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Pascale D.
3 abonnés
7 critiques
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2,0
Publiée le 21 octobre 2021
Difficile de donner un avis pertinent quand on a craqué avant la fin. Ou est-ce justement ce qu'il y a de pertinent. C'est tellement lent, sans intérêt, décalé sans être intéressant. Nous sommes visiblement passés à côté mais il n'était pas possible de tenir une minute de plus..
Les critiques dithyrambiques m'incitaient à croire à un bon moment de cinéma. Si l'écriture et la mise en scène ne souffrent d'aucun reproche, cette mise en scène minimaliste, poétique, a été pour le béotien du genre que je suis un puissant refouloir à émotions. Impossible d'accrocher un seul instant. Certainement un événement manqué.
En 2019, la réalisatrice américaine Kelly Reichardt propose un western épuré dans lequel la lenteur du propos engourdit totalement les émotions. D’autant plus que le scénario repose sur une intrigue pouvant contenir sur un timbre-poste. Malgré tout, le caractère naturaliste et poétique du récit finit par rendre attachant le quotidien de ces deux faux héros. En effet, dans l’univers sombre et sauvage de l’Oregon du début du XIXème siècle, la survie de nos aventuriers ne repose pas sur le maniement des pistolets mais sur la création d’un petit commerce de pâtisseries. On a vraiment le droit à la description du rêve américain dans son opportunisme le plus minimaliste. Bref, une vision originale de la conquête de l’Ouest.
First Cow a tout pour être un bon film. Les décors, les costumes, l'ambiance, et surtout la photographie, tout est parfaitement maîtriser. Malheureusement rien n'est développé dans ce cadre pourtant plus que propice. Le scénario est aberrant et se permet d'énormes facilités pour n'aboutir à rien. Le bon jeu d'acteur ne peut rien rattraper. La narration n'apporte rien ce qui fait du film une peinture de 2h, certes belle, mais qui ne raconte malheureusement rien et ne surprend jamais. Une déception.
Je ne m'étais pas autant ennuyé depuis longtemps. Quelle lenteur ! Des gens se sont endormis dans la salle. On le sent venir dès le début avec ce plan inutile et interminable de péniche qui passe et qui m'a rappelé le début de la parodie de Star Wars par Mel Brooks, avec ce vaisseau spatial géant qui n'en finit pas de défiler. C'est comme si on avait étiré un court métrage de 15 mn sur un format long métrage sans ajouter aucun événement majeur ni aucun dialogue et qu'on avait fait du remplissage avec des scènes de cueillette de champignons, de promenade en pleine nature et de découpe de bois avec quelques notes de banjo pour faire poétique. Le film a certes des qualités visuelles, une certaine atmosphère, et cela change des westerns habituels de se retrouver parmi ces trappeurs bizarres dans la forêt, à la limite de la subsistance, mais le spectateur aussi aimerait bien avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Sans compter que le comportement des personnages est parfois à la limite de l'incompréhensible. Dans le même genre (western atypique, contemplatif et poétique), La Ballade de Buster Scruggs est beaucoup plus riche et mieux réalisé.
Très vite on s'aperçoit surtout que la réalisatrice semble vouloir étirer son film au maximum, la lenteur contemplative de "La Dernière Piste" est ici poussé encore plus loin. Le début est long, peu intéressant, l'ennui pointe son nez jusqu'à ce que les beignets fassent leur apparition. Enfin un petit rebondissement, enfin un fait, enfin un enjeu. Le beignet comme source de liberté, de douceur et de voyage dans le dur labeur des colons où on s'amuse que personne ne s'interroge sur l'origine de la recette, que personne ne s'interroge sur le lait nécessaire à la recette. C'est là l'idée de génie du scénario. Malheureusement, on s'aperçoit que l'histoire n'avait nul besoin d'une durée de 2h de film. Finalement un moyen métrage aurait suffit. Kelly Reichardt impose un style plutôt envoûtant mais force le trait d'une langueur monotone sur une histoire qui manque de densité. Dommage... Site : Selenie
A peu de jours d’écart je découvre Old Joy et First Cow et leurs thèmes communs : l’amitié et le rapport à la nature. Et je trouve passionnant qu’en 2021 on puisse voir un Dune un James Bond mais aussi un Onoda et un First Cow. Ces deux films qui semblent au fond anachroniques disent beaucoup de notre besoin de retourner à l’essentiel, à l’épure, de vivre un temps long fait de petites choses et de silence. La mise en scène de First Cow est tout aussi époustouflante que celle d’Onoda avec également une superbe photo. Et l’amitié est chez Kelly Reichardt comme elle est dans la vie : discrète fidèle légère.
“First Cow” est un western américain réalisé par Kelly Reichardt. L’histoire dépeint l’amitié de l’américain Cookie, un cuisinier débrouillard et King-Lu, un Chinois en quête de fortune. Les deux hommes vont accumuler une grosse somme d’argent en vendant des gâteaux confectionnés avec le lait de la première vache du territoire, qu’ils vont traire clandestinement. La réalisatrice indépendante revisite le genre en lui apportant une mélancolie poétique où le bruit des branches la nuit prime sur le vacarme des combats à cheval du XIXème siècle. Dans une photographie remarquable, Reichardt pose longuement sa caméra sur des plans fixes et minimalistes et décrit subtilement les prémices du capitalisme. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Après le magnifique "Certaines femmes", Kelly Reichardt signe un western minimaliste sur une amitié brève entre un cuisinier discret et un immigrant chinois en fuite. C'est donc une petite histoire qui nous est racontée, comportant des personnages souvent invisibles dans un western traditionnel ou relégués à des rôles secondaires. La beauté immédiate qui s'impose est donc de rendre hommage à ces personnages qui d'ordinaire restent hors-champ ; il ne s'agit pas pour autant d'en faire ici des héros, mais des hommes humbles qui essayent de vivre dans une société qui change sous leurs yeux. Cookie Figowitz et King Lu n'aiment pas se mettre en avant, pas simplement parce qu'ils ne le peuvent pas, mais parce que c'est aussi dans leur tempérament. Ce sont des hommes de l'ombre – c'est d'ailleurs de nuit et clandestinement que la vache est traite – qui espèrent la lumière (monter un commerce en Californie) mais qui élaborent leur plan secrètement. Dès que ceux-ci sont visibles par la communauté – quand ils vendent leur produit au marché –, ils se mettent automatiquement en danger, car il n'est pas difficile de savoir d'où provient le lait qui compose en partie leurs biscuits. Lors de ces scènes de vente au marché se révèle toute l'ambivalence du film : en même temps que les personnages de Cookie et King sont animés par un rapport paisible à la nature – les divers plans sur les animaux témoignent de cette harmonie –, ils entrent dans une logique commerciale féroce où l'ambition économique va de pair avec la méchanceté et la bêtise des propriétaires et autres entrepreneurs. Sans forcément dire qu'ils sont pervertis par ce système, qui vient s'imposer sur un territoire vierge, entièrement naturel, Cookie et King vont finir par être menacés parce qu'ils auront côtoyé ces hommes de pouvoir, avides et destructeurs. Tout l'intérêt de ce très beau film réside ainsi en la capacité à inscrire dans un rythme apaisant et flottant, d'un côté une amitié simple et touchante et de l'autre des rapports humains et marchands d'une grande violence.
Kelly Reichardt restera un mystère pour moi! Je ne comprends pas l'enthousiasme que suscitent systématiquement ses films, que je trouve d'une mollesse repoussante! C'est certainement son refus total du cinéma comme divertissement qui me dérange le plus et son acharnement à faire de chaque scène un moment pénible pour le spectateur! Reichardt est une pénitence! Ici elle fait évidemment le choix de laisser l'Histoire hors-champ, pour se concentrer sur le parcours de deux marginaux qui vont illustrer les balbutiements d'un capitalisme naissant. Ce parcours sera, bien entendu, le plus minimaliste possible, naturaliste même, fera preuve de la plus grande économie d'effets, de mots, de plans, de style, d'émotion, de sens... Au fond, Reichardt ne veut pas faire du cinéma! Je suis d'avis qu'elle ne devrait plus se forcer!
Voilà bien le mystère du cinéma. On ne sait pas par où ça passe. Tout est sur le fil et pourrait paraître comme autant de coquetteries déjà-vues de cinéma indépendant : cadre 1,37, rythme ralenti, dialogue minimal, reconstitution historique vériste et plongée dans la gadoue... Mais dès les premiers plans on est embarqué dans une histoire qui ne nous lâchera plus jusqu'à sa bouleversante résolution. A l'instar des gâteaux que confectionne Cookie, le film semble fait d'ingrédients simples et se révéler grâce au lait de la "première vache" du cinéma - celle de la fable, celle de l'émerveillement, celle de la captation sensible des êtres et des émotions indicibles qui les traversent.
Dans les montagnes de l’Oregon, au début du dix-neuvième siècle, le destin de deux chercheurs d’or va se croiser. Cookie Figowitz est cuisinier. King Lu est un immigré chinois en rupture de ban, pourchassé par des mercenaires. Les deux hommes vont voler le lait de la vache d’un riche propriétaire terrien (Toby Jones) pour fabriquer des pâtisseries que la petite colonie s’arrachera bientôt.
Kelly Reichardt est la grande papesse du cinéma indépendant américain. Depuis son premier film, "River of Grass", tourné en 1994, elle déploie une œuvre aussi originale que minimaliste. La plupart de ses films se déroulent dans les espaces immenses du Nord-Est américain, l’Oregon ("Old Joy", "Wendy & Lucy", "La Dernière Piste", "Night Moves") ou le Montana ("Certaines femmes"). La plupart sont contemporains. Mais "First Cow" est son deuxième western après "La Dernière Piste" en 2010.
Western n’est peut-être pas la qualification la mieux appropriée. Car "First Cow" ne reproduit aucun des stéréotypes du genre. Amateurs ou amatrices de duels au soleil, de poursuites en diligence, de shérifs à la détente agile et de tenancières de saloons à la jarretière audacieuse, passez votre chemin ! Rien de tel dans "First Cow" dont les héros ont l’épaisseur de seconds rôles et dont l’intrigue se réduit à presque rien.
Deux types de réactions, aussi dissemblables que possibles, peuvent naître de ce spectacle. Et je dois reconnaître qu’il s’en est fallu de peu que je bascule de l’une à l’autre – comme en témoignent les commentaires tour à tour élogieux ou plus mitigés qu’ont suscités les précédents films de Kelly Reichardt. Le premier serait de dénoncer l’ennui que suscite ce film de plus de deux heures, sans rythme, frisant l’insignifiance. Le second, au contraire, serait de s’extasier de ces « petits riens » terriblement réalistes qui sont l’étoffe dont étaient faites les rudes vies de ces premiers colons et de se laisser émouvoir par le mélo pudique que la première image du film et sa toute dernière font naître.