Je suis un peu mitigé face à cette nouvelle escapade dans l'espace. Pourtant, les moyens ne sont pas à déplorer et découvrir Anna Kendrick et Toni Colette en astronaute n'a pas de prix. Mais de prime abord, il y a déjà une redondance sur le thème qu'on a l'impression d'avoir vu et revu : le huis-clos spatial. "Gravity", "Ad Astra", "Passengers", "Seul sur Mars", "Life : origine inconnue", pour ne citer qu'eux, ont su mettre en place des codes, propres à l'intrigue ou au rythme, qui ont du mal à se renouveler. Généralement, il est question de survie et "Le passager n°4" n'y manque pas. L'avantage du film, si on peut dire, c'est qu'il ne sombre pas dans le fantastique ou l'horreur mais tente de déployer une arche émotionnelle plus dramatique. C'est presque de l'anti-spectaculaire que nous propose ici Joe Penna. J'ai trouvé le démarrage prenant car on suit en temps réel le décollage du vaisseau ayant pour mission d'observer la vie sur Mars dans l'espoir de pouvoir, un jour, la coloniser. Mais après quelques heures, l'équipage restreint découvre la présence d'un quatrième homme, qui a, malgré lui, endommagé les systèmes de survie pour les deux années à venir... Du coup, ils se retrouvent confrontés à un cruel dilemme car il ne reste pas assez d'oxygène pour tous. Le drame est latent, d'avantage focus sur la psychologie des personnages que sur l'action. L'enjeu réside dans la réaction des astronautes-scientifiques face à un tel imprévu, faisant alors émerger le meilleur ou le pire de l'Homme. Qui mérite de survivre ? Une vie vaut-elle plus qu'une autre ? Les notions de solidarité, de sacrifice, d'équité sont questionnées par le scénario. La mise en scène ne verse jamais dans le grandiloquent et fait le choix de rester à taille humaine, sans artifices ni musiques impressionnantes. C'est intéressant mais pas très palpitant ni même riche en émotions. On a un peu du mal à croire à la présence de ce passager clandestin pour une mission d'une telle envergure... L'écriture manque de finesse psychologique et certains personnages auraient mérité d'être plus approfondis. Et malheureusement, les dialogues ne suffisent pas pour nous impliquer émotionnellement.