Ce ne sont pas les eaux qui sont très troubles. Ce sont surtout les esprits des scénaristes, et les rouages de financement du film. S'ils semblent savoir de quoi ils parlent durant les 20 premières minutes, très vite après, les concepteurs de l'intrigue dérapent en accumulant des incongruités, qui, comme des feuilles mortes, vont se ramasser à la pelle. Déjà, imaginer des bathyscaphes habités, descendre à 8000 m de profondeur, c'est limite, mais montrer le dénommé Statham en sortir, et nager quelques mètres sans scaphandre, c'est juste gênant... Et tout est à l'avenant. Le Meg, qui rappelons-le, est un poisson, pas un mammifère, nous est déclaré enceint?!?! Bref, tout cela est d'autant plus pénible, que Statham et Jing Wu semblent rivaliser de médiocrité. S'ils font bonne figure dans les scènes d'action, dans les phases de compositions, ils sont juste pitoyables. D'autant que les gags choisis par Ben Weatley, le réalisateur, tombent souvent à plat. Les gestuelles paternalistes, qu'il conseille à ses acteurs, vis-à-vis de la jeune Shuya Sophia Cai, sonnent toujours faux. De nombreux gags, sont d'ailleurs des resucées de "Jaws" et de ses avatars. La cerise sur le gâteau, reste la pesante propagande pro-chinoise, dont le film se fait le porte-voix. Car "Meg 2", est en fait, un bel exemple de la magnitude du soft power chinois. Rappelons que la Warner s'est alliée en 2015 au géant CMC. Cette alliance avec le fonds d'investissement chinois a permis de créer Flag Entertainment dont la fonction première est de créer des Blockbusters en chine et dans le monde. Il est bien évident que cette alliance très fructueuse pour la Warner, ne va pas sans contrepartie. Les nombreuses scènes, en chinois, le discours du chef d'entreprise incarné par Jing Wu, en ouverture, et ses multiples répliques montrant son activisme entrepreneurial, alliant écologie et technologie avant-gardiste, sont autant de messages à peine subliminaux de la propagande mondiale effrénée, à laquelle se livre le gouvernement de Xi Jinping, depuis une dizaine d'années. Weatley qui nous avait déjà matraqués de "High Rise", et de "Kill List", ne fait, ici, pas mieux, même avec un surplus de capitaux chinois.