Les femmes ont bien changé de nos jours et fragilisent les hommes, ces pauvres créatures. C'est sur cette idée, rebattue depuis quelques années, que s'appuie L'ospite, le deuxième film de Duccio Chierini, après L'éveil d'Edoardo, récit adolescent celui-là, pas follement original mais plutôt drôle et enlevé. L'ospite est censé être une comédie mais le ton est plutôt doux/amer alors que son héros, proche de la quarantaine, doit faire face à une rupture sentimentale. Un dur voyage pour notre homme, qui erre d'un canapé à l'autre et s'aperçoit que les couples proches, y compris celui de ses parents, ne sont guère mieux lotis. Bien que les dialogues soient corrects, le film sombre un peu dans l'apathie avec une mise en scène sans énergie et une direction d'acteurs somnolente. Ce qui est ennuyeux, en définitive, c'est de n'avoir à notre disposition qu'un regard univoque, très masculin, sur la configuration moderne (?) du couple et de l'amour, laquelle se voit de plus en plus liée au travail et aux contingences financières. On est bien loin dans L'ospite des comédies italiennes de la grande époque, plus aventureuses dans la forme et le fond, qui n'hésitaient pas à remettre en cause certains fondements de la société et à user d'un humour au vitriol. Adepte d'une manière plus calme, cherchant à sonder l'intimité de ses personnages, Duccio Chiarini ne semble hélas pas capable de hausser son niveau à des hauteurs plus respectables.