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    First Cow
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    86 critiques spectateurs

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    Shawn777
    Shawn777

    581 abonnés 3 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 janvier 2022
    Ce film, réalisé par Kelly Reichardt et sorti fin 2021, n'est pas mal mais sans plus. Je précise que c'est le premier film de la réalisatrice que je vois, je ne savais donc pas vraiment dans quoi je m'aventurai, ce film étant donc, me concernant, une totale découverte de l’univers de Reichardt. On y suit ici l'histoire de deux amis qui font des gâteaux en volant de lait d'une vache appartenant au Chief Factor. Pas une intrigue très épaisse donc et je dois avouer que c'est la première chose qui m'a déconcerté ! Je me demandais en effet où le film voulait réellement m'emmener jusqu'à ce que je comprenne qu'il n'irait finalement pas plus loin. L'intrigue n'est donc pas épaisse concernant les aventures qui arrivent aux deux personnages principaux (ils essayent de voler du lait sans se faire gauler quoi) mais le film se concentre en revanche sur l'amitié qui lie ces deux personnages. Malgré le fait qu'il soit sorti il y a longtemps, j'ai eu la chance de découvrir le film au cinéma et, mine de rien, je pense que c'est un gros plus ! Un gros plus dans le sens où les images sont bien-sûr plus appréciables sur grand écran, étant donné, d'une part, que le film est en 4/3 et d'autre part que la réalisatrice prend le temps de réaliser de très beaux plans ! Esthétiquement, il n'y a rien à dire, le film est effectivement très beau ! En revanche, j'avoue que je me suis parfois lassé de cette intrigue ne tournant qu'autour de l'amitié entre ces deux hommes, surtout qu'ils sont que très peu expressifs. Alors, bien-sûr, il faut lire entre les lignes et la fin est par ailleurs très émouvante mais tout de même, je dois dire que le film est par moments très long ! D'ailleurs, le ton et le rythme sont donnés dès le début avec ce plan sur ce long bateau qui passe d'un bout à l'autre de l'écran : on sait que pendant deux heures, ça ne va pas beaucoup bouger ! Avec ces longs plans, le film a malgré tout la qualité d'être reposant, on peut en effet très facilement se plonger dans cette forêt, dans cet univers de western un peu crasseux et pluvieux, avec les personnages. Concernant les acteurs, nous retiendrons surtout John Magaro, Orion Lee et Toby Jones qui jouent très bien. "First Cow" est donc un film qui ne m'a pas transcendé même si j'en reconnais volontiers les qualités.
    Reb
    Reb

    15 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 janvier 2022
    Beau scénario et belle histoire. Les acteurs sont top. Malheureusement j'ai trouvé le film un peu trop long, je pense qu'il aurait pu avoir 30 minutes en moins. Il est un peu lent et mou, pas beaucoup d'action sauf à la fin. Petit risque de s'endormir.
    Victor B
    Victor B

    2 abonnés 52 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 janvier 2022
    First Cow a tout pour être un bon film. Les décors, les costumes, l'ambiance, et surtout la photographie, tout est parfaitement maîtriser. Malheureusement rien n'est développé dans ce cadre pourtant plus que propice. Le scénario est aberrant et se permet d'énormes facilités pour n'aboutir à rien. Le bon jeu d'acteur ne peut rien rattraper. La narration n'apporte rien ce qui fait du film une peinture de 2h, certes belle, mais qui ne raconte malheureusement rien et ne surprend jamais. Une déception.
    Youenn Ketamine
    Youenn Ketamine

