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Kurosawa
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3,0
Publiée le 11 octobre 2019
Cette deuxième partie du film-fleuve de Mariano Llinàs comporte un seul épisode, long d'un peu plus de trois heures. Il s'agit d'une histoire d'espionnage dont le récit-cadre se déroule dans les années 80 en Amérique du sud et les flashbacks un peu partout dans le monde. Ces retours en arrière participent à la structure alambiquée du film et tendent moins à expliquer les causes de la situation présente qu'à réaliser le portrait de ces actrices qui endossent cette fois le rôle d'espionnes complices mais se préparant à une mort que l'on ne verra pas – l'issue n'est encore une fois pas filmée. Si Llinàs regorge d'idées visuelles ludiques qui assimilent une connaissance de l'histoire du genre auquel il se frotte, sa mise en scène perd en efficacité en ce qu'elle bute sur une structure narrative très complexe qui perd le spectateur plus qu'elle ne l'envoûte. Il va sans dire que le projet d'écriture est d'une ambition folle et que certaines scènes resteront mais la difficulté d'être constamment impliqué par le récit nous pousse à davantage analyser les coutures de la fabrication, à examiner les réflexes stylistiques flagrants et trop nombreux sur une durée exagérée. Autant les deux premiers épisodes étaient similaires à une tornade dont le sens était imprévisible, autant cette incursion dans l'espionnage est moins mystérieuse et plus mécanique, ce malgré des personnages excentriques, opaques, et une belle utilisation de la voix-off en ce qu'elle peut être tour à tour mentale et objective. La folle densité narrative ici à l'oeuvre produit par instants du vertige – c'est aussi le sens de la surprise du cinéaste qui le permet –, mais procure aussi un certain harassement qui nous sort du film dans ses passages les plus descriptifs. Toujours aussi singulier mais pourtant moins inspiré.
Tout aussi jubilatoire que la partie 1. Un humour en même temps qu'une profondeur époustouflants. D'une inventivité inouïe. Nous sommes constamment pris par surprise. L'effort qui nous est demandé est d'accepter de prendre le temps de prendre le temps, de prendre... Au suivant, vite... Oups, pardon... patience et à la semaine prochaine !