"J’ai eu l’occasion d’animer une série d’interventions dans une école de théâtre sur le thème « l’acteur face à la caméra ». Le soir, en préparant les cours, je m’amusais à inventer des situations, de petites scènes destinées à rendre plus belle l’aventure de mes élèves. Très vite, je me suis dit qu’il y avait là une matière cinématographique ; j’ai mis de l’ordre dans mes notes et imaginé une intrigue qui les porterait : jouer pour un comédien, c’est finalement un peu prendre ses désirs, ou les désirs de son personnage, pour la réalité. Je suis parti de là pour raconter l’histoire d’un apprenti boulanger qui tombe dans un joli pétrin sentimental."
Erick Malabry a tourné ses courts métrages en pellicule, et a pensé ce premier long métrage en 35mm, pour saisir la fragilité des élèves, l’enfance de leur art, mais aussi la lumière de Paris... Le metteur en scène précise : "Le piano de Zoé Malouvet, qui préparait alors son album intitulé «Echo», a accompagné l’écriture du scénario jusqu'à la table de montage où les notes se sont glissées avec une évidence déconcertante sur les plans. Mes maîtres à filmer sont Renoir, Rohmer, Rivette... Mes émotions viennent de là, de ce cinéma dans lequel on garde au montage le papillon de Griffith, pour reprendre un texte de Jean-Claude Biette, ce papillon qui traverse le champ de la caméra alors qu’il n’était pas prévu."
Après avoir réalisé cinq courts métrages, dont L’Origine du Monde, produit par La Vie est Belle, primé à Vendôme et Brive en 2004, Erick Malabry accompagne comme scénariste les premiers longs métrages de Emmanuel Parraud, Guy Mazarguil et de Frank Hoffmann. Suite à des cours de comédie enseignés dans de petites structures de théâtre et sa rencontre avec la société de production Le petit remorqueur, éclôt la réalisation d’un premier long métrage, La Position d’Andromaque.