    1 abonné 11 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 août 2023
    Je ne comprends pas l’enthousiasme pour ce film. J'ai trouvé ça scolaire et sans consistance, je peux très facilement apprécier la lenteur et le minimalisme dans le cinéma mais pas dans ce film. Et puis j'ai trouvé que les acteurs jouaient faux, que le 4:3 n'apportait rien et que l'ambiance et l'immersion étaient ratées, je n'ai rien ressenti à ce niveau.
    Reste que le scénario (repris d'une nouvelle si j'ai bien compris) est très sympa et le film ne m'a pas laissé indifférent ce qui est déjà pas mal.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 décembre 2021
    Le cinéma de Kelly Reichardt est un cinéma à l’os, débarrassé de de toute forme d’artifice, avec une dimension naturaliste évidente. C’est encore le cas dans First Cow, son dernier long-métrage, un western minimaliste, si l’on peut dire, qui met en scène deux hommes qui vont réussir à a amasser un joli magot en fabriquant des beignets et en les vendant aux pionniers du coin qui sont prêts à mettre le prix pour déguster ces pâtisseries au goût unique. Seul problème, le lait utilisé pour leur fabrication est volé chaque nuit dans la propriété d’un notable, seule homme des environs à posséder une vache.

    À partir d’une trame scénaristique on ne peut plus minimaliste, la réalisatrice américaine construit un récit pas banal, où il ne se passe pas grand-chose. L’intérêt du film serait plutôt à aller chercher dans la dimension ethnologique du film, dans les personnages, les décors, les costumes, dans la manière extrêmement précises avec laquelle Kelly Reichardt construit un univers est très réaliste, où, comme dans le film Onada, on plonge tout doucement, scène après scènes, pour se retrouver nous-mêmes immergés dans cette époque plein de rudesse, celle des pionniers du XIXe siècle.
    Petit à petit alors, on se prend d’affection pour ces deux personnages si dissemblables mais embarqués dans une même quête de réussite, faisant des rêves de commerce prospère du côté de la Californie.

    First Cow est western contemplatif sont grands enjeux dramatiques, même si les choses s’accélèrent un peu dans la seconde partie du film, et duquel on ressort presque ému par son final mais aussi et surtout par cet étrange et saisissant voyage dans le passé de l’Amérique.

    https://www.hop-blog.fr/first-cow-le-western-naturaliste-de-kelly-reichardt/
    Mauro R
    Mauro R

    4 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 décembre 2021
    Film mélancolique et prenant, crédible, il nous plonge parfaitement dans la dureté de la vie de ces premiers anglais qui ont débarqué dans cette région de l Amérique du Nord. Seul bémol l image n'est pas en 16 :9.
    Chamar
    Chamar

    25 abonnés 47 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mai 2022
    Voilà bien le mystère du cinéma. On ne sait pas par où ça passe. Tout est sur le fil et pourrait paraître comme autant de coquetteries déjà-vues de cinéma indépendant : cadre 1,37, rythme ralenti, dialogue minimal, reconstitution historique vériste et plongée dans la gadoue... Mais dès les premiers plans on est embarqué dans une histoire qui ne nous lâchera plus jusqu'à sa bouleversante résolution. A l'instar des gâteaux que confectionne Cookie, le film semble fait d'ingrédients simples et se révéler grâce au lait de la "première vache" du cinéma - celle de la fable, celle de l'émerveillement, celle de la captation sensible des êtres et des émotions indicibles qui les traversent.
    Hervé L
    Hervé L

    72 abonnés 633 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 décembre 2021
    Un très bon film un western doux poétique et sans violence qui dévoile une face cachée mais très intéressante de la vie à la frontière oin des poncifs hollywoodiens
    TangoCritiqueTrop
    TangoCritiqueTrop

    5 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2021
    Kelly Reichardt présente, avec First Cow, sous forme de Western moderne, des territoires vierges de l’Amérique, où un cuisinier, dans une logique de survie, fait équipe avec un immigrant chinois. Ensemble, ils établissent un commerce de gâteaux, dont la recette est à base de lait, provenant de la première vache arrivée sur le territoire. Mais cette dernière ne leur appartient pas, les obligeant à subtiliser la traite durant la nuit, ce qui va évidemment leur causer des problèmes.

    L’élément principal du film, selon moi, est son calme. Alors qu’en parlant de western, on s’attend à beaucoup d’actions, ici, c’est un film sans fureur, sans bruit. Dans First Cow, on préfère observer une traite nocturne de vache plutôt qu’une tuerie avec plein de sang à l’écran. Et d’une certaine manière ça fait un bien fou à regarder.

    La réalisatrice travaille également en profondeur les caractères des personnages principaux avec un montage très lent laissant toute la place nécessaire aux émotions. Sans intrigue très poussée, Kelly Reichardt arrive à installer une ambiance qui fait vraiment plaisir à voir.
    De plus, ce film est parvenu à me donner le sentiment d’une immersion totale dans un passé réel et non fantasmé grâce à sa belle photographie.

    Tout ça fait de First Cow un très bon film, fin à mes yeux et très poétique. 8/10
    Kethuwan
    Kethuwan

    17 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 décembre 2021
    First Cow est une petite pépite de scénario : Du western culinaire, voilà qui est original et rafraîchissant !

    En réalité, il s'agit plutôt d'un "anti-western" : S'il se passe pendant la conquête de l'ouest, parmi les trappeurs, la plupart des codes du western sont inversés :
    Peu de paysages immenses, grandioses et désertiques, les décors sont plutôt les belles mais denses et sombres forêts de l'Oregon. Le cadrage est d'ailleurs très centré sur les acteurs (avec un format d'image 4:3), et les rares plans larges sont souvent filmés en caméra fixe.

    Pas vraiment non plus de scènes "d'action", ou si peu, le réalisateur préfère s'intéresser à la vie quotidienne des personnages : La recherche de nourriture, la traite d'une vache, la marche en forêt... Même les scènes de poursuite sont filmées "calmement", la caméra s'attarde plus sur les moments de cache ou de repos des chassés que sur la course.

    Les acteurs sont bons dans leurs rôles, mais souvent peu causants, un peu taciturnes, mais malgré tout attachants : On a envie de voir les héros progresser et réussir dans leur aventure un peu insensées, de les voir atteindre leurs rêves... Et voir Toby Jones dans une production aussi confidentielle est assez appréciable, d'autant plus que son rôle lui va à merveille.

    Ce que je reprocherais au film est justement de vouloir trop prendre son temps : on finit par trouver le temps long pendant certaines scènes, et l'accumulation de ces scènes peut créer un peu d'ennui chez le spectateur (du moins, ça a été le cas chez moi). On pourrait également se dispenser de la scène d'introduction, ou tout du moins l'avoir sous une autre forme.

    Mais ça reste pour autant un bon film que j'ai apprécié voir : L'histoire est prenante et inattendue, on s'attache aux personnages, on a le temps d'apprécier les décors de l'Oregon "profond"... Si le film avait duré une quinzaine de minutes de moins, il aurait pu être un vrai coup de cœur pour moi !
    ffred
    ffred

    1 692 abonnés 4 014 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 décembre 2021
    Filmographie singulière pour la réalisatrice Kelly Reichardt, des thèmes et époques différents à chaque fois, mais avec toujours un côté nature et écolo. Après La dernière piste elle revient au western. Et avec bonheur. Une mise en scène épurée et minimaliste pour un scénario prenant, une histoire singulière au temps du far west. Les images sont splendides, l’interprétation de haute volée. Tous les acteurs, inconnus pour moi (à part Toby Jones), sont formidables. Bref, tout est réussi ici. Le rythme est lent mais on ne s’ennuie pas une seule seconde. Je ne suis pas fan à la base des westerns mais il faut dire qu’avec des réalisatrices telles que Reichardt et Campion qui renouvellent complètement le genre, il y a de quoi se laisser séduire. Voilà sans doute le meilleur film de son auteure. Aussi contemplatif que touchant et tragique, une belle histoire d’amitié dans une période et une région pourtant peu propice à la chose. Magnifique, fort, émouvant. Une excellente surprise.
    Cinememories
    Cinememories

    481 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 décembre 2021
    Si l’on parle beaucoup de Chloé Zhao pour regard incisif des boyaux d’une Amérique désertée et déprimée, cette dernière est encore dans une phase d’élan. Kelly Reichardt est l’une de ces cinéastes du cinéma indépendant qui a eu le temps de grandir et de mûrir aux côtés des spectres de sa nation et des squelettes de son histoire. De « River of grass » à aujourd’hui, elle semble enfin évadée de sa Floride natale pour s’autoriser à explorer de nouvelles contrées, cette fois-ci à la lisière de l’Oregon. Situé dans les années 1820, le récit nous embarque dans une quête de fortune, de paix et saveurs. C’est dans une maîtrise alléchante que le format 4:3 brosse le tableau d’arbres, de ruisseaux et de terres, toutes aussi fertiles qu’hostiles. Les détails y sont méticuleux et d’une douceur qui couve ce fabuleux conte, au nom de l’amitié.

    La conquête de l’Ouest ne diffère pas des portraits que l’on s’est faits, avec de multiples échappées en zones arides. Mais en remontant le fleuve Colombia, on y découvre un pont spirituel avec le passé, comme si l’on avait aspiré toute l’humidité pour la rendre à une nature croissante et naissante. Les petits groupes de pionniers avancent et convergent ainsi vers l’inconnu, comme on envoie les vaches en première ligne, afin de tâter le terrain et de rendre leur sacrifice bénéfique. Toute l’intrigue porte cette notion de liberté, mais biaisée par les prémices du capitalisme. Sans gouvernement, sans lois communes, un ancien pâtissier, Cookie (John Magaro), se reconnecte avec la nature et avec l’espoir de renaître à nouveau à l’aide de sa bienveillance. Très vite associé au chinois King-Lu (Orion Lee) en fuite, ils montent un business tout aussi délicieux qu’ambitieux.

    En tirant illégalement le lait qui fera leur fortune, Reichardt nous raconte cette lutte de classe sociale, avec tendresse bouleversante. C’est dans les détails qu’elle gagne à nous convaincre et à nous séduire. Les gestes du quotient nous ramènent au confort que recherche le duo, de la simple cueillette au passage du balai. C’est un océan de possibilités qui s’offrent à eux et ils choisissent de détourner les biens du notable du coin, pour alimenter ce sentiment qui lie chaque colon à leur dernier voyage. Cela passe par des décisions douteuses, qui se fracassent déjà, rien de d’en évoquer les risques, mais Cookie et King-Lu n’ont rien de si précieux à perdre. Être conscient du temps est un luxe et le seul labeur qui les pousse à faire fortune se trouve dans ce lait, ce rapport à la nature et ce rapport moral à l’humanité. Pendant que d’autres se laissent emporter par la violence, par manque de soins, de repère et d’affection, il y a ceux qui pense à surveiller le berceau, jusqu’à ce qu’il fasse nuit.

    « First Cow » est un conte habile et majestueux, qui ne revendique pas uniquement le portrait d’une masculinité déviante. C’est un western rustique, qui prend le temps d’explorer les limites de la conquête, sans oublier la noblesse de ses vertus. Chaque plan fixe évoque une nouvelle rencontre, tout mouvement est une découverte et toute création devient unique. Un beignet, c’est un plaisir sucré, mais il s’agit également de l’aboutissement d’une recette qu’il convient de revisiter. La réalisatrice ne manque pas de le souligner, d’un amour flagrant pour ses personnages et ce nouvel univers, qui a tout pour émouvoir.
    Juju57
    Juju57

    2 abonnés 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 décembre 2021
    J'ai vu First cow au festival du cinéma américain de Deauville en septembre 2021 lors de sa présentation. Comment ne pas être envouté par l'univers de la cinéaste? A partir d'une base de western, elle décale complètement le spectateur en l'emportant dans une histoire ou le partage et l'amitié complice domine. Le rythme (qui a posé de nombreux problèmes aux spectateurs les moins endurant) est d'une douceur enveloppante et nécéssaire car il permet de rendre perceptible les petits détails et faire de ce film une perle de cinéma.
    Jipéhel
    Jipéhel

    39 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2021
    Western contemplatif

    Kelly Reichardt est la réalisatrice plus qu’inspirée de La Dernière piste – déjà un western très atypique – et de Certaine Femmes. Retour au XIXème siècle avec ces 122 minutes – peut-être un peu trop longues – dans l’Oregon des toutes petites gens qui tentent de survivre. Cookie Figowitz, un humble cuisinier, se lie d’amitié avec King-Lu, un immigrant d’origine chinoise. Rêvant tous deux d’une vie meilleure, ils montent un modeste commerce de beignets qui ne tarde pas à faire fureur auprès des pionniers de l’Ouest, en proie au mal du pays. Le succès de leur recette tient à un ingrédient secret : le lait qu’ils tirent clandestinement chaque nuit de la première vache introduite en Amérique, propriété exclusive d’un notable des environs. Basé sur des récits transmis de génération en génération, le film déroule une trame poétique et tout en lenteur en se concentrant sur les petits riens qui composent le quotidien d’une vie semi-sauvage. Cette cinéaste nous propose à chaque fois une sorte d’OVNI cinématographique, lointain jusqu’à l’insaisissable. Mais ça fonctionne.
    Cette réalisatrice a incontestablement un style visuel bien à elle. A commencer par la palette de couleurs, toute en bleus et verts sombres et des touches de lumière ocre, l’ensemble étant comme flouté ou délavé en permanence, dans un format 4/3, loin des larges focales du western traditionnel. On peut être irrité par ce parti pris, mais ça diffuse un charme fou. Bien sûr, comme à son habitude, le rythme est très lent, flirtant parfois même avec l’immobilisme. On semble perdu dans les années 1820, au début du commerce du castor, dans le Lower Columbia : un endroit où la rivière Willamette se jette dans le fleuve Columbia à proximité du Portland actuel, une région habitée depuis au moins 12 000 ans. On est loin du divertissement, mais reste le portrait picaresque et savoureux de deux nigauds qui se croient malins. Kelly Reichardt adore les histoires de perdants attachants, et le prouve une fois de plus. Et cette fois on remonte aux origines des mythes américains sans pour autant succomber aux clichés habituels. Du grand art.
    Le duo improbable formé par John Magaro – acteur de séries et de théâtre - et Orion Lee – un originaire de Hong-Kong qui n’était jusqu’alors apparu que dans des très petits rôles au cinéma - est assez inattendu mais fonctionne à merveille. Ils nous font parfaitement partager l’amitié particulière de ces deux paumés et parviennent à nous faire éprouver physiquement le quotidien de leurs personnages. On trouve aussi à l’affiche les vieux routiers de Toby Jones et Ewen Bremner. Un des plus beaux films indépendants américains
    AZZZO
    AZZZO

    301 abonnés 810 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 janvier 2022
    Le western est un genre qui a tellement servi à mythifier la conquête de l'Ouest que peu de réalisateurs osent désormais s'y frotter. A l'instar de Tommy Lee Jones ou Paul Greengrass, Kelly Reichardt prend le contrepied des films d'après-guerre en montrant le vrai far-west, celui de la précarité et de la violence permanentes. Derrière cette histoire de vache et de petit business de cookies, il y a l'esprit capitaliste qui anime cette terre vierge dès les premiers instant, mais il y a aussi le rappel de la précarité, du froid, de la faim, du besoin de gagner chaque jour sa survie. Un rappel qui, sans être explicite, est salutaire à l'heure où certains regrette un passé qui n'a jamais existé et une nature qui n'a jamais été douce pour l'homme. Le choix de lancer le film par un long plan-séquence où un porte-conteneur traverse lentement l'écran n'est pas un hasard. Ce porte-conteneur transporte le confort qui nous a fait oublier les rigueurs de notre passé. C'est un film intelligent qui nous invite à abandonner nos représentations. Kelly Reichardt sait donner du temps à son film. Elle évite les scènes explicite en racontant sans montrer, comme cette fin attendue mais qu'elle n'a pas besoin de filmer. Magistral.
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