C’est la vie
Un film choral qui sonne faux
Après son catastrophique Les meilleurs amis du monde, puis le sympathique Bienvenue à Marly-Gomont, Julien Rambaldi rempile avec un film choral qui ne dit pas son nom. 103 minutes avec les qualités et les défauts du genre. Pour son dernier jour avant la retraite, Dominique, une sage-femme au caractère bien trempé, est forcée de coopérer avec un jeune obstétricien arrogant. Ensemble, ils vont devoir accompagner cinq femmes à accoucher. Elles s’en souviendront toute leur vie… Qui trop embrasse mal étreint dit le proverbe, et, ici, c’est le cas pour ce film qui n’a pas les moyens de ses ambitions. Très moyen.
On ne sait pas grand-chose de la genèse du projet. Mais cet enchaînement de sketches parfois enlevés, mais trop souvent poussifs, nous laisse à croire qu’il n’y a pas d’accouchement normal. Tout est outré, poussé aux confins du ridicule et surtout d’une invraisemblance totale. 5 histoires, 5 grossesses – que l’on suit, comble du raffinement depuis les conceptions, toutes aussi grotesques les unes que les autres -, et donc 5 accouchements tous réunis dans une même clinique, en une seule journée. D’emblée, l’infirmière en chef nous glisse face caméra, je sens que ça va être une journée de merde ! Bingo ! Le film est du même métal. La comédie qui se veut sociale, picore tous azimuts. Le couple de lesbiennes, la femme d’affaires qui accouche en direct et en triple visio-conférence, la parturiente sous l’emprise de sa mère new-age, celle qui fait son bébé toute seule – en tout cas qui aimerait bien -, et bien sûr, celle qui doit accoucher d’urgence d’un prématuré et qui veut à tout prix attendre l’arrivée de son mari qui est à l’autre bout de la France… Tout y est perdu dans le fouillis d’un montage sous Guronsan, heureusement tenu par le fil rouge des deux soignants qui sauvent un tout petit peu le navire du naufrage. Mais c’est trop peu et malgré les bonnes intentions ont fini par s’ennuyer ferme dans sous cette avalanche de bons sentiments.
La distribution est pléthorique comme il se doit dans ce type de film. Le duo Josiane Balasko / Nicolas Maury surnage très largement et nous font parfois croire à ce grand n’importe quoi. Balasko balaye tout sur son passage et Maury sort enfin ici des rôles de folles perdues dans lequel on le cantonne systématiquement. Pour le reste, les Léa Drucker, Alice Pol, Sarah Stern, Florence Loiret-Caille, David Marsais, Youssef Hajdi, Julia Platon, Tom Leeb, Anne Benoit… et j’en oublie, sont emportés par le tsunami de vulgarités. Et on ne peut passer sous silence la « participation amicale » de Michel Drucker, aussi inutile que ridicule. Bref, ce qu’on appelle un film dispensable… et je pèse mes mots.