La suite tant attendue de Gladiator peine inévitablement à échapper à la comparaison avec son prédécesseur. Cependant, si l’on accepte les ressorts narratifs choisis par cette nouvelle intrigue – notamment la révélation que Lucius est en réalité le fils caché de Maximus, un élément surprenant en rapport à l’amour que Maximus porte à sa famille dans le premier volet – le film parvient à proposer une continuité qui tient globalement la route. L’univers visuel est soigneusement respecté, plongeant de nouveau le spectateur dans la Rome antique avec le même soin du détail qui avait marqué le premier volet.
La première heure, qui reprend beaucoup de codes et de scènes en miroir du *Gladiator* originel, laisse craindre une simple redite. On sent tout le poids du premier opus à travers la nécessité de nous remontrer certains passages en flashback. Toutefois, dès que cette mise en place est achevée, le film s’affirme et prend sa propre direction, ce qui donne un second souffle appréciable à la saga.
Côté interprétation, si Denzel Washington éclipse littéralement la scène avec une prestation impeccable, on ne peut pas en dire autant de Connie Nielsen, reprenant son rôle iconique, qui semble parfois en décalage, avec des scènes où l’émotion peine à se transmettre, comme si le poids des années l’éloignait de son personnage. Pedro Pascal, pourtant reconnu pour son magnétisme, manque ici de la puissance que l’on attendait, et Paul Mescal en Lucius souffre d’un léger déficit de profondeur par rapport à l’intensité brute d’un Russell Crowe, mais il fait le job.
Les rôles des frères empereurs, interprétés par Fred Hechinger et Joseph Quinn, méritent d’être salués également. Leur duo ajoute une touche intrigante et un brin de folie à la trame, même si certaines scènes semblent un peu surfaites. Heureusement, les effets spéciaux, qui avaient inquiété certains fans – comme la scène des requins dans le Colisée montrée dans les bandes-annonces – sont utilisés de manière anecdotique et ne viennent pas non plus perturber le réalisme du film.
En somme, le film tente d’infuser une énergie nouvelle tout en restant fidèle à la base établie par son prédécesseur. Bien que le pari soit partiellement réussi, l’émotion n’atteint pas tout à fait les sommets du premier opus, malgré un ensemble de bonne facture. Si j’avais attribué un solide 4/5 à *Gladiator*, cette suite mérite pour moi un 3,5/5: une bonne réussite, mais qui manque de la puissance émotionnelle de l’original.
En conclusion, *Gladiator 2* se tient honorablement mais reste dans l'ombre de son aîné, offrant une expérience cinématographique satisfaisante mais moins percutante.