C'est un film très lent, et paradoxalement très rapide. Il conte l'histoire de deux compères dans un laps de temps très court. L'histoire est intéressante, et parle de la prospérité économique des deux héros. Mais l'histoire n'est pas le point fort du film, elle juste banale sans vraiment de péripéties.
Les acteurs sont convaincants, (difficile avec un scénario pareil de rendre les personnages mémorables) la musique est peu présente mais le thème principal est sympa.
Le réel atout de First Cow, c'est la caméra et l'image. L'histoire est développé tout en douceur. Celle-ci m'a personnellement un peu assommé de fatigue au début, mais il ne faut pas croire que tous le film est ainsi. La caméra est lente, quasi que des plans fixes (les mouvements de caméra se comptent pratiquement sur les doigts de la main), la photo est simple mais magnifique de simplicité. La colorimétrie fade, nous plonge efficacement dans la nature sombre et vierge de l'époque.
Le film traite également, sans détail de la colonisation de l'Amérique du Nord par les colons et leurs cohabitations avec les populations locales. Nous pouvons également noté que First Cow met en évidence les rapports de classe : bourgeois/petit colons pauvres.
Le sort réservé au 2 voleurs est démesuré par rapport à leurs actes. Mais profitant de son monopole, le bourgeois est le seul maitre de la région, un dieu décidant de vie ou de mort sur ses sujets. Quelle ironie, qu'il ne propose pas aux voleurs de devenir ses cuisiniers, même en tant que punitions !?
First Cow, peut être lu de bien des manières, et un second visionnage pourrait même s'avérer intéressant.
Il s'adresse aux spectateurs préférant un cinéma plus doux, sans violence, et sans prise de tête.
J'aimerai aussi détaillé la fin de génie de la réalisatrice :
L'ultime plan n'aurait pas la même puissance émotionnelle sans le premier plan du film. En le voyant, je me suis demandé si je ne m'était pas trompé de salle, mais non. Pour moi, cette émotion tragique est aussi puissante grâce à plusieurs points. Tout d'abord, il n'y a aucune scène provoquant une émotion pareil dans le reste du film. Ensuite, l'écho que se font les deux plans, ne laissent aucun doute sur leurs rapports entre eux ou non. En troisième, le fait que la réalisatrice nous montre qu'ils sont suivit par un chasseur, permet d'expliquer leurs morts. Mais l'élément qui transmet le plus d'émotions est le suivant : le fait que King pense s'en sortir, lorsqu'il dit qu'il repartirons bientôt après juste une sieste. Seul eux, croit en leurs non mort, en ce lieu. Mais le chasseur, le plan d'introduction, laisse suggérer le pire pour nos deux pauvres cuisiniers.
Mais pourquoi la réalisatrice a-t-elle laissé une fin ouverte ? Peut-être que nos deux compères s'en sont sortit ? Mais cette fin ouverte, c'est la goutte de trop de l'émotion. Elle permet aux spectateurs d'imaginer eux-mêmes la terrible fin du film. Les indices suggérant leurs morts ne laisse en fait aucun doute sur la tragédie. Elle qui était pourtant annoncée dès le début, mais qui laisse le spectateur dans une ultime et puissante émotion fatale.
Ce film est pour moi un chef d'œuvre. Personnellement, je trouve que plus de musique aurait rendu celui-ci encore plus réussi.
Allez-y, vous ne serez pas déçu.