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Yves G.
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2,0
Publiée le 30 janvier 2019
Tom est anorexique. Neil est psychotique. Ils se rencontrent, tombent amoureux, s'enfuient de l'institution spécialisée où Tom est placée sous un étroit régime de surveillance. Ils rêvent de quitter Israël pour l'Europe.
Dans sa première partie, "Don't Forget Me" a des faux airs de documentaire. Il nous fait pénétrer dans une institution où des jeunes filles sont traitées pour des troubles dans le comportement alimentaire : anorexie, obésité... On se demande ce que la jolie Tom a à faire ici, dont la minceur n'a rien de pathologique. On le comprend quand on la voit au sein de sa famille entre un père et une mère au comportement inquiétant.
Les choses se gâtent quand Neil entre en scène, avec son inséparable tuba (sic). Le jeune homme, qui a passé son enfance à Amsterdam et mâtine son hébreu d'expressions néerlandaises, tombe sous le charme de la jeune fille. Ils se font la belle. Mais, comme on s'en doute, ils n'iront pas très loin.
Cette coproduction franco-germano-israélienne a fait la tournée des festivals. Il a tardé à se frayer un chemin jusqu'aux écrans français. Il est à craindre qu'il n'y reste pas longtemps à l'affiche. Car des histoires d'ados un peu branques, en rupture de ban, on en a déjà vu treize à la douzaine : "Une vie volée", "My Skinny Sister", "My Summer of Love".... Et celui-ci n'a rien de particulier, sinon peut-être le charme gracile de Moon Shavit, qui le distingue du tout venant.
Des filles qui vomissent chaque dix minutes, une palette des caractères laids et pas forcément sympathiques. Rares sont des films où on n'attache à personne. Malgré le sujet grave qui est traité au fond, aucune empathie n'en dégage.
Un garçon psychotique, une jeune fille anorexique se rencontrent après avoir échappé à leur système médical respectif. Pour prendre l’air et l’oxygène à plein poumon, au risque de déstabiliser un peu plus un pays qui tente de se raccrocher à son Histoire. Le milieu soignant n’est pas épargné par cette critique sociale qui joint à l’attirance mutuelle des deux êtres une même folie collective engendrée par l’inconscience généralisée d’une population encore traumatisée par son passé, et assez recroquevillée sur elle-même. Comme il y a beaucoup d’amour et de folie dans cette histoire, elle est superbement racontée par un jeune réalisateur qui lie le plaisir lui aussi au besoin de prévenir, sinon d’alerter. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Bouleversant, émouvant...un film qui ne fait pas dans la dentelle. Les corps malades, les âmes tourmentées sont exposés en pleine lumière. L'humour calme la gravité. Un vrai diamant ! Un coup de coeur, vraiment.