur film en 2016. Et Todd Haynes nous propose avec Dark Waters un long-métrage à la qualité parfaitement calqué sur ce dernier. Le scénario est diablement efficace, Mark Ruffalo encore une fois très convaincant, et la mise en scène est sans fausse note. Malgré tout, le sujet est assez complexe et il faut se faire un peu violence pour rentrer dans l’intrigue. D’autant plus que l’affaire a duré près de deux décennies, et le réalisateur a donc bien du mal à se défaire de l’enlisement de cette longue bataille juridique. La seconde partie de son film en pâtit donc en termes de rythme et c’est bien dommage. Mark Ruffalo est omniprésent à l’écran et ne laisse donc que peu de place à des seconds rôles pourtant brillants incarnés par Anne Hathaway ou Tim Robbins. Todd Haynes nous propose donc un film assez classique dans la forme mais terriblement informant sur le fond.