On y a cru, au début, porté par l'enthousiasme de la version de 2018 qui nous avait bien plu, et par cette ouverture étonnante sur un massacre de sapeur-pompiers et un gag "rôle-dédicace" de Jim Cummings qui nous a bien fait rire ("dans le rôle de Pete McCabe", soit le nom de son meilleur ami qu'il aime bien taquiner, pour le rôle du flic qui se fait salement dégommer dans l'ouverture... Ça lui fera certainement plaisir). Malheureusement, cela n'a pas duré. On a bien remarqué l'absence de Jamie Lee Curtis, qui n'a que quelques minutes d'apparition (fantômatique, elle ne serait pas là, cela serait pareil). On regrette vite le parti-pris de mettre des scènes "plus gores" que d'habitude : on trouve cela rigolo les premières fois, puis on se lasse. On a aussi un beau panel de personnages qui ont un besoin urgent de cours de self-défense (ou un test de QI, plutôt) quand on voit un pompier qui essaie de repousser Michael avec un jet d'eau (cela aurait pu marcher, si Michael était un chat), une dame qui prend un couteau de cuisine mais attend sagement de se faire égorger sans faire le moindre mouvement, plusieurs personnes armées dans une voiture dont Michael piétine le toit, qui tirent dans les vitres ! Dans les vitres, bon sang... On a du mal à s'attacher, à avoir peur pour un personnage qui nous semble complètement bête. Et gardons le meilleur pour la fin : justement, la fin. On arrivait tant bien que mal, tout au long de ce Halloween Kills, à passer l'éponge sur tous les défauts criants, notamment grâce à de l'action copieuse, une thématique des citoyens rendus fous par leur envie de se venger plutôt bien défendue (ils deviennent des monstres, eux aussi), une BO soignée (faite par le filleul et le fils de John Carpenter : cela reste en famille) et une ambiance que l'on reconnaît toujours (on aime cette nostalgie). Mais voilà, les quelques minutes restantes avant le générique sont un fiasco : à la dernière seconde,
Michael se relève comme un Diable, comme s'il ne venait pas de prendre plusieurs balles en pleine poitrine et un grand couteau en plein dos, et trucide tous les citoyens autour de lui, ce à quoi on se dit un "Mais bien sûr" à peine prononcé que l'on tombe sur le meurtre expédié et sans aucune émotion de la fille de Laurie...
Alors là, c'est un grand "non". Ce n'est pas tant le choix (très mauvais, pour nous) de supprimer ce personnage, que la manière "j'en-fiche" dont on l'amène, de la mise en scène balourde qui nous fait ensuite comprendre par un jeu de miroirs (les deux personnages se regardent dans une vitre en même temps) que cela sera la grande motivation de l'affrontement final de l'opus suivant, comme si celui-ci n'avait servi à rien. On espère à présent que le troisième volet saura retrouver la recette qui avait fait le succès du premier de 2018 : moins de carnaval du sang et (beaucoup) plus de considération pour ses personnages.