Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
cylon86
2 548 abonnés
4 430 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 2 juillet 2010
Pour son dernier film, Joseph L. Mankiewicz met en scène la pièce d'Anthony Shaffer que le dramaturge a lui-même adapté pour l'écran. Le résultat est un huis-clos diabolique où le vieux singe Andrew Wyke, écrivain à succès sûr de lui et passionné d'automates apprend à faire la grimace à un jeune coiffeur blondinet d'origine italienne qui lui a piqué sa femme. S'ensuit un jeu de domination, de mensonges et d’humiliation pour déterminer lequel d'entre eux sera vainqueur. La mise en scène de Mankiewicz est impeccable, collant parfaitement à l'atmosphère du film renforcée par le décor et ses automates, les seuls qui seront les derniers à rire de ce jeu qui tournera forcément mal. Les dialogues sont ciselés et cinglants permettant à deux immenses acteurs de prouver leur talent que l'on connaît déjà. Laurence Olivier fait des merveilles en vieux cabotin et Michael Caine est parfait en jeunot qui apprend vite les règles du jeu. Rideau pour Mankiewicz mais certainement pas pour sa filmographie qui n'a pas fini de nous passionner.
Une intrigue faible, un poil raciste (un italien insulté pff), un jeu d'acteur plus exagéré que théâtral ou au mieux un film divertissant pour spectateurs innocemment naifs. Sorti, scénaristiquement, 50 ans trop tard.
La pièce de théâtre de d’Anthony Shaffer a inspiré à Joseph L. Mankiewicz un film qui lui permit de clore prestigieusement sa carrière. Le face à face entre le romancier machiavélique qu’incarne le toujours magistral Laurence Olivier et le jeune coiffeur interprété par le, alors, moins célèbre mais tout aussi charismatique Michael Caine repose sur un suspense intense et un scénario extrêmes astucieux. La sobriété de la mise en scène et la grandiloquence du décor ne font que renforcer la théâtralité de ce huis-clos qui, en plus d’être un jeu de manipulation psychologiquement retors, dénonce à sa façon le racisme des élites mais aussi et surtout pose les bases d’une réflexion profonde sur la création artistique et le métier d’acteur. Cette joute verbale, dont les mensonges, les provocations et les faux-semblants sont les principales armes, de plus deux heures a sa place dans le panthéon des thrillers les mieux écrits de l’histoire du cinéma.
Pour les amateurs d'intrigues retorses et machiavéliques, Le Limier est une merveille. La présentation du jardin labyrinthique, au début, est annonciatrice de développements alambiqués. Et celle des automates, dans le salon de Wyke, laisse présager quelques manipulations. Mankiewicz exploite parfaitement les décors, de façon ludique, pour mettre en place un petit théâtre de la cruauté, jeu de rôles/jeu de dupes, où l'élégance du verbe se conjugue à la science de l'humiliation. Orgueil et préjugés, pouvoir et jalousie, rapports dominant/dominé, comédie des apparences... Le réalisateur brasse des thèmes qui lui sont chers et fait de ce règlement de comptes feutré une métaphore cinglante de la lutte des classes. Sa mise en scène, en huis clos, est ébouriffante, et sa direction d'acteurs, impeccable. Michael Caine et Laurence Olivier livrent des prestations "monstrueuses", furieusement cyniques, tandis qu'Alec Cawthorne, Teddy Martin, John Matthews et Eve Channing brillent par leur discrétion dans l'unique rôle de leur vie...
Ah mais quel régal ! Ça c'est du huit-clos bien ficelé, bien écrit, plein de surprises, et merveilleusement interprété par Michael Caine et Laurance Olivier qui rivalisent de génie ! La mise en scène avec énormément d'inserts sur les automates renforcent ce côté tendu et étrange du huit-clos, qui gagne en intensité au fur et à mesure de sa progression (parce que le début peut sembler étrange, et on peut croire que le film ne tiendra jamais ses 2h20) et Mankiewicz s'amuse avec brio à brouiller les pistes. Pas de doutes, voilà un film qui n'a pas volé ses éloges !
Ce film de 1972 est tiré d'un roman policier d'Anthony Shaffer écrit à l'origine pour le théâtre. Il a été réalisé par le grand Mankievicz comme son oeuvre ultime. Les différents rôles sont interprétés par Laurence Olivier et Michael Caine qui offrent là une des meilleures interprétations de leur brillante carrière. Le résultat est parfaitement à la hauteur des attentes. Le cadre somptueux se passe dans un manoir anglais truffé de jeux et de trucages qui vont être utilisés à l'excès par le maitre des lieux dans le seul but d'humilier le visiteur indésiré pour le prendre au piège et se venger du tort qu'il fait à son honneur. Mais la situation évolue et c'est un vrai jeu de chat et de la souris qui se met en place. A la fin on a peine à y croire mais l'on aboutit bel et bien à un drame. Une histoire a multiples rebondissements, un humour très british, des dialogues inoubliables. C'est un moment de régal que j'ai du revoir plusieurs fois pour en capter toute la valeur. Mon seul regret est que ce film semble totalement oublié des chaines de TV françaises. Ce n'est d'ailleurs pas le seul chef d'oeuvre du cinéma qui n'est quasi jamais diffusé alors qu'on nous gave en boucle des mêmes navets... Le comble, il est même très difficile à obtenir en dvd sauf a des prix qui défient la raison. Le remake de K. Branagh de 2008 est quant à lui beaucoup plus facile a trouver mais malheureusement il n'arrive pas à la cheville de l'original.
Un peu déçu pour un classique fortement recommandé. Le côté théâtral rend le film original (c'était une pièce à l'origine) et l'interprétation est réussie, mais le film semble grossièrement coupé en deux: tout d'abord la première partie est excellente mais tout devient trop lourd à l'arrivée de l'inspecteur car tout est prévisible et peu surprenant à partir de ce moment crucial. La deuxième moitié en devient très pénible et gâche notre première bonne impression.
Excellemment mené par Michael Caine [Laurence Olivier est + théâtral (mais ça fait partie de son rôle)], ce mélange de film d’enquête et comédie nous entraîne dans ses jeux, où est la part de vérité ? Le spectateur est presque acteur et complice de ce duel exquis, accompagné par les regards des automates et une mise en abîme du concept de “l’arroseur arrosé”. Belle question sur la gloire et l’estime de soi aussi.
Monsieur Mankiewicz est aux manettes pour la dernière fois. Monsieur Caine et Monsieur Olivier jouent avec splendeur une pièce de théâtre au texte remarquablement bien ciselé. C’est une joute verbale, qui tourne au vinaigre, une profusion d’affrontements et de retournements de situation sans quitter le lieu unique de la rencontre. La prestigieuse demeure de Monsieur, pardon, Sir Wyke, est filmée avec habileté, et révèle petit à petit le sens de la dissimulation de son propriétaire. Seul petit bémol, le tout est peut-être un peu bavard, mais devant une telle classe, on ne peut pas résister à réentendre certains dialogues savoureux du style so british « I understand that you want to marry my wife… ». Le limier est comme un long match de finale en cinq sets à Roland-Garros. C’est interminable, un joueur passe la balle à l’autre qui lui renvoie ! Toujours la même chose… sauf que la fatigue ou la chaleur aidant, l’un ou l’autre vont connaitre des passages à vide et permettre à l’adversaire une remontée au score totalement improbable une heure auparavant. Voilà à quoi me fait penser ce limier, des coups portés toujours avec élégance – non ce n’est pas de la boxe- mais dont la variété et le cynisme vont finir par désigner le vainqueur au bout d’une soirée éprouvante pour les nerfs. Les ramasseurs de balle sont des marionnettes mécaniques grimaçantes prêtes à applaudir les meilleurs coups échangés. Du grand art dans le genre. Cinéma 2 - mai 2018
Impossible de parler du "Limier" de Joseph Mankiewicz sans évoquer "Cléopâtre" tourné dix ans plus tôt par le même Mankiewicz qui avait remplacé au pied levé Rouben Mamoulian. Peu rodé aux superproductions épiques, le réalisateur avait du forcer sa nature pour venir à bout d'une production déjà fort mal engagée quand il l'avait rejointe. Sorti très éprouvé du tournage, il n'avait pu empêcher le naufrage budgétaire du film qui avait failli emporter la Fox par le fond. Cette expérience malheureuse qui le marquera pour longtemps et précipitera sans doute sa retraite, lui avait fait dire en forme de boutade qu'il ne rêvait plus que d'un tournage avec deux personnages coincés dans une cabine téléphonique. Très avide de revenir au cinéma raffiné qu'il affectionnait tant, il s'était lancé (1966) dans le tournage de "Guêpier pour trois abeilles" vaguement inspiré de "Volpone" la pièce de Ben Johnson où il retrouvait Rex Harrison son complice d'un de ses plus grands succès, "L'aventure de Madame Muir" qui avait été lui aussi de l'aventure de "Cléopâtre". Nouvel échec que Mankiewicz imputa à la production qui avait selon lui massacré son film au montage. "Le Reptile" tourné en 1970, western parodique très réussi, sorte de réponse à la révolution du genre impulsée par Sergio Leone et prolongée par ses épigones, n'avait pas réussi à étancher sa soif de revanche. Arrivé à 60 ans, âge respectable mais pas canonique pour un cinéaste au mieux de son intelligence, Mankiewicz sent malgré tout que son heure est passée et il entend ne pas tirer sa révérence sans avoir pu clore sa foisonnante filmographie par un travail dont il soit entièrement satisfait et qui réponde à ses aspirations intellectuelles. La pièce d'Anthony Shaffer qui lui tombe entre les mains est une occasion unique qu'il ne laissera pas passer. Ce huis clos à deux personnages répond parfaitement à l'ironique et désabusée prophétie évoquée plus haut. Le tournage en Angleterre est un atout supplémentaire pour évacuer la pression hollywoodienne qui lui pèse. La présence de sir Laurence Olivier au casting donne immédiatement au projet le prestige et la promesse de qualité attendus par Mankiewicz. Michael Caine arrive ensuite comme alter ego du grand acteur shakespearien après qu'Alan Bates et Albert Finney se soient retirés de la course. Dans l'ambiance très british d'un cottage digne d'un whodunit d'Agatha Christie s'affrontent un célèbre écrivain vieillissant et le jeune amant de sa femme, coiffeur d'origine italienne et modeste. Tout le savoir-faire de Mankiewicz sera mis en œuvre pour marier avec une infinie subtilité intrigue à tiroirs, dialogues acerbes et caustiques, décors baroques (Ken Adam) et direction d'acteurs au cordeau. De ce point de vue la réussite est totale grâce à un trio au sommet de son art et en parfaite symbiose, personne ne cherchant à tirer la couverture à lui. Laurence Olivier en particulier qui n'abuse en aucune façon de son statut d'immense star et accepte même avec la plus grande abnégation de se ridiculiser dans un finale pathétique. Si la partie de fleuret moucheté entre les deux acteurs revêt le plus souvent un ton sarcastique et drolatique, le sous-texte diffuse le poison lent et mortel de l'opposition ancestrale entre générations et classes sociales qui prendra vite le dessus sur le dilemme initial du "cocufiage". Tour à tour chacun s'impose en ne dévoilant jamais toutes ses cartes ou en induisant son adversaire en erreur par le jeu de la flatterie hypocrite. Mankiewicz est bien sûr ravi de pouvoir ainsi traiter de ses préoccupations favorites par le biais de deux acteurs au diapason de son sens de l'ironie et du raffinement. La jubilation du réalisateur est bien sûr communicative et ainsi la boucle se referme de la plus belle des manières. Le grand Mankiewicz pourra donc ranger sa caméra sans garder le goût amer que lui avait laissé son expérience égyptienne. Il faut noter pour l'anecdote que le portrait de la femme de l'écrivain qui trône dans son immense salon est celui de Joanne Woodward. Enfin rappelons que Michael Caine a repris le rôle tenu par Laurence Olivier dans un remake réalisé en 2007 par Kenneth Branagh avec Jude Law à ses côtés. Entreprise méritoire et assez astucieuse pour l'inversion des rôles mais qui n'atteint à aucun moment les sommets sur lesquels le trio génial de 1972 avait installé "Le limier".
Ultime film de Mankiewicz qui adapte ici une pièce de théâtre remplie de coups de théâtre justement. Si on sent bien le dispositif théâtral, cela n'empêche nullement le grand cinéaste de faire appel à toute la grammaire cinématographique pour en décupler le sens et les effets. Magistralement servi par deux acteurs au sommet, le film propose un jeu de pistes déroutant, déstabilisant, irritant et surtout diabolique. Le malaise est accentué par un découpage qui place en inserts des plans très rapides sur les poupées mécaniques qui peuplent le sombre manoir de L. Olivier. Un film brillant, qui se regarde d'une traite et qui nous balade joyeusement tout au long de sa projection. Un ultime chef d'oeuvre pour un des plus grands cinéastes du XXème siècle. D'autres critiques sur
A travers "Le Limier", Joseph L. Mankiewicz nous fait entendre son chant du cygne. Cette dernière oeuvre du cinéaste, adaptation d'une pièce de théâtre de Anthony Shaffer, est un des bijous du cinéma des années 70. On reconnait, dans la forme, certains éléments théâtraux comme cette séparation en trois actes distincts, cet aspect huis-clos et ces dialogues magnifiquement bien construits. Le scénario est extrêmement bien ficelé et balade littéralement le spectateur en fonction des différents rebondissements. Les certitudes s'évanouissent vite et le doute s'installe. On se demande ce que chque nouvelle scène va nous réserver comme surprise. La réalisation de Mankiewitzc est juste comme il faut. Il n'en fait ni trop - au risque de prendre le pas sur l'intrigue - ni pas assez. Quant aux acteurs, ils sont incarnent magistralement leurs rôles. Du grand cinéma !!!!!!
"Le Limier", c'est surtout un duel psychologique entre deux montres sacrés su 7ème art. Mais aussi un film à l'atmosphère très particulière, un huis clos très prenant et superbement réalisé mine de rien. La maison avec ses pièces surchargées, ses jeux inventifs contribuent à donner au film un gros supplément d'âme, qui en fait une œuvre singulière. Pour ne pas dire un chef-d'œuvre. Le suspense reste entier jusqu'à la dernière minute.Si on ajoute à cela les interprétations parfaites de Laurence Olivier et Michael Caine, on a là un film qui doit être vu par tout cinéphile.
L'arroseur arrosé. Ces deux mots résument bien l'histoire du film de Mankiewicz. Un écrivain de polars qui orchestre un faux crime qui devient vrai, et qui se fait berner par ses propres personnages. Une intrigue absurde qui n'est en réalité que fascinante et géniale. Le réalisateur a également réussi à mettre en scène de façon classique mais originale, avec des idées de montage ( plans de coupes sur les marionnettes qui comparent les personnages à de vulgaires pantins ),en créeant de véritables séquences à forte tension, et ses génériques de scènes de théâtre reconstituées, qui insistent sur l'ambiguïté du vrai et du faux. Simplement en activant l'imagination du spectateur. Les deux comédiens, Olivier et Caine, ressemblent à de petits enfants qui joueraient à un jeu périlleux, celui du policier et du voleur, par leur manière de jouer, où ils s'abandonnent aux délires de leurs personnages. Pas d'ambiance de polar noir, d'enquête policière dans un univers glauque. Avec un seul décor, deux comédiens uniquement et une intrigue extrêmement bien ficelée, Mankiewicz a réalisé l'un des films "policiers" les plus réussis.
Trois actes pleins de surprises, deux comédiens de très grande classe jouant aussi bien de situations déstabilisantes que du verbe, un manoir mystérieux pour un huis clos tendu ; Mankiewicz, pour son dernier film (23 ans avant son décès tout de même), met en scène avec brio tous ces ingrédients avec un art délectable de la manipulation. Un pur plaisir. Sans spoiler, dans ce film tournant autour du thème du jeu, entre autres ; le plus grand joueur est le réalisateur qui fait un bon coup de bluff dès le générique… Mais chut !!! En dire plus serait plombé ce qui fait le sel de ce genre de film. On est dans un film à twists retors à répétition mais pas répétitif ; « Usual Suspects » n’a qu’à bien se tenir. Il sublime la pièce qu’il adapte, et va beaucoup plus loin que les films ingénieux à twists bien connus. Mieux que « The game » de Fincher dont il aurait pu aussi porter le même titre ; Mankiewicz y ajoute une réflexion entre la tradition, la noblesse et le théâtre incarné par Andrew Wyke et la modernité, le mérite et le cinéma incarné par Milo Tindle. Il traite aussi d’une forme de racisme et de lutte des classes, mais de façon très classe. Chaque mot, chaque phrase est une saillie verbale sèche et cruelle destinée à assommer l’adversaire ; toujours brillante. Oppressant comme un thriller, cet huis clos est aussi donc facétieux autour de ces deux egos que tout oppose. Ces deux heures passent comme un coup de fusil. Un grand classique à voir impérativement. Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr