Avis sur Fahavalo, Madagascar 1947

Fahavalo inscrit l’Histoire dans le présent. C’est ainsi le Madagascar des villages d’aujourd’hui que l’on voit à l’écran, imbriqué dans les documents d’époque et les témoignages entretenant cette mémoire. Il s’agit alors de conjurer le silence et l’oubli, mais aussi d’inverser le regard des livres scolaires révisionnistes concoctés par les Français, en adoptant le point de vue des rebelles Fahavalo. Nous suivons le chemin de fer qui permit la propagation de la révolte. Les archives restaurent le passé tandis que la caméra révèle le présent et les deux se répondent par la magie du montage documentaire lorsqu’il fait sens : tout ici est pensé pour résonner d’un plan à l’autre. (...) La répression enterre la résistance sur la durée. Pourtant, celle-ci est bien là, dans les mots, dans les attitudes, dans les regards. L'émouvante musique du regretté Régis Gizavo renforce cette détermination encore palpable. L’accordéon et la guitare participent de la vitalité de ce film magnifique, à voir absolument.

Tres bon film. La voix émouvante et magique! des survivants d'un massacre oublié(encore un!) mené par l'armée coloniale française au Madagascar en 1947. A voir absolument !

Très beau documentaire je recommande a tous !!
On en apprend beaucoup sur un sujet méconnu de beaucoup.

Excellent documentaire et surtout nécessaire, sur l'histoire des révoltes de 1947 dans les différentes provinces de Madagascar, dans la continuité de la 2nde Guerre Mondiale et la fausse promesse de DeGaulle. Des images d'archives d'époque et exhumées qui montrent le travail d'orfèvre ainsi que l'implication de l'équipe du film. Conseil : Allez le voir.

J'ai adoré... Je l'ai vu plusieurs fois, et chaque fois je decouvrais de nouvelles choses. J'aime beaucoup ce choix, cette urgence de la réalisatrice d'être allée chercher et interroger ces derniers témoins et de faire entendre leur voix au monde. Des personnes ordinaires et non pas des historiens ni des universitaires ni des militaires ni des politiciens. La structure du film avec l'alternance de documents d'archives et cette transmission vivante, orale oblige à une gymnastique mentale adoucie par la musique magnifique de Régis Regis Gizavo. J'ai trouvé très courageux de montrer que des gens comme toi et moi, ont choisi, ou non, ont été ou non du bon côté, une belle leçon d'humanité et de retour sur soi qui à mon avis nous manquait beaucoup à nous Malgaches. Retour sur soi sur de multiples aspects de notre histoire, de notre culture, et bien sûr en lien avec l'histoire coloniale et la mondialité d'aujourd'hui. J'aime que ce film n'ait pas été construit par Marie Clémence Andriamonta Paes de manière linéaire, car il parle de choses difficiles, sensibles, qu'on ne peut pas réduire en une équation. La pensée philosophique, et malgache est semblable. En bonne Malgache j'ai particulièrement été sensible au fait qu'il commence par un tso-drano, et cela me séduit beaucoup qu'un tel rituel, si spécifique, si authentique soit partagé à une telle échelle. Chamoiseau parlait "d'ethnologues de nous-mêmes", voilà ce que signifie ce film pour moi, c'est un parti pris à la fois social, intellectuel et artistique. Parce que c'est une réussite artistique, riche, rigoureuse. Comme tu le vois, je suis fan, et je pourrais en parler longtemps encore, mais ce n'est pas tellement pratique sur un téléphone. La voix de ces témoins, avec leur extrême fragilité, m'a profondément touchée et me poursuivra longtemps.

Un film qui remet en perspective l'impact de cette année 1947 sur toutes les générations. Il me reste à transmettre et à être un passeur d'histoire et de culture.

Le film n'a pas la prétention de parler de façon exhaustive et totalement objective de cette période, mais juste de montrer le souvenir qu'en ont les Malgaches qui l'ont vécue, sans pathos ni concession.
De belles personnes, de belles images, de beaux portraits qui m'ont rappelé toute la beauté et la gentillesse que j'avais connues dans ce pays.
Merci pour ce très bon moment